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lundi 24 décembre 2007

Homélie de Noël (2007)

Aujourd'hui, un Sauveur vous est né, dans la ville de David

Après un long temps d'attente, le peuple juif s'est entendu annoncer cette bonne nouvelle: "Un sauveur vous est né". On l'attendait depuis des générations, et désormais, il est avec les siens.

Saint Luc, en bon historien, nous cite les faits historiques: Jésus nous est né au temps d'Auguste, de Qurinius; accompagné de Joseph et Marie, dans une crèche de Bethléem, il a environ 2000 ans. Les faits sont datés, et géographiques. Il ne s'agit ni de Narnia ni de Rivendell, dans un monde parallèle. Joseph est marié à Marie, et Jésus est l'enfant des promesses (historiques, elles-aussi).

Les autres faits de l'Évangile sont tout aussi historiques (sa naissance dans une étable, la visite des bergers, les anges dans le ciel), mais invérifiables. C'est là que la foi commence: ce qu'on ne peut vérifier mais qui est vrai parce que révélé par Dieu, qui est la vérité même.

Ces faits, retenus par Marie, qui les aurait rapportés à Luc sont les suivants: Marie aura son fils à Bethléem, terre de David; il naitra dans une étable, puisqu'à cause de l'achalandage provoqué par le recensement de Quirinius, il n'y a pas de place pour eux à l'hotel. Marie, qui donne le jour à l'enfant ne semble pas souffrir des douleurs de l'enfantement, puisqu'elle s'occupe elle-même de le revêtir et de le garder au chaud. Des bergers passent saluer l'enfant et sa mère, avertis par des anges que le Sauveur est né. Ces humbles pasteurs seront les premiers à constater de l'Emmanuel (Dieu-avec-nous). Un chœur d'anges rend gloire à Dieu pour cette nouvelle présence de Dieu sur la terre.

On trouve souvent que cette histoire est trop belle pour être vraie. Mais Dieu qui a créé le ciel et la terre par sa parole éternelle, le Verbe, ne peut-il pas nous fonner cette parole à travers Marie, la Mère du Fils de Dieu ? Les anges qui l'accompagnent au ciel ne peuvent-ils pas chanter avec lui ses louanges ? Dieu qui nous aime plus que personne au monde peut nous envoyer son fils en y mettant sa signature, à travers les chants des anges, l'adoration des bergers, la tendresse de Marie et l'étonnement de leurs proches. Dieu a beaucoup plus d'imagination que nous, et s'il veut nous étonner et nous charmer lors de ce grand évènement de la venue du Messie promis, il peut le faire mieux que le meilleur des romanciers.

L'évangile de la Messe du jour nous présente le Verbe éternel qui s'est fait chair. On y apprend qu'il était Dieu et en Dieu. Il nous est aussi présenté comme la vraie lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Ceux à qui il a été donné de reconnaitre cette lumière reçoivent le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Enfin, nous dit Saint Jean, le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous. De lui nous recevons grâce et vérité. Lui, il nous a conduits à connaître le Père.

Toute une théologie nait des ces deux évangiles de Noël. D'abord, l'enfant de Bethléem est vraiment le Messie promis par les prophète, celui qui par son humanité unie à sa divinité, nous sauvera de nos péchés. Il est Dieu, et il est homme. Vrai homme né de la Vierge Marie. Ce Jésus nous invite à connaitre le Père à travers sa filiation divine, et il nous le dit par des mots humains, lui le Verbe de Dieu. Il est pour nous lumière qui illumine notre vie ténébreuse. Il est ami des petits, et dirige les anges. Il est Dieu, né dans une étable.

Quelle beauté que cette naissance humaine du fils de Dieu. Quelle espérance pour nous qui nous sentons si faibles. Quelle joie que de savoir qu'un petit enfant, comme tous les enfants, sera un jour notre libérateur. Son enfance le rend faible à nos yeux, et nous console de nos limitations. Son innocence et sa pureté ouvrent nos yeux sur notre méchanceté et nos hypocrisies. Nous pouvons nous sentir compris par cette lumière du monde, ce Verbe de Dieu qui a pris notre condition en tous, sauf le péché.

J'ai toujours essayé, en parlant devant la crèche, de contempler le Christ Notre Seigneur enveloppé de langes, sur la paille d'une mangeoire; et lorsqu'Il est encore enfant et ne parle pas encore, de voir en Lui le Docteur et le Maître. J'ai besoin de Le considérer ainsi, car je dois L'écouter. Et pour écouter ce qu'Il a à me dire, il me faut m'efforcer de connaître sa vie: lire le Saint Evangile, méditer ces scènes que le Nouveau Testament nous rapporte, afin de pénétrer le sens divin du cheminement de Jésus sur la terre.

Nous devons, en effet, reproduire en nous le Christ vivant, en connaissant le Christ, à force de lire la Sainte Ecriture et de la méditer, à force de prier, comme maintenant, devant la crèche. Il faut comprendre les leçons que nous donne Jésus dès son enfance, dès sa naissance, dès que ses yeux s'ouvrent sur la terre bénie des hommes.

En grandissant et en vivant comme l'un d'entre nous, Jésus nous révèle que l'existence humaine, nos occupations courantes et ordinaires, ont un sens divin. Même si nous avons largement médité ces vérités, nous devons toujours admirer ces trente années de vie obscure qui constituent la plus grande partie de la vie de Jésus parmi ses frères les hommes. Années obscures, mais, pour nous, claires comme la lumière du soleil. Ou mieux, splendeur qui illumine nos journées et leur donne leur véritable dimension, puisque nous sommes des chrétiens courants, qui menons une vie ordinaire, semblable à celle de millions de gens dans les coins les plus divers du monde. (St Josémaria Escriva, Quand le Christ Passe, n. 14)


Joyeux Noël à tous !










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