Consultez aussi notre section supplémentaire RÉFLEXIONS+PLUS

Rechercher sur ce blogue

jeudi 28 juin 2007

L'Armée de Marie: pour ceux qui se demandent


On entend parfois parler de l'Armée de Marie, mais dans notre contexte montréalais, on n'est peut-être pas conscients des dernières déclarations du Cardinal Ouellet.

Voici le texte d'une déclaration on ne peut plus claire sur leur communion avec l'Église. Je mets le texte en entier, puisqu'il parle de lui-même.

Québec, 26 mars 2007 Aux prêtres, diacres, agents et agentes de pastorale Aux personnes consacrées À tous les fidèles de l’Archidiocèse de Québec

Que l’Esprit du Seigneur vienne en aide à notre communauté diocésaine meurtrie
par les événements troublants qui ont comme protagoniste le mouvement de l’Armée de Marie1. L’évolution regrettable de cette organisation m’oblige, après consultation des autorités compétentes, de faire une déclaration importante concernant son statut et ses activités. À la suite des dernières publications du journal « Le Royaume »2 et des gestes formels de désobéissance et d’usurpation de pouvoir dans l’administration des sacrements, je me vois contraint de déclarer que les responsables de l’Armée de Marie se sont exclus de la communion de l’Église catholique. Malgré les efforts soutenus du Commissaire pontifical Mgr Terrence Prendergast depuis 4 ans, malgré les avertissements multiples et les tentatives de rapprochement des autorités épiscopales de Québec et du Canada, l’Armée de Marie a radicalisé sa position en procédant sans permission et sans pouvoir d’ordre à des ordinations diaconales à son Centre Spiri-Maria de Lac-Etchemin. Ce dernier geste est d’une extrême gravité car il rompt ouvertement la communion avec l’Église catholique. Il entraîne des peines canoniques sévères pour les auteurs d’un tel acte qui appartient de soi à l’autorité épiscopale et qui ne peut d’aucune manière et en aucune circonstance être administré par un prêtre. Ces ordinations sont donc invalides ; elles constituent une blessure grave infligée à l’Église. En conséquence, je confirme et renforce ce qui a été exprimé antérieurement par l’épiscopat canadien3 et je déclare ce qui suit : l’Armée de Marie est devenue clairement et publiquement un mouvement schismatique et donc une association non-catholique. Ses doctrines particulières sont fausses et ses activités ne peuvent être fréquentées ni soutenues par des catholiques. Ses prêtres et ses diacres ne peuvent plus exercer aucun ministère sur le territoire de l’Archidiocèse de Québec et les sacrements de confirmation, de pénitence et de mariage administrés par eux sont invalides du fait qu’ils n’ont aucune juridiction. Compte tenu de cette situation de rupture avec l’autorité légitime de l’Église catholique, les responsables de lieux de culte dans le Diocèse de Québec ne peuvent pas admettre les prêtres et les diacres de l’Armée de Marie à présider ou à concélébrer quelque célébration liturgique dans le lieu de culte confié à leur soin. Je demande aux fidèles de prier et de faire pénitence pour réparer les torts causés par ce groupe schismatique et pour obtenir le retour au bercail de ces brebis égarées. Que ce triste chapitre de la longue histoire du mouvement de l’Armée de Marie nous fasse tous réfléchir sur notre appartenance à l’Église unique de Jésus-Christ et nous pousse à raffermir notre vie de foi et notre pratique religieuse authentique. Ayons une pensée spéciale pour les personnes de bonne volonté qui ont été séduites par les erreurs de cette organisation et qui ont besoin de notre aide pour rester fidèles à l’Église catholique et à sa doctrine mariale. En confiant cette douloureuse expérience à l’intercession maternelle de Notre- Dame de l’Immaculée-Conception, j’implore la miséricorde et la bénédiction divines sur nous tous. Marc Cardinal Ouellet Archevêque de Québec Jean Pelletier, prêtre, p.h. Chancelier

1 Ce mouvement se présente aussi sous le nom de La Communauté de la Dame de tous les Peuples.
2 Le Royaume No 180 – Juillet-Août 2006 ; No 181 – Septembre-Octobre 2006 ; No 182 – Novembre-
Décembre 2006 ; No 183 – Janvier-Février 2007.
3 Note doctrinale des Évêques catholiques du Canada sur l’Armée de Marie, 29 juin 2001.
Message pastoral du Cardinal Marc Ouellet concernant l’Armée de Marie, 4 avril 2005.

Au départ, il y avait déjà un problème doctrinal sérieux, concernant la personne de Marie-Paul Giguère et ses prétentions auprès de Marie, et auprès de la Trinité (voir le document ci-joint, de George Allaire, plus bas). C'était suffisant pour avoir des doutes sérieux sur la catholicité de cette organisation. Maintenant, depuis l'ordination de diacres par des simples prêtres, il y a un problème disciplinaire qui rompt la communion avec l'Église romaine
, en plus d'un sérieux problème doctrinal (Voir plus bas).

D'où le fait que malheureusement, on ne peut plus les considérer comme des catholiques.


Prions néanmoins pour ces bonnes gens...
-----

L'Armée de Marie-Paule Giguère


Ma femme me dit que vous vouliez connaître notre jugement concernant Mme Marie-Paule Giguère. Il ne nous appartient pas de juger son for intérieur ni la blancheur de son âme. C'est le secret de Dieu et de la conscience de Marie-Paule.


Notre jugement est par conséquent fondé sur les données qu'elle laisse paraître. Elle se présente comme une forme d'incarnation de la Ste Vierge. Or ceci est simplement impossible, car la Ste-Vierge n'a qu'une âme et un corps, et les deux sont solidement présents au paradis depuis l'Assomption (que nous fêtons demain).


On peut triturer l'expression de la prétention de bien des façons, mais le seul fait que le mot incarnation de la Vierge (sous une forme ou une autre) soit employé indique combien l'idée derrière ce langage est étrangère à la vie de Marie et de Jésus que nous révèlent l'Église et les Écritures.


De plus, Marie-Paule se présenterait comme elle-même vierge (par une quelconque action de Dieu en elle). Or la virginité n'est pas une idée dans l'Église ni dans Marie. C'est un fait de la chair. Comme Marie-Paule a bel et bien enfanté, rien ne venant de Dieu ne la rendrait vierge spirituellement ou autrement. — La maternité est d'ailleurs une gloire de la femme. La prétention à la virginité de Marie-Paule est, en fin de compte, un affront à la fois à la maternité de tant de femmes et à la virginité de Marie.


De loin, je conçois deux explications aux prétentions de Marie-Paule. Soit qu'elle est psychotique soit qu'elle est manipulatrice. Notre expérience avec la maladie dont Michel a souffert (mais que la médication maintient présentement sous contrôle) nous a révélé combien une illusion psychotique peut être envahissante, sincère et puissante. En contre-partie, la manipulation est aussi une habileté courante chez les esprits puissants.


Marie-Paule profite largement du vide religieux dans l'Église catholique au Québec. Nous vivons depuis plus de quarante ans un silence de Dieu dans nos églises et nos écoles. N'étaient la clarté de l'enseignement de Jean-Paul II et, maintenant de Benoît XVI, mais aussi la présence de tant de mouvements de foi (tels Les Légionnaires du Christ, les Néo-catéchumènes, l'Opus Dei, et autres), nous aurions pu croire que la foi n'existe plus chez nous. Mais ces mouvements existent chez nous. Et ils ont eu l'appui de Jean-Paul II, comme ils ont l'appui de Benoît XVI. — Pour sa part, Marie-Paule n'a jamais eu cet appui. Au contraire, le jugement du Cardinal Ouellet à son sujet est clair et radical.


Comme l'Église vit chez nous, bien qu'il faille la chercher, et comme Marie-Paule n'est pas de l'étoffe de l'Église, pourquoi ne pas se rallier simplement à l'Église? On peut trouver la dévotion à Marie chez nous tout en respectant l'unique corps de Marie…



-Georges Allaire, La Pocatière


+++


Dimanche le 17 juin, 2007



D'après des nouvelles récentes, L'Armée de Marie-Paule a explicitement dévoilé son rejet de l'Église de Jésus-Christ en se "transmutant" en Église de Jean. … Voilà que le Christ ne savait pas ce qu'il faisait en fondant son Église sur la pierre qu'est Pierre et qu'il racontait une blague lorsqu'il promettait d'être avec elle jusqu'à la fin des temps?


Notez qu'il n'y a aucune surprise dans le geste de l'Armée de Marie-Paule, vu qu'elle a toujours tenu des positions étrangères à l'Évangile et à l'enseignement séculaire de l'Église fondée par le Christ et habitée par l'Esprit-Saint depuis la Pentecôte. Pendant bien des années, l'Armée de Marie-Paule s'est recouverte de pratiques originellement de l'Église catholique et a profité de la confusion issue de la bourrasque anti-romaine (anti-catholique) de notre clergé local. Mais cette couverture laissait dépasser une confusion et une suffisance qui ne tenaient pas du Christ. On pouvait toujours s'excuser par bonne volonté, ce qui n'est plus le cas maintenant que la couverture a été levée.


Marie-Paule est-elle une psychotique ou une manipulatrice ou une possédée, ou quoi que ce soit, je l'ignore et, franchement, ça ne nous concerne pas. Il suffit qu'elle agisse de façon erronée, étrangère à la Parole de Dieu révélée dans la foi, et qu'elle bafoue le lien sacramentel entre les Premiers apôtres et nous-mêmes.


Si le démon voulait se moquer de l'Église de Dieu, il ne ferait guère mieux qu'une Armée qui se veut mariologique, mais qui se moque de l'autorité du Christ, qui invente une vierge qui ne l'est pas, qui crée des prêtres qui ne le sont pas, qui érige un Pape qui ne l'est pas et qui s'enferme dans une fin du monde qui est simplement la fin de son monde.


À Dieu, le jugement qu'Il s'est réservé envers les cœurs humains. À nous, la fidélité à sa Parole, qui est Jésus-Christ. Cette Parole révélée avec assurance depuis deux mille ans est reçue dans la foi commune de l'Église née de la croix et de la résurrection et habitée par l'Esprit-Saint. Tous les saints que Marie-Paule essaie d'annexer dans sa course vers le néant, sont des saints de l'Église une, sainte, catholique et apostolique, qui n'ont jamais cautionné et n'auraient jamais reconnu une quelconque Église de Jean, à commencer par S. Jean lui-même, sans oublier Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Sainte Jeanne d'Arc, et a priori la Sainte Vierge elle-même qui nous a commandé de faire ce que son Fils commande.


Ceci dit, il ne reste plus qu'à tirer profit de la véritable couverture de l'Église et de remercier le Seigneur pour la douceur et la clarté de Benoît XVI, à qui il a confié la gérance de Son Église dans la turbulence de notre époque.




- Georges Allaire, La Pocatière



samedi 23 juin 2007

Homélie du 24 juin, Saint-Jean-Baptiste



La liturgie de ce dimanche nous rappelle le Précurseur, Jean-Baptiste, cousin de Jésus. Un homme extraordinaire, hors-norme, du début de sa vie jusqu'à la fin.

Sa naissance est annoncée par un ange, et son père et sa mère sont avancés en âge, une réminiscence de la naissance de Samson et de Samuel, deux hommes investis d'une grande mission auprès du Peuple de l'Ancien Testament. Au moment de sa naissance, la langue de son père devenu muet, se délie quand arrive le temps de lui donner son nom, et donc, de reconnaitre publiquement la mission que Dieu lui a confiée. On sait enfin que Jean mourra martyr, pour avoir tenu tête à Hérode, mais surtout à la maitresse de celui-ci. Sans parler de toute une vie de dénuement, de prière, et à annoncer la venue prochaine du Messie.

Pour Jésus, c'est le plus grand des prophètes, le dernier avant le Messie.

Il y a dans la vie de Jean la saveur de la fin d'une ère. Nous savons aujourd'hui que Jean marque la fin de l'Ancien Testament, et Jésus, le commencement de l'ère chrétienne. Il dut y avoir, pendant toute sa vie une effervescence supérieure à l'excitation des grands évènements du XXe siècle (p. ex. la conquête de l'espace, la fin de la deuxième guerre mondiale, ou la chute du mur de Berlin). Le passage de Jean peut avoir suscité un intérêt qui s'apparente à celui celui des grands saints du dernier siècle est une image (Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus, St Josémaria, Jean Paul II)... cela, dans l'atmosphère de l'accomplissement de la plus grande prophétie de tous les temps, le Messie juif annoncé par Dieu.

Ce Jean a tout de l'anti-héros. Spectaculaire uniquement dans sa foi et son radicalisme, exigeant envers tout le monde, mais surtout envers lui-même, humble et pieux. En bref: un témoin de Dieu et une icône pour son temps.

Jean est aussi le patron des québécois. Notre Saint Patron. Celui qui a été à l'origine de la Fête Nationale. Dans le portrait esquissé plus haut, nous pouvons trouver une source d'inspiration, en tant que catholiques québécois pour regarder ce que nous sommes aujourd'hui comme peuple.

Par sa conception et la proximité de Jésus avant sa naissance, Jean Baptiste nous rappelle que la vie est à protéger depuis la conception. Tout dans le récit de l'évangile de la messe nous montre la présence de Jésus et de Jean Baptiste dans le sein de leur mère comme la présence d'êtres qui ont commencé à exister comme personnes. Comment interpréter autrement les paroles de sa mère Élisabeth, au sujet des enfants qu'elle et Marie portent dans leur ventre ? « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles (Jésus) est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ? Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant (Jean Baptiste) a tressailli d'allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » (Lc 1)
Comment accueillons-nous les enfants que Dieu nous donne ? Ai-je conscience que l'avortement, payé par l'état, fait toujours des victimes innocentes, et engendre souvent de sérieux problèmes pour les parents et la société ?

La vie de Jean-Baptiste est aussi un exemple pour nous, nord américains sur-consommateurs et trop souvent, jouisseurs. Nous sommes facilement passifs, renfermés dans nos plaisirs personnels (presque toujours bien mérités), pendant que dans des pays pas lointains, les enfants meurent de faim ou de violence, pendant que dans des quartiers pas si éloignés, l'étranger ne jouit pas nécessairement des mêmes privilèges que ceux qui ont vu le jour ici. Nous jetons de la nourriture, nous abusons de la propriété publique. Comme êtres humains, Jean-Baptiste nous montre un chemin d'exigence que nous oublions trop facilement. Comme chrétiens, Jean-Baptiste nous ramène è l'essentiel de notre témoignage: annoncer Jésus-Christ. Le cardinal Turcotte en a fait une priorité pastorale après le Synode diocésain. Est-ce que le bon exemple et l'éducation de la foi (la mienne et et celle de ceux qui m'entourent) est une priorité dans ma vie ? Ai-je à coeur d'apparaitre, aux yeux de mes concitoyens, comme un vrai disciple de Jésus-Christ ?

Jean est mort d'avoir "trop" insisté sur le message qui lui avait été confié. Il savait qu'il pourrait subir de dures conséquences à s'afficher comme prophète devant Hérode. En fait, son incarcération et sa décapitation étaient une gaffe politique. Il s'attirait la rage des puissants. Et néanmoins, il tint tête. Avec les conséquences qu'on sait: sa mort, mais aussi un beau témoignage de fidélité à son Dieu, ouvrant ainsi tout grand le chemin à celui qui le suivait, Jésus le Messie.

Quand il est temps de s'identifier comme catholiques, sommes-nous prêts à assumer les conséquences, même si l'église du Québec n'est plus triomphale?

Demandons à Saint Jean Baptiste d'illuminer notre conduite personnelle et sociale, afin d'annoncer, nous-aussi, par nos actions et par notre vie le Christ qui vient et qui est aussi parmi nous, au Québec.



lundi 18 juin 2007

Aujourd'hui aux Iles de Boucherville



D'autres photos dans mon site photos (voir les liens à gauche)

dimanche 17 juin 2007

Homélie du 11e dimanche du temps ordinaire: Les gens qui entouraient Jésus.


Il y a autour de Jésus toutes sortes de gens. Nous sommes familiers avec les foules qui s'approchaient de Jésus pour l'écouter ou se faire guérir par lui. Nous sommes aussi au fait des apôtres le secondaient partout où il évoluait, sauf lorsqu'il désirait se retirer pour parler avec son Père.

L'évangile de ce dimanche nous présente d'autres personnes qui le fréquentaient, ainsi que le type de relations qu'ils avaient avec lui. Luc Simon n'était pas un familier de Jésus: il ne s'était pas empressé de l'accueillir, et de lui faire l'accueil habituellement réservé à ceux qui sont nos proches. Et il n'était pas sur la même longueur d'ondes que Jésus, l'observant intérieurement. Voulait-il chercher à le prendre, comme d'autres, plus tard ? Il est fort probable qu'il cherchait à savoir si Jésus était prophète, donc un personnage avec lequel il devait compter. En tout cas, ses réflexions intérieures donnent à penser que c'était le motif de sa rencontre avec Jésus.

Survient une femme, entrée avec les apôtres et d'autres, comme le voulaient les coutumes de l'hospitalité. Celle-ci ne semble pas intime de Jésus, mais on la voit touchée par une grâce personnelle profonde, qu'elle attribue attribue à Jésus. Nous ne savons rien de la vie antérieure de cette femme, sinon qui était une pècheresse (on n'a pas de raison de croire qu'elle fut prostituée).

Deux êtres avec une réputation: Jésus, le prophète, et la pècheresse. Entre les deux, Simon, l'hôte, qui observe et critique dans son coeur.

Survient alors l'évènement qui est raconté dans l'évangile: elle apportait un vase précieux plein de parfum. Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, à ses pieds, et ses larmes mouillaient les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et y versait le parffum.
Quelle émotion que celle de cette femme: elle est sous le coup de la grâce d'une conversion opérée par une parole ou un regard de Jésus. Les larmes et le parfum ne sont pas rejetés par Jésus.

Entretemps, Simon proteste intérieurement: 1) Tout le monde sait que cette femme est pécheresse; 2) Jésus l'ignore : il n'est pas prophète; 3) s'il ne l'ignore pas, il est impur, et n'est donc pas un bon prophète; 4) Donc, c'est un pécheur ou un imposteur. Peu édifiant que ce constat de la part d'un homme considéré comme observant de la loi.

Jésus réagit à ces considérations: Entre toi et elle, qui a montré le plus d'affection ? Elle ou toi ? Pourquoi ? Parce qu'elle a constaté è quel point Dieu l'a aimée et pardonnée, malgré le mal qu'elle avait fait. Elle a changé, mais toi tu es resté mesquin...

Aussi Jésus lui dit-il sans ambages:
« Tes péchés sont pardonnés.Ta foi t'a sauvée. Va en paix ! » Le Coeur de Jésus, que nous avons célébré avant-hier se laisse facilement conquérir, quand il y a de l'amour et que la contrition est vraie.

Mais Jésus est également reconnaissant pour les âmes persévérantes. Les mots du début du chapitre 8 qui suivent montrent comment d'autres personnes lui rendaient bien ses grâces:
Les Douze l'accompagnaient, ainsi que des femmes qu'il avait délivrées d'esprits mauvais et guéries de leurs maladies : Marie, appelée Madeleine (qui avait été libérée de sept démons), Jeanne, femme de Kouza, l'intendant d'Hérode, Suzanne, et beaucoup d'autres, qui les aidaient de leurs ressources. Cette simple phrase est comme une remarque de Luc montrant comment les premiers aimaient Jésus jusqu'à le suivre à pied et l'assister de leurs services. Ce que Jésus ne dédaignait pas non plus.

Comme quoi Jésus n'oublie pas celui qui se convertit ou celui qui oriente sa vie autour de lui. Il en est reconnaissant, et conserve ces moments d'intimité avec lui comme un trésor. Quant à celui qui critique, c'est è lui qu'il applique la logique de la justice : J'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire...

Saint Josémaria disait dans Quand le Christ passe (170):
Vivre dans le Coeur de Jésus, nous unir intimement à Lui, c'est devenir la demeure de Dieu. Celui qui m'aime sera aimé de mon Père , nous a annoncé le Seigneur. Le Christ et le Père, dans le Saint-Esprit, viennent donc dans notre âme pour y établir leur demeure.

Voilà une pensée réconfortante qui nous aidera surement à rester fidèle à Dieu.


mercredi 13 juin 2007

La photo pour cette semaine...

samedi 9 juin 2007

HOMÉLIE DE LA FÊTE-DIEU 2007

L'évangile de ce jour de fête nous relate la multiplication des pains. Saint Luc rappelle comment les apôtres commencent à s'inquiéter de voir la foule continuer de grandir, malgré l'heure avancée. On devra nourrir tous ces gens, mais où trouver le nécessaire ?

Jésus fait connaître ses intentions: "Donnez-leur vous-mêmes à manger"... Parole apparemment dure de Jésus qui semble dire: débrouillez-vous, vous en êtes capables. Eux savent que ce qu'ils ont est bien peu de chose: il n'ont "que deux pains et cinq poissons". Et oubliez l'idée d'aller chercher des victuailles "pour tout ce monde".

Ils ont vaillamment informé Jésus de leur limitation, Jésus acquiesce, et rendra le miracle possible: la multiplication des pains.

Les disciples n'en croient pas leurs yeux: Jésus commande qu'on les fasse assoir en groupes de cinquante, et commence à donner les pains aux apôtres, pour qu'ils les distribue aux groupes de cinquante. Et ça marche. Les pains sont multipliés, tout cela à partir de cinq pains et deux poissons.

Ce miracle est extraordinaire en ce qu'il rend présent du matériel ordinaire de manière mystérieuse. Rien de spécial à ce qu'il y ait tant de pains pour tant de gens, mais les apôtres savent d'où ils viennent, de cinq petits pains et de deux misérables poissons. Chose impossible aux hommes.

Cette multiplication soudaine des pains et des poissons vient clairement de Jésus, qui leur donne les pains pour à distribuer, à la cinquantaine. Les apôtres savent dès lors que cette nourriture est donnée aux hommes par Jésus, le Fils de Dieu, à travers les apôtres, sans qu'ils y soient pour grand chose. Ce grand miracle montre la force de Jésus qui partage la toute-puissance de son Père en nous donnant le pain. Les apôtres ne sont que des exécuteurs.

Le miracle est clair, il est rapidement connu de tous, et montre la toute puissance du Fils de Dieu, Messie envoyé aux hommes pour les sauver.

Cette merveille devait être connue et claire. Tous voyaient bien que d'un petit sac, on avait eu de quoi nourrir tout le monde. Jésus était vraiment un grand prophète.

De là à ce que Jésus se donne à nous en nourriture spirituelle, il y a une marge, mais cette marge est franchissable car Jésus, commentant cette multiplication des pains, dira que plus que le pain, c'est sa chair et son sang qui sont la vraie nourriture, et que c'est lui qui se donnera en nourriture pour nous.

Belle leçon d'Évangile: Jésus, pain de vie, se donne en nourriture pour toutes les communautés chrétiennes (les 'cinquantaines'), à travers les apôtres (les prêtres et les évêques). C'est ici toute l'Église qui est nourrie à travers d'indignes serviteurs, bien souvent, mais récipiendaires des grâces de Jésus, et donc capables de multiplier cette nourriture.

" Mystérium Fidei ". Il est grand le mystère de la Foi.

Approchons-nous de la Sainte Communion avec la faim de ces 5000 hommes, l'admiration des apôtres, et l'amitié de Jésus. Sentons la responsabilité des ce grand don, et le désir d'accompagner Jésus dans le tabernacle. Déplaçons-nous quotidiennement pour être avec Jésus. Notre Église, Saint-Ambroise, est ouverte toute la journée. Profitons-en. Que le Seigneur se sente bien parmi nous.

St Josémaria Escriva: Sillon 690
Ne salue-t-on pas, ne traite-t-on pas cordialement tous ceux que l'on aime? — Eh bien, très souvent au long de la journée, nous irons, toi et moi, saluer Jésus, Marie et Joseph, et notre Ange gardien.


-----
Lectures du dimanche 10 juin 2007
Le Saint-Sacrement du corps et du sang du Christ

Première lecture : Gn 14, 18-20 Melkisédek offre à Dieu le pain et le vin
Psaume : Ps 109, 1, 2, 3, 4 R/ Tu es prêtre à jamais, Christ et Seigneur!
Deuxième lecture : 1Co 11, 23-26 Institution de l’Eucharistie
Evangile : Lc 9, 11-17 Le Christ nourrit son peuple

jeudi 7 juin 2007

50 ans de l'Opus Dei au Canada

Une intention de prière pour aujourd'hui. En ce 7 juin, en 1957, commençait à Montréal, l'aventure de l'Opus Dei au Canada. L'abbé Joseph M. Regalado, et l'abbé Joseph Muzquiz mettaient pied à Montréal pour commencer le travail apostolique de ce qui est devenu Prélature de l'Opus Dei en 1982. Une belle journée d'action de grâce pour ces hommes vaillants qui ont répondu généreusement au fondateur de l'Opus Dei qui voulait, par leur présence, acquiescer à la demande du cardinal Léger. L'abbé Muzquiz est décédé en 1983; l'abbé Martin vit actuellement en Espagne.

Les amis de l'Opus Dei sont présents dans toutes les provinces du Canada. Il a actuellement des centres dans les villes de Québec, Coteau-du-Lac, Montréal, Ottawa, Toronto et Vancouver.

samedi 2 juin 2007

Homélie de la solennité de la Sainte Trinité


À la fin de son séjour terrestre, Jésus nous prévient qu'il reste encore beaucoup à connaître, mais que cela ne sera possible que par la fréquentation assidue de chaque âme avec l'Esprit Saint.

Revoyons en quelques mots tout ce qui s'est passé depuis le moment où Jésus est arrêté.Il se laisse prendre, lui qui avait eu le pouvoir de guérir et ressusciter des mort, lui qui avait multiplié les pains et marché sur les eaux. Pourquoi ? Afin de se donner à nous, pour obtenir du Père notre délivrance, et ainsi nous faciliter la plénitude de l'amour envers Dieu. Il meurt pour nous, afin de nous signifier à quel point nous comptons à ses yeux. Puis, il ressuscite, de son propre chef, quand il l'entend, pour nous montrer qu'il a le pouvoir de pardonner nos péchés, et pour nous prouver du même coups que son amour est à la mesure de son amour: infini.

Le temps qu'il passe avec ses disciples est le temps du pardon, de la paix et de l'espérance. Avec lui, les apôtres sont tout-puissants; ils écoutent les projets de Jésus sur l'Église, apprennent tout ce qu'ils peuvent, conscients que leur temps avec lui est compté. L'Ascension confirme la séparation, et leur annoncent que tout projet temporel humain est écarté. Le Christ s'en est allé, et les Romains, et les Pharisiens continuent d'exaspérer le peuple fidèle aux promesses. Jésus est tout-puissant, il est Dieu, mais les souffrances temporelles sont toujours-là. Pourquoi donc es-tu venus, Seigneur.

Aprèes avoir vu Jésus monter, les anges rappellent aux apôtres que Jésus a fini sa mission temporelle, mais que sa mission éternelle est toujours en cours. Aussi, recueillis par Marie, ils se rassemblent au Cénacle pour purifier leurs projets personnels, et attendent la venue de l'Esprit qui leur a été promis par Jésus.

C'est-là le contexte de l'évangile de ce jour:

J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous n’avez pas la force de les porter. Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. En effet, ce qu'il dira ne viendra pas de lui-même : il redira tout ce qu'il aura entendu ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Il me glorifiera, car il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce qui appartient au Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : Il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.

L'Esprit Saint, l'Esprit de Vérité commence sa mission à la Pentecôte. Au contraire de Jésus, il enseigne de l'intérieur. C'est la troisième personne de la Trinité qui habite en nous. Mais il nous fait connaître le Père et le Fils, car celui qui connait l'Esprit connait aussi le Père et le Fils.

Nous vivons le temps de l'Église, le temps de l'Esprit Saint. La réalité révélée du plus intime de l'Esrit, du don de Dieu, c'est le mystère incomparable de la Trinité Sainte.

Nous ne pouvons pas nous habituer à ce grand mystère, même si la liturgie, les Écritures et les enseignements reviennent constamment sur cette réalité . Il nous est donné de fréquenter chacune des Personnes divines dans la messe, les sacrements, la prière, ou dans des actes d'adoration de l'Eucharistie, dans la génuflexion devant la présence sacramentelle de Dieu. Comment nous émouvons-nous devant la facilité où Dieu se rapproche de nous? Est-il possible que je dise "Gloire au Père, au Fils et à l'Esprit Saint" sans profondément m'émouvoir de son amour?