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jeudi 20 décembre 2007

Les Grandes Antiennes de l'Avent : 20 décembre


Clef de David et sceptre de la maison d'Israël, toi qui ouvres et nul ne peut fermer, qui fermes et nul ne peut ouvrir : viens tirer de sa prison le captif qui attend dans les ténèbres et les ombres de la mort.

Clavis David, et sceptrum domus Israël: qui aperis, et nemo claudit, claudis, et nemo aperit: veni, et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris, et umbra mortis.

Toutes les civilisations nous rappellent un paradis perdu ou une rupture avec Dieu, tant la condition de la vie humaine est limitative pour qui aspire à davantage. Les Juifs de l'Ancien Testament n'ont pas fait exception, et, sous l'inspiration divine, les récits de la Création dans la Genèse témoignent de la faute des premiers parents, de la misère conséquente des hommes, et de l'exclusion du Paradis Terrestre qui est désormais gardé par un ange à l'épée de feu. Dès lors, c'est toute la création qui aspire à la redemption dans un désir de regénérescence auxquels saint Paul attribue les douleurs de l'enfantement (cfr
. Rom. 8, 22, 23) .

Le monde coupé de Dieu est un triste monde, et l'homme qui avait été créé pour Dieu souffre de cette séparation. L'antienne d'aujourd'hui nous rappelle que seul le fils de David a la clef qui redonnera accès au paradis perdu. Nous avons raison d'espérer, car il vient, le Seigneur Jésus.


De fait « espérance » est un mot central de la foi biblique – au point que, dans certains passages, les mots « foi » et « espérance » semblent interchangeables. Ainsi, la Lettre aux Hébreux lie étroitement à la « plénitude de la foi » (10, 22) « l'indéfectible profession de l'espérance » (10, 23). De même, lorsque la Première Épître de Pierre exhorte les chrétiens à être toujours prêts à rendre une réponse à propos du logos – le sens et la raison – de leur espérance (cf. 3, 15), « espérance » est équivalent de « foi ». Ce qui a été déterminant pour la conscience des premiers chrétiens, à savoir le fait d'avoir reçu comme don une espérance crédible, se manifeste aussi là où est mise en regard l'existence chrétienne avec la vie avant la foi, ou avec la situation des membres des autres religions. Paul rappelle aux Éphésiens que, avant leur rencontre avec le Christ, ils étaient « sans espérance et sans Dieu dans le monde » (cf. Ep 2, 12). Naturellement, il sait qu'ils avaient eu des dieux, qu'ils avaient eu une religion, mais leurs dieux s'étaient révélés discutables et, de leurs mythes contradictoires, n'émanait aucune espérance. Malgré les dieux, ils étaient « sans Dieu » et, par conséquent, ils se trouvaient dans un monde obscur, devant un avenir sombre. « In nihil ab nihilo quam cito recidimus » (Du néant dans le néant, combien rapidement nous retombons),[1] dit une épitaphe de l'époque – paroles dans lesquelles apparaît sans ambiguïté ce à quoi Paul fait référence. C'est dans le même sens qu'il dit aux Thessaloniciens: vous ne devez pas être « abattus comme les autres, qui n'ont pas d'espérance » (1 Th 4, 13). Ici aussi, apparaît comme élément caractéristique des chrétiens le fait qu'ils ont un avenir: ce n'est pas qu'ils sachent dans les détails ce qui les attend, mais ils savent de manière générale que leur vie ne finit pas dans le néant. C'est seulement lorsque l'avenir est assuré en tant que réalité positive que le présent devient aussi vivable. (Benoit XVI, lettre encyclique Spe Salvi, n. 2).

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