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samedi 29 décembre 2007

Homélie de la Sainte Famille 2007

Joseph se leva; dans la nuit, il prit la mère et l'enfant.

Le premier Noël avait été si beau... "L'Enfant, des enfants le plus beau!". Ce gloria, entonné par des anges sans nombre. L'amitié de ces bergers si simples, et si reconnaissants. Et une complicité surnaturelle et humaine comme on n'en voit que dans ces jeunes couples croyants.

Le comble avait été la visite des mages, qui venaient de prendre le chemin du retour vers leur pays d'origine. Marie et Joseph ne tarissaient pas de joie et de reconnaissance pour tout ce qu'ils avaient vu, et pour toutes les grâces reçues de Dieu.

Joseph ne s'était pas tout-à-fait assoupi, après ce jour heureux, que son sommeil est illuminé d'un songe, semblable à celui qui l'avait consolé l'année précédente, alors qu'il hésitait à rester avec Marie, l'Élue de Dieu. Cette fois-ci, l'ange est porteur d'une mauvaise nouvelle: Hérode a su que Jésus venait de naitre, et il "va rechercher l'enfant pour le faire périr".

Sans tarder, Joseph interrompt son repos, et celui de son épouse, ils ramassent en hâte ce dont ils auront besoin pour un voyage en Égypte qui leur prendra environ huit jours de marche rapide. L'Égypte échappe à la juridiction d'Hérode, on y trouve des colonies de juifs, et c'est un lieu sécuritaire. Surtout, c'est là que l'ange l'envoie. Joseph ne demande pas d'explication: l'ange de Dieu a parlé. Cet "homme juste" s'en va sans perdre une seconde. Marie le suit, attristée de la tournure des évènements, mais confiante en la Providence de Dieu. Elle sait que l'Égypte fut jadis une terre d'accueil pour Israël, et elle sait que le Seigneur les renverra en Israël au moment opportun pour que son Fils puisse accomplir sa mission.

Le voyage d'exil fut sans doute éprouvant, mais Marie et Joseph considéraient tout ce qui venait de se passer dans leur cœur. Difficile, oui, mais plein d'espérance et de gratitude. Leur foi allait bien au delà de tous ces doutes que nous mêmes aurions ressentis en pareille situation. Marie et Joseph, pieux descendants de David n'avaient jamais pensé à une royauté humaine, ils ne recherchaient pas la facilité, mais ils étaient conscients des embuches que Hérode pouvait préparer à l'enfant, et Joseph, l'homme juste et vertueux, et Marie, la servante du Seigneur, s'appliquèrent de tout leur cœur à accomplir au meilleur de leurs talents, la volonté de Dieu.

On ne leur signale pas de date de retour. Mais leur espérance est grande, et ils entreprennent une nouvelle vie en Égypte. De quoi auront-ils donc besoin, eux qui sont intimement liés au Verbe fait chair? Ils font confiance en Dieu, spécialement Père dans ces circonstances, et ils acceptent avec espérance, confiance en leurs ressources et s'apprêtent à partager leur nouvelle vie de famille dans l'intimité.

Il semble que leur séjour en Égypte n'aura duré que quelques mois, si l'on se fie aux dates de naissance de Jésus et à la date de la mort d'Hérode. Mais pendant ces quelques mois, Marie, Jésus, Joseph grandirent en intimité. Ils apprirent à prier ensemble, à s'aimer et à se faire confiance. Ils purent se concentrer sur la croissance intérieure, puisque leur vie sociale avait forcément diminué. Ils grandissaient par en-dedans, comme toute les familles chrétiennes qui sentent en elles une dépendance mutuelle d'amour, de confiance et vie spirituelle.

Ces jours d'exil furent un temps d'approfondissement et de croissance spirituelle. Ce qui avait commencé par une épreuve se montrait, à chaque jour qui passait comme un temps de grâce et de bonheur intime. La nouvelle famille, la "sainte" famille allait se souder définitivement dans les grâces de ce mariage spécialement chrétien.

La fête d'aujourd'hui nous rappelle comment la famille est un grand bien, et comment, quand elle est soudée dans le partage mutuel et la confiance en Dieu, elle prépare le climat surnaturel dans lequel Dieu peut affermir la vocation des parents, et faire germer celle des enfants.

T elle fut la foi de saint Joseph: totale, confiante, entière; elle se manifeste par une obéissance intelligente et une soumission active à la volonté de Dieu. Et, avec la foi, la charité, l'amour. Sa foi se confond avec l'amour: avec l'amour de Dieu, qui était en train d'accomplir les promesses faites à Abraham, à Jacob et à Moïse; avec son affection d'époux envers Marie, avec son affection de père envers Jésus. Foi et amour, dans l'espérance de la grande mission que Dieu, en se servant aussi de lui, charpentier de Galilée, entreprenait dans le monde: la Rédemption des hommes. (Saint Josémaria, Quand le Christ passe, 42)
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Lectures du dimanche 30 décembre 2007
Fête de la Sainte Famille

Première lecture : Si 3, 2-6.12-14 Les vertus familiales

Psaume : Ps 127, 1-2, 3, 4.5bc R/ Heureux les habitants de ta maison, Seigneur

Deuxième lecture : Col 3, 12-21 Vivre ensemble dans le Christ

Evangile : Mt 2, 13-15, 19-23 La Sainte Famille en Égypte et à Nazareth


vendredi 28 décembre 2007

C.S. Lewis, Le monde de Narnia, Gallimard, 2005


Connaissez-vous Narnia ? C'est le monde créé par C. S. Lewis où les enfants sont vrais, et où les valeurs spirituelles ont le dernier mot. La série de Narnia a été composée dans les années cinquante, pour une nièce de l'auteur. C'est un monde un peu éclectique où centaures et fées côtoient des enfant et des animaux aussi enfants que les enfants. À première vue, ce monde peut fatiguer. Mais la consistance spirituelle de tout ce monde épique fait ressortir ce qu'il y a de plus beau chez eux. En les suivant, à condition de redevenir un peu enfants, on est confronté au bien et au mal, à la création, à l'entrée du mal dans le monde, à la simplicité, la vérité ou l'orgueil, au sacrifice, à la générosité, à la persévérance dans le bien. Pour moi, les plus belle pages racontent la fin des temps. Ce livre, en général captivant, ne parait pas ses 870 pages. La traduction est bonne, et ne dérange pas spécialement le lecteur, même si on connait l'anglais. Du Lewis à son meilleur.

Lewis disait que la meilleure littérature était la littérature pour enfant lue par des adultes. Si on se fie à ce critère, on a droit dans cet ouvrage, à la meilleure littérature de Lewis.

Je recommande vivement. 10/10

lundi 24 décembre 2007

Homélie de Noël (2007)

Aujourd'hui, un Sauveur vous est né, dans la ville de David

Après un long temps d'attente, le peuple juif s'est entendu annoncer cette bonne nouvelle: "Un sauveur vous est né". On l'attendait depuis des générations, et désormais, il est avec les siens.

Saint Luc, en bon historien, nous cite les faits historiques: Jésus nous est né au temps d'Auguste, de Qurinius; accompagné de Joseph et Marie, dans une crèche de Bethléem, il a environ 2000 ans. Les faits sont datés, et géographiques. Il ne s'agit ni de Narnia ni de Rivendell, dans un monde parallèle. Joseph est marié à Marie, et Jésus est l'enfant des promesses (historiques, elles-aussi).

Les autres faits de l'Évangile sont tout aussi historiques (sa naissance dans une étable, la visite des bergers, les anges dans le ciel), mais invérifiables. C'est là que la foi commence: ce qu'on ne peut vérifier mais qui est vrai parce que révélé par Dieu, qui est la vérité même.

Ces faits, retenus par Marie, qui les aurait rapportés à Luc sont les suivants: Marie aura son fils à Bethléem, terre de David; il naitra dans une étable, puisqu'à cause de l'achalandage provoqué par le recensement de Quirinius, il n'y a pas de place pour eux à l'hotel. Marie, qui donne le jour à l'enfant ne semble pas souffrir des douleurs de l'enfantement, puisqu'elle s'occupe elle-même de le revêtir et de le garder au chaud. Des bergers passent saluer l'enfant et sa mère, avertis par des anges que le Sauveur est né. Ces humbles pasteurs seront les premiers à constater de l'Emmanuel (Dieu-avec-nous). Un chœur d'anges rend gloire à Dieu pour cette nouvelle présence de Dieu sur la terre.

On trouve souvent que cette histoire est trop belle pour être vraie. Mais Dieu qui a créé le ciel et la terre par sa parole éternelle, le Verbe, ne peut-il pas nous fonner cette parole à travers Marie, la Mère du Fils de Dieu ? Les anges qui l'accompagnent au ciel ne peuvent-ils pas chanter avec lui ses louanges ? Dieu qui nous aime plus que personne au monde peut nous envoyer son fils en y mettant sa signature, à travers les chants des anges, l'adoration des bergers, la tendresse de Marie et l'étonnement de leurs proches. Dieu a beaucoup plus d'imagination que nous, et s'il veut nous étonner et nous charmer lors de ce grand évènement de la venue du Messie promis, il peut le faire mieux que le meilleur des romanciers.

L'évangile de la Messe du jour nous présente le Verbe éternel qui s'est fait chair. On y apprend qu'il était Dieu et en Dieu. Il nous est aussi présenté comme la vraie lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Ceux à qui il a été donné de reconnaitre cette lumière reçoivent le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Enfin, nous dit Saint Jean, le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous. De lui nous recevons grâce et vérité. Lui, il nous a conduits à connaître le Père.

Toute une théologie nait des ces deux évangiles de Noël. D'abord, l'enfant de Bethléem est vraiment le Messie promis par les prophète, celui qui par son humanité unie à sa divinité, nous sauvera de nos péchés. Il est Dieu, et il est homme. Vrai homme né de la Vierge Marie. Ce Jésus nous invite à connaitre le Père à travers sa filiation divine, et il nous le dit par des mots humains, lui le Verbe de Dieu. Il est pour nous lumière qui illumine notre vie ténébreuse. Il est ami des petits, et dirige les anges. Il est Dieu, né dans une étable.

Quelle beauté que cette naissance humaine du fils de Dieu. Quelle espérance pour nous qui nous sentons si faibles. Quelle joie que de savoir qu'un petit enfant, comme tous les enfants, sera un jour notre libérateur. Son enfance le rend faible à nos yeux, et nous console de nos limitations. Son innocence et sa pureté ouvrent nos yeux sur notre méchanceté et nos hypocrisies. Nous pouvons nous sentir compris par cette lumière du monde, ce Verbe de Dieu qui a pris notre condition en tous, sauf le péché.

J'ai toujours essayé, en parlant devant la crèche, de contempler le Christ Notre Seigneur enveloppé de langes, sur la paille d'une mangeoire; et lorsqu'Il est encore enfant et ne parle pas encore, de voir en Lui le Docteur et le Maître. J'ai besoin de Le considérer ainsi, car je dois L'écouter. Et pour écouter ce qu'Il a à me dire, il me faut m'efforcer de connaître sa vie: lire le Saint Evangile, méditer ces scènes que le Nouveau Testament nous rapporte, afin de pénétrer le sens divin du cheminement de Jésus sur la terre.

Nous devons, en effet, reproduire en nous le Christ vivant, en connaissant le Christ, à force de lire la Sainte Ecriture et de la méditer, à force de prier, comme maintenant, devant la crèche. Il faut comprendre les leçons que nous donne Jésus dès son enfance, dès sa naissance, dès que ses yeux s'ouvrent sur la terre bénie des hommes.

En grandissant et en vivant comme l'un d'entre nous, Jésus nous révèle que l'existence humaine, nos occupations courantes et ordinaires, ont un sens divin. Même si nous avons largement médité ces vérités, nous devons toujours admirer ces trente années de vie obscure qui constituent la plus grande partie de la vie de Jésus parmi ses frères les hommes. Années obscures, mais, pour nous, claires comme la lumière du soleil. Ou mieux, splendeur qui illumine nos journées et leur donne leur véritable dimension, puisque nous sommes des chrétiens courants, qui menons une vie ordinaire, semblable à celle de millions de gens dans les coins les plus divers du monde. (St Josémaria Escriva, Quand le Christ Passe, n. 14)


Joyeux Noël à tous !










dimanche 23 décembre 2007

Grandes Antiennes de l'Avent: : 23 décembre

Emmanuel ! notre roi et législateur, que tous les peuples attendent comme le Sauveur, venez nous sauver, Dieu, notre Dieu.

Emmanuel, Rex et legifer noster, expectatio Gentium et Salvator earum : veni ad salvandum nos, Domine Deus noster.



Venez divin Messie

Venez divin Messie
Sauvez nos jours infortunés,
Venez, source de vie,
Venez, venez, venez !

Ah ! Descendez, hâtez vos pas ;
Secourez-vous, ne tardez pas,
Sauvez les hommes du trépas.
Venez divin Messie
Sauver nos jours infortunés,
Venez, source de vie,
Venez, venez, venez !

Ah ! Désarmez votre courroux,
Nous soupirons à vos genoux,
Seigneur nous n'espérons qu'en vous,
Pour nous livrer la guerre
Tous les enfers sont déchaînés ;
Descendez sur la terre
Venez, venez, venez.

Que nos soupirs soient entendus,
Les biens que nous avons perdus
Ne nous sont-ils point rendus ?
Voyez couler nos larmes ;
Grand Dieu, si vous nous pardonnez
Nous n'aurons plus d'alarmes,
Venez, venez, venez.

Si vous venez en ces bas-lieux,
Nous vous verrons victorieux,
Fermer l'enfer, ouvrir les cieux .
Nous l'espérons sans cesse,
Les cieux nous furent destinés,
Tenez votre promesse,
Venez, venez, venez.

Ah ! Puissions-nous chanter un jour
Dans notre bienheureuse cour,
Et votre gloire et votre amour !
C'est là l'heureux présage
De ceux que vous prédestinez,
Donnez-nous en un gage,
Venez, venez, venez.

Et un Joyeux Noël à tous les amis de la Paroisse Saint-Ambroise de Montréal

samedi 22 décembre 2007

Grandes Antiennes de l'Avent: : 22 décembre

Roi des nations ! objet de leur désir, clef de voute qui unissez les peuples opposés, venez sauver l'homme que vous avez façonné d'argile.

Rex Gentium, et desideratus earum, lapisque angularis, qui facis utraque unum : veni, et salva hominem, quem de limo formasti.


La paix, la paix, la paix... Il semble que ce soit la plus grande faiblesse du pécheur. Comme le disait Saint Paul, "Le désir de la chair, c'est la mort, tandis que le désir de l'esprit, c'est la vie et la paix" (Rom 8, 6).

Cette oraison souligne la faiblesse de la créature affligée par le péché. Depuis Caïn, l'homme n'a de cesse de chercher cette paix que seul Jésus nous donne (cfr. Jn 14, 27). Mais sa paix, il ne la donne pas comme le monde la donne (ibid). C'est en rétablissant la justice entre Dieu et ses créatures que nous pouvons compter sur la paix en nous. Pas une simple paix d'esprit, mais une paix véritablement rétablie qui fait de nous des enfants de Dieu, des membres de la famille de Dieu.

Si nous avons perdu cette paix, nous pouvons la retrouver en accédant à la miséricorde de Dieu. En nous il n'y a pas d'échappatoire. Il n'y a que l'oubli, le sentiment ou l'autojustification. Mais cela ne libère pas vraiment. Seulement Dieu pardonne les pires injures, et rétablit la paix de l'âme et la paix parmi les nôtres

La non-reconnaissance de la faute, l'illusion d'innocence ne me justifient pas et ne me sauvent pas, parce que l'engourdissement de la conscience, l'incapacité de reconnaître le mal comme tel en moi, telle est ma faute. S'il n'y a pas de Dieu, je dois peut-être me réfugier dans de tels mensonges, parce qu'il n'y a personne qui puisse me pardonner, personne qui soit la mesure véritable. Au contraire, la rencontre avec Dieu réveille ma conscience parce qu'elle ne me fournit plus d'auto-justification, qu'elle n'est plus une influence de moi-même et de mes contemporains qui me conditionnent, mais qu'elle devient capacité d'écoute du Bien lui-même. (Benoit XVI, Spe Salvi, no. 33).



Rappelons-nous qu'il existe un merveilleux sacrement qui rétablit la paix dans les âmes: le sacrement de la pénitence. Il nous rendra la joie et la paix de l'âme.

La joie est un bien qui appartient au chrétien. Elle ne disparaît que devant l'offense à Dieu: car le péché vient de l'égoïsme, et l'égoïsme engendre la tristesse et, même alors, cette joie demeure enfouie sous les braises de l'âme, car nous savons que Dieu et sa Mère n'oublient jamais les hommes. Si nous nous repentons, s'il jaillit de notre coeur un acte de douleur, si nous nous purifions par le saint sacrement de la pénitence, Dieu s'avance à notre rencontre et nous pardonne. Alors, il n'y a plus de tristesse: il est tout à fait juste de se réjouir puisque ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie; il était perdu et il est retrouve. (St Josémaria Escriva, Quand le Christ passe, 178)

vendredi 21 décembre 2007

Homélie du 4e dimanche de l'Avent (a)


L'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit-Saint

Ces mots résument parfaitement la situation où Joseph se trouve peu de temps après l'Annonciation. Marie est enceinte. Il en est sûr. Il reconnaissait dans sa jeune fiancée les signes habituels de la grossesse: l'appétit de sa femme, les étourdissements, la fatigue peut-être. Il ne donnait sans doute pas trop d'importance à cela, puisqu'il ne se pouvait pas que la tendre Marie, sa pieuse Marie, sa femme, n'attende d'enfant sans sa collaboration. Et puis, ils s'étaient parlés, il n'était pas question de relations sexuelles, car elle sentait que Dieu lui demandait plus. Oui, elle le marierait, elle vivrait chez lui. Mais elle avait la certitude que le Seigneur lui demandait sa virginité. Joseph, qui était bon, "un homme juste", vertueux et saint, avait compris que c'était cela aussi que Dieu lui demandait. Il s'était laissé gagner à l'idée d'épouser Marie et de l'accompagner dans sa vocation, de lui être un vrai support, sans lui donner de progéniture. Il sentait lui aussi que Dieu le lui demandait. Mais le fait était indéniable: Marie attendait un enfant. La rondeur de ses formes ajoutait aux autres signes, et désormais, il lui était indéniable qu'elle allait donner naissance à un enfant.

Première réaction: "Comment est-ce possible, elle qui est si bonne? Est-il possible qu'elle ait pu renoncer à ce désir d'accomplir la volonté de Dieu dans sa virginité ? Mais non... alors?" À quelque part, les intentions de Marie et ses changements physiologiques ne se rencontrent pas. "Dernièrement, Marie est plus belle que jamais, plus rayonnante, plus sainte même. Mais elle est enceinte, et cela sans moi. Est-il possible de penser l'impensable" ?

Joseph ne veut y croire. Cependant, Marie est bel et bien enceinte. Quelque chose ne cadre pas. D'abord, il n'y pas d'autre homme que Joseph. Il n'y en a jamais eu. Marie n'a certainement pas été violentée, et depuis quelques semaines, elle plus belle, plus radieuse que jamais. Serait-elle cette vierge ("almha") qui "concevra et mettra au monde un fils, du nom d'Emmanuel" ? Elle n'a pas péché, et elle est enceinte, sans moi... il n'y a que cette possibilité.

Alors Joseph se trouve indigne de cette perle rare, de celle qui, bénie entre toutes les femmes, accomplira la promesse, et nous donnera le Messie. Que faire, mon Dieu, que faire?

La visite de l'ange, dans son sommeil. Oui, il dormait, mais ce songe, plus vrai que nature, lui confirme ses doutes. "Joseph, Dieu te l'a choisie pour épouse, et toi qui lui es fiancé, tu vivras avec elle, tu l'accompagneras dans sa grossesse, et tu veilleras sur l'enfant qu'elle aura, car, " Il vient de l'Esprit Saint". Comme si tu en étais le père, puisque tu es l'époux de Marie, "tu lui donneras le nom de Jésus". Tu veilleras sur celui qui "sauvera son peuple de ses péchés".

Aussitôt, Joseph est soulagé. Il veut entonner ce Magnificat qu'il lui a entendu chanter depuis qu'elle est de retour de la visite prolongée chez sa cousine Élisabeth. Elle aussi a eu un enfant, "celle qui était stérile". Marie n'a cessé de lui faire l'éloge de ce petit enfant qui, à sa naissance, a rendu la parole à son père, en annonçant qu'il l'appelait Jean, et non Zacarie, comme on le lui suggérait. Tant de merveilles en si peu de temps. Magnificat !

En se levant, Joseph rentre chez Marie. Il la serre tendrement dans ses bras, sa femme, la mère du Fils de Dieu. Il se sent bien petit entre celle qui donnera naissance à l'Emmanuel, et ce Jésus, Fils de Dieu. Une nouvelle étape de sa vie commence, pleine de grâces, rempli d'une espérance débordante, et d'un enthousiasme juvénile au service du Dieu de son Peuple.

Saint Joseph! on ne peut pas aimer Jésus et Marie sans aimer le saint Patriarche.(St Josémaria Escriva, Forge, 551)
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Lectures du dimanche 23 décembre 2007
4ème dimanche de l'Avent
Première lecture : Is 7, 10-16 Dieu promet un sauveur
Psaume : Ps 23, 1-2, 3-4ab, 5-6 R/ Qu'il vienne, le Seigneur : c'est lui, le roi de gloire !

Deuxième lecture : Rm 1, 1-7 L'Apôtre annonce le salut en Jésus Christ

Evangile : Mt 1, 18-24 La venue de l'Emmanuel annoncée à Joseph

Notre société une société païenne? Ou le Génie du Christianisme

Un article de Christian Rioux dans le Devoir de ce matin. Lisez-le. Intéressant.

Le lien

Grandes Antiennes de l'Avent: : 21 décembre


Soleil levant, splendeur de la lumière éternelle et soleil de justice : viens illuminer ceux qui attendent dans les ténèbres et les ombres de la mort.

Oriens, splendor lucis aeternae, et sol iustitiae : veni, et illumina sedentes in tenebris, et umbra mortis.


C'est dans le solciste d'hiver que Noël est de tout temps célébré. On ne sait rien de la date de la naissance de Jésus (les écritures ne nous laissent aucun indice pour deviner la date), mais depuis les premiers temps de l'Église, cette grande fête a été associée aux journées les plus sombres de l'année, précisément où les jours recommencent à allonger. Les nuits prolongées de l'hémisphère nord commencent à raccourcir, signe annonciateur d'un nouveau printemps.

Il est logique que cette symbolique soit appliquée à la naissance de Jésus, l'Astre d'en-haut, "Oriens ex Alto" (Lc I, 78). Les ténèbres représentent le lieu de la mort, où les âmes attendaient la libération du Seigneur ressuscité (les enfers du credo). Jésus amène la vie et la lumière, la chaleur et le réconfort. Il est vraiment celui qui ramène cette lumière, plénitude du Dieu créateur dans l'âme des hommes, au premier matin de la création: "Que la lumière soit".

Lumière pour nos âmes, réconfort, source de vie. Désormais, ce ne sont plus les astres qui influencent nos vies. Dieu, créateur des astres et de la lumière, saura nous diriger au salut.

Pour reprendre les mots de Benoit XVI, dans sa dernière encyclique:

Depuis les origines, il y avait aussi des conversions dans les couches aristocratiques et cultivées, puisqu'elles vivaient, elles aussi, « sans espérance et sans Dieu dans le monde ». Le mythe avait perdu sa crédibilité; la religion d'État romaine s'était sclérosée en un simple cérémonial, qui était exécuté scrupuleusement, mais qui était seulement réduit désormais à une « religion politique ». Le rationalisme philosophique avait cantonné les dieux dans le champ de l'irréel. Le Divin était vu sous différentes formes dans les forces cosmiques, mais un Dieu que l'on pouvait prier n'existait pas. Paul illustre la problématique essentielle de la religion d'alors de manière particulièrement appropriée, lorsqu'il oppose à la vie « selon le Christ » une vie sous la seigneurie des « éléments du cosmos » (cf. Col 2, 8). Dans cette perspective, un texte de saint Grégoire de Nazianze peut être éclairant. Il dit que le moment où les mages, guidés par l'étoile, adorèrent le nouveau roi, le Christ, marqua la fin de l'astrologie, parce que désormais les étoiles tournaient selon l'orbite déterminée par le Christ.[2] De fait, dans cette scène, est inversée la conception du monde d'alors qui, sous une forme différente, est en vogue encore aujourd'hui. Ce ne sont pas les éléments du cosmos, les lois de la matière qui, en définitive, gouvernent le monde et l'homme, mais c'est un Dieu personnel qui gouverne les étoiles, à savoir l'univers; ce ne sont pas les lois de la matière et de l'évolution qui sont l'instance ultime, mais la raison, la volonté, l'amour – une Personne. Et si nous connaissons cette Personne et si elle nous connaît, alors vraiment l'inexorable pouvoir des éléments matériels n'est plus l'instance ultime; alors nous ne sommes plus esclaves de l'univers et de ses lois, alors nous sommes libres. Dans l'antiquité, une telle conscience a déterminé les esprits en recherche sincère. Le ciel n'est pas vide. La vie n'est pas un simple produit des lois et des causalités de la matière, mais, en tout et en même temps, au-dessus de tout, il y a une volonté personnelle, il y a un Esprit qui, en Jésus, s'est révélé comme Amour.[3] (Spe Salvi, 5)

jeudi 20 décembre 2007

Les Grandes Antiennes de l'Avent : 20 décembre


Clef de David et sceptre de la maison d'Israël, toi qui ouvres et nul ne peut fermer, qui fermes et nul ne peut ouvrir : viens tirer de sa prison le captif qui attend dans les ténèbres et les ombres de la mort.

Clavis David, et sceptrum domus Israël: qui aperis, et nemo claudit, claudis, et nemo aperit: veni, et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris, et umbra mortis.

Toutes les civilisations nous rappellent un paradis perdu ou une rupture avec Dieu, tant la condition de la vie humaine est limitative pour qui aspire à davantage. Les Juifs de l'Ancien Testament n'ont pas fait exception, et, sous l'inspiration divine, les récits de la Création dans la Genèse témoignent de la faute des premiers parents, de la misère conséquente des hommes, et de l'exclusion du Paradis Terrestre qui est désormais gardé par un ange à l'épée de feu. Dès lors, c'est toute la création qui aspire à la redemption dans un désir de regénérescence auxquels saint Paul attribue les douleurs de l'enfantement (cfr
. Rom. 8, 22, 23) .

Le monde coupé de Dieu est un triste monde, et l'homme qui avait été créé pour Dieu souffre de cette séparation. L'antienne d'aujourd'hui nous rappelle que seul le fils de David a la clef qui redonnera accès au paradis perdu. Nous avons raison d'espérer, car il vient, le Seigneur Jésus.


De fait « espérance » est un mot central de la foi biblique – au point que, dans certains passages, les mots « foi » et « espérance » semblent interchangeables. Ainsi, la Lettre aux Hébreux lie étroitement à la « plénitude de la foi » (10, 22) « l'indéfectible profession de l'espérance » (10, 23). De même, lorsque la Première Épître de Pierre exhorte les chrétiens à être toujours prêts à rendre une réponse à propos du logos – le sens et la raison – de leur espérance (cf. 3, 15), « espérance » est équivalent de « foi ». Ce qui a été déterminant pour la conscience des premiers chrétiens, à savoir le fait d'avoir reçu comme don une espérance crédible, se manifeste aussi là où est mise en regard l'existence chrétienne avec la vie avant la foi, ou avec la situation des membres des autres religions. Paul rappelle aux Éphésiens que, avant leur rencontre avec le Christ, ils étaient « sans espérance et sans Dieu dans le monde » (cf. Ep 2, 12). Naturellement, il sait qu'ils avaient eu des dieux, qu'ils avaient eu une religion, mais leurs dieux s'étaient révélés discutables et, de leurs mythes contradictoires, n'émanait aucune espérance. Malgré les dieux, ils étaient « sans Dieu » et, par conséquent, ils se trouvaient dans un monde obscur, devant un avenir sombre. « In nihil ab nihilo quam cito recidimus » (Du néant dans le néant, combien rapidement nous retombons),[1] dit une épitaphe de l'époque – paroles dans lesquelles apparaît sans ambiguïté ce à quoi Paul fait référence. C'est dans le même sens qu'il dit aux Thessaloniciens: vous ne devez pas être « abattus comme les autres, qui n'ont pas d'espérance » (1 Th 4, 13). Ici aussi, apparaît comme élément caractéristique des chrétiens le fait qu'ils ont un avenir: ce n'est pas qu'ils sachent dans les détails ce qui les attend, mais ils savent de manière générale que leur vie ne finit pas dans le néant. C'est seulement lorsque l'avenir est assuré en tant que réalité positive que le présent devient aussi vivable. (Benoit XVI, lettre encyclique Spe Salvi, n. 2).

mercredi 19 décembre 2007

Grandes Antiennes de l'Avent: : 19 décembre

Rejeton de Jessé, signe de ralliement pour les peuples, toi devant qui les rois garderont le silence et que les peuples invoqueront : viens nous délivrer, ne tarde plus désormais.

Radix Jesse qui stas in signum populorum, super quem continebunt reges os suum, quem gentes deprecabuntur : veni ad liberandum nos, iam noli tardare.



Rejeton de Jessé, fils de David: des mots synonymes. David était un berger. Il fut choisi par Dieu pour dépasser le roi Saül en stature et en sainteté. Saül, qui l'enviait souvent, reconnaissait sa sagesse et sa sainteté, et se taisait, apaisé par celui qu'il voulait éliminer. En même temps, le peuple l'aimait spontanément à cause de son humilité et de sa justice. Il est à l'origine d'une lignée souveraine qui aboutira à Jésus, le Messie entré à Jérusalem, et qui trôna sur la croix dans une humilité, une justice et une sagesse inégalée. Il est aimé et vénéré par tout le peuple des chrétiens qu'il a sauvés, et qui le lui attribuent encore aujourd'hui le titre de "Christ-Roi"

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Pensons un peu à ce Christ, à cet Enfant plein de grace que nous avons vu naître à Bethléem. Il est le Seigneur du monde, et tous les êtres, aux cieux et sur la terre, ont été créés par Lui; Il a réconcilié toutes choses avec le Père, rétablissant la paix entre le ciel et la terre, par son sang qu'Il a versé sur la Croix. Aujourd'hui le Christ règne à la droite du Père. Aux disciples interdits qui contemplaient les nuages après l'Ascension du Seigneur, les deux anges vetus de blanc affirment: hommes de Galilée, pourquoi regardez-vous le ciel? Ce Jésus que vous avez vu monter au ciel reviendra de la même manière que vous venez de Le voir monter.

Les rois règnent par Lui. Mais, alors que les rois et les autorités humaines passent, le royaume du Christ durera toute l'éternité, car son royaume est un royaume éternel et sa domination demeure de génération en génération.

Le royaume du Christ n'est ni une façon de parler, ni une image de rhétorique. Le Christ vit, même en tant qu'homme, avec ce même corps qu'Il a assumé dans l'Incarnation, qui est ressuscite apres la Croix et qui subsiste, uni à son âme humaine, et glorifie dans la Personne du Verbe. Le Christ, Dieu et Homme véritable, vit et règne, et Il est le Seigneur du monde. Lui seul maintient en vie tout ce qui existe. (Saint Josémaria Escriva, Quand le Christ passe, 180)



mardi 18 décembre 2007

Grandes Antiennes de l'Avent: : 18 décembre

Adonai, chef de la maison d'Israël, toi qui apparus à Moïse dans la flamme du buisson ardent, et lui donnas la loi sur le Sinaï : viens nous racheter par la puissance de ton bras.

Adonai, et dux domus Israel, qui Moysi in igne flamae rubi apparuisti, et ei in Sina legem dedisti: veni ad redimendum nos in brachio extento.


"Seigneur, Seigneur, Seigneur ! " : voilà en quelque sorte la signification de ce nom. En fait le mot Adonai est une forme plurielle qui signifie "Seigneurs". La prière du Sanctus, à la messe, semble référer dans notre culture latine, à ce terme hébreux. Le Seigneur du Sanctus évoque la puissance de Dieu, un et trine. C'est aussi ce que cette antienne nous rappelle: que Dieu est saint, et qu'il est fort (cfr Trisagium). L'antienne nous ramène à Moïse qui connut Dieu devant le Buisson Ardent, et qui ne cessa de grandir lui aussi en pouvoirs et sainteté dans son contact personnel avec Dieu. À cause de sa foi et de sa fidélité à Dieu, il nous a donné la loi de l'ancienne alliance. Nous demandons maintenant à Jésus d'être notre Moïse puissant et fidèle, qui nous fasse connaître la puissance de Dieu.

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Quasi modo geniti infantes... Avec joie j'ai répandu partout cette idée: nous sommes de petits enfants de Dieu. Elle nous fait savourer les paroles que la liturgie de la Messe a aussi recueillies, sous la forme suivante: tout ce qui est né de Dieu est vainqueur du monde, surmonte les difficultés, remporte la victoire, dans cette grande bataille pour la paix dans les âmes et dans la société.

Notre sagesse et notre force nous viennent précisément de ce que nous sommes convaincus de notre petitesse, de notre néant devant Dieu. Mais c'est Lui qui, en même temps, nous pousse à agir avec une assurance confiante et à prêcher Jésus-Christ, son Fils Unique, en dépit de nos erreurs et de nos misères personnelles, à condition que notre faiblesse soit accompagnée d'une volonté de lutter pour en venir à bout. (St Josémaria Escriva, Amis de Dieu, 144)


lundi 17 décembre 2007

Grandes Antiennes de l'Avent: : 17 décembre

Sagesse, toi qui, sortie de la bouche du Très Haut, te déploies d'un bout du monde à l'autre et disposes toutes choses avec force et douceur: viens nous enseigner le chemin de la prudence.

Sapientia, quae ex ore Altissimi prodisti, attingens a fine usque ad finem, fortiter suaviter disponens omnia: veni ad docendum nos viam prudentiae.



La filiation entre le Christ et son Père crée une grande compénétration entre les deux. Cette unité amène à une Sagesse extraordinairement unie aux desseins de Dieu-Père et Dieu-Fils. Dieu agit avec sagesse; le Fils suit la volonté toujours parfaite du Père. Voilà le chemin de la prudence qui nous est ouvert:

« La prudence est la vertu la plus nécessaire à la vie humaine. Bien vivre consiste en effet à bien agir. Or pour bien agir, il faut non seulement faire quelque chose, mais encore le faire comme il faut, c'est-à-dire qu'il faut agir d'après un choix bien réglé et pas seulement par impulsion ou passion. Mais puisque le choix porte sur des moyens en vue d'une fin, sa rectitude exige deux choses : une juste fin et des moyens adaptés à cette juste fin... Pour ce qui est des moyens, il faut qu'on y soit directement préparé par un habitus de la raison, car délibérer et choisir – opérations relatives aux moyens – sont des actes de la raison. Et c'est pourquoi il est nécessaire qu'il y ait dans la raison une vertu intellectuelle qui lui donne assez de perfection pour bien se comporter à l'égard des moyens à prendre. Cette vertu est la prudence. Voilà pourquoi la prudence est une vertu nécessaire pour bien vivre. » (D'après Saint Thomas d'Aquin, Somme Théologique, II, II, 47 -56, collaboration Thomas Deman, Jean-Pierre Torelli, Cerf, 2006)
Merci, Jésus, de venir nous aider à identifier, en nous les plans de Dieu et la logique raisonnable, en orientant nos passions vers un agir à la fois humain et divin.
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Saint Josémaria, Forge, n: 218:
Écarte de toi cette prudence humaine qui te rend si prévoyant et, passe-moi le mot, si lâche.

— N'ayons pas l'esprit étroit, ne soyons pas des hommes et des femmes non émancipés, à la vue courte, sans horizons surnaturels... Ou bien travaillerions-nous pour nous-mêmes? Cela, en aucune façon! Alors, disons donc sans crainte: O, mon Jésus, nous travaillons pour Toi, et... Tu nous refuserais les moyens pratiques pour le faire? Tu sais bien que nous valons peu de choses; et pourtant moi, je ne me conduirais pas ainsi envers l'un de mes serviteurs...

C'est pourquoi nous sommes pleins d'espoir, sûrs que Tu nous donneras ce qui nous est nécessaire pour Te servir.


vendredi 14 décembre 2007

Homélie du 3e dimanche de l'Avent

"Un roseau agité par le vent ?"

"Qu'êtes-vous allé voir au désert"?

Tous les textes de ce dimanche respirent la joie, conséquence de l'espérance de la venue de Jésus. Nous nous rappelons que l'arrivée tant attendue du Messie avait du provoquer toute une attente, et une certaine impatience... Si cette impatience est disparue après la manifestation du pouvoir du Ressuscité, pour nous elle est toujours là, en ce que notre mort nous permettra avant plus ou moins longtemps de nous réunir enfin avec le Christ que nous attendons depuis notre baptême. Et puis, il restera cette dernière manifestation publique de Jésus à la fin des temps, qui est comme le dit Benoit XVI est "avant tout et surtout espérance – l'espérance dont la nécessité a justement été rendue évidente dans les bouleversements des derniers siècles" (Spe salvi. n. 43).

Cette joyeuse attente était au plus haut, au temps de Jean Baptiste: Jean Baptiste lui-même attirait profondément l'attention (les juifs de Jérusalem, même les pharisiens, accouraient au Jourdain pour le voir, le questionner ou lui demander conseil, comme nous l'avons vu dans l'évangile de la semaine dernière). Et Jean Baptiste qui voyait de ses yeux l'Agneau de Dieu en le signifiant aux premiers disciples. Nous ne pouvons pas imaginer à quel point toute la Judée d'alors devait se trouver en ébullition.

Mais nous constatons deux types de réactions avant et pendant l'incarcération de Jean Baptiste par Hérode. Certains voyaient en Jean le messie, et ne prisaient guère que Jésus lui fasse ombrage ou que Jean Baptiste lui accorde une certaine attention, au point même de le désigner comme son éventuel remplaçant. L'autre camp, celui des partisans de Jésus, ne donnait pas trop d'importance à Jean, le laissant alors un peu de côté.

Il fallait donc que justice se fasse, tant du point de vue de Jean que de celui de Jésus.

On s'est bien questionné sur le pourquoi de la question posée par Jean à travers ses disciples. Il est possible que Jean qui croyait en Jésus comme Messie se soit demandé ce qu'il attendait pour se manifester publiquement. Il est plus probable qu'ayant pleine connaissance de qui était Jésus (il l'avait montré aux premiers disciples de Jésus), il ait désiré encourager ses disciples à voir de leurs propres yeux la réalisation des promesses (dont il est fait allusion dans la première lecture) et à entendre directement de la bouche de Jésus qu'il était celui qui devait venir.

Dans la question de Jean, il y a un sens d'imminence que la formulation française laisse ambigüe. "Es-tu celui qui doit venir" devrait se comprendre comme "Est-ce que c'est toi qui viens dans un moment, de manière imminente" ? et la suite: "continuons-nous à attendre" ? Ainsi comprise, la question de Jean n'est pas théorique, ou seulement instructive. Elle devient existentielle, et invite les témoin à écouter, et à s'engager à faire le pas dans la bonne direction. Jean Baptiste a conscience que ses jours sont comptés, et que ses disciples doivent commencer à s'attacher à Jésus, laissant de côté les vaines discussions ou les mésententes inutiles.

La réponse de Jésus est aussi fort engageante. "Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez... " Il leur montre autour d'eux ceux qui ont été guéris et évangélisés. N'est-ce pas là l'accomplissement des promesses ? À l'obligation de rapporter est liée l'obligation de regarder, d'observer, de bien comprendre.

Dans ce dialogue à distance entre Jean et Jésus s'opère un dialogue qui va au delà des limites du temps et de l'histoire: il a le dialogue entre l'ancien et le nouveau testament, où l'homme pécheur héritier de d'Adam et de la Première Alliance interroge le Nouvel Adam, le sauveur de la Nouvelle Alliance. Entre les deux, le Baptiste, celui qui 'purifie' (baptise) en annonçant le rédempteur-purificateur, le prêtre éternel.

Pourquoi Jean est-il identifié à Élie qui devait venir ? Précisément parce qu'il arrivera, par sa mission de précurseur, à fermer les livres de l'Ancien Testament, dont Élie est le symbole de la grandeur et ouvrir la Nouvelle Alliance en baptisant (purifiant) celui qui nous purifiera par son sang. Il est vraiment entre l'Ancien et le Nouveau Testament: le plus petit dans le Nouveau, mais le plus grand dans l'Ancien. Petit, puisqu'à côté de Jésus, il n'est rien. De fait, avec le commencement de la mission de Jésus, son rôle est diminué, et son humilité sera scellée par sa mort, laissant toute la place à Jésus, et lui envoyant ceux qui lui étaient resté fidèles.

Jean est "plus qu'un prophète". Il est l'annonciateur de Jésus. Bien petit devant Jésus, mais grand parmi les hommes. Totalement voué à sa mission, mais invisible quand Jésus monte. Quelle droiture que celle de Jean.

Faire et disparaitre. Des mots que Saint Josémaria considéraient comme l'objectif de sa vie. Ils les explique ainsi dans ce point de Forge:
Quelle merveille que l'efficacité corédemptrice de nos vies, et pour l'éternité! Mais elle n'agira que par l'humilité: disparaitre, afin que les autres découvrent le Seigneur. (669).

C'est ce qu'a fait Jean Baptiste: il a agi, mais a donné toute sa place à Jésus. Et lui s'en est allé en ne laissant que ses disciples aux pieds de Jésus. Et le Seigneur le lui a bien rendu. Dans son éloge, en montrant la grandeur de ce qui est petit, il nous invite à imiter la droiture et l'humilité de Jean, le plus petit, mais pour cette raison, le plus grand.

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Lectures du dimanche 16 décembre 2007
3ème dimanche de l'Avent

Première lecture : Is 35, 1-6a.10 Les merveilles du salut à venir

Psaume : Ps 145, 7, 8, 9ab.10a R/ Viens, Seigneur, et sauve-nous !

Deuxième lecture : Jc 5, 7-10 “Ayez de la patience : la venue du Seigneur est proche “

Evangile : Mt 11, 2-11 Jean Baptiste et Jésus


samedi 8 décembre 2007

2e Dimanche de l’Avent et Immaculée Conception de Marie


« Préparez les Chemins du Seigneur, aplanissez sa route »

Ce dimanche de l’Avent coïncide avec la grande fête de l’Immaculée conception. Une journée mariale en un temps de préparation pour Noël. Marie, Mère de Jésus, siège de la Sagesse, modèle de dévotion et de piété est le bon chemin pour la conversion.

La première lecture nous présente Jessé, le père de David, tel que présenté par Isaïe. Jessé produira un rameau qui recevra l’Esprit du Seigneur. « Sur lui reposera l'esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur, qui lui inspirera la crainte du Seigneur. »

Ce descendant est évidemment Jésus. Mais en bon fils de Marie, on retrouve d’une façon différente ces qualités inhérentes à sa Mère. Toutes ces qualités (sagesse, discernement, force, etc.) sont le fruit de l’action de l’Esprit Saint en elle, le fruit de sa conception immaculée qui la prépare admirablement bien à sa mission de Mère de Dieu.

Marie en prière. Comment ne pouvons-nous pas imaginer Marie en prière, en train de considérer tous ces évènements, peu après l’annonce de l’Ange et la Visitation ? En fait, le chant du Magnificat nous décrit sa piété, après se débordement des grâces de Dieu en elle. On a souvent dit que cette prière était semblable à plusieurs chants de l’Ancien Testament. Rien de surprenant que Marie, dans son débordement, rassemble les extraits des plus belles prières qu’elle ait récitées et méditées comme résultat de ce qu’elle considérait souvent dans son cœur, et qu’ainsi naisse le Magnificat. Car Marie priait.

En plus, elle veillait : les conseils de Jean Baptiste : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche » peuvent d’une certaine manière s’appliquer à l’attitude de vigilance de Marie. Non qu’elle eut besoin de conversion, car elle cherchait toujours le Seigneur, mais à son esprit de vigilance. Car comme bonne servante du Seigneur, elle est attentive. Son départ précipité pour voir Élizabeth, après l’Annonciation montre son désir de servir et d’aider le prochain, dans un esprit de servir Dieu.

Comme pour la lecture de la lettre aux Romains, elle possédait « l’espérance grâce à la persévérance et au courage que donne l’Écriture ». Marie médite les écritures, elle prie, considérant tous les mystères de la grâce d’être choisie pour donner naissance au Fils de Dieu fait homme. Et elle accueille avec lui tous les enfants des hommes que Jésus lui confiera plus tard du haut de la Croix. Oui vraiment est le chemin qui nous mène à Noël.

Devant cette femme, revêtue des grâces de la sainteté dans sa vie mortelle, devant ce modèle d’espérance, allons a l’école de Marie. Demandons-lui de nous éclairer dans notre piété, de sorte que notre attente soit continuellement vigilante. Demandons, en nous regardant devant l’Immaculée, les grâces d’une profonde conversion inspirée de l’attitude Marie. Demandons le don de la piété, qui nous rendra continuellement en vigilance, et qui nous remplira de l’unique espérance, celle de la venue du Christ dans notre cœur.

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Lectures du dimanche 09 décembre 2007
2ème dimanche de l'Avent

Première lecture : Is 11, 1-10 Le Messie, roi de paix

Psaume : Ps 71, 1-2, 7-8, 12-13, 17 R/ Voici venir un jour sans fin de justice et de paix

Deuxième lecture : Rm 15, 4-9 L'espérance offerte par l'Écriture s'étend à toutes les nations

Evangile : Mt 3, 1-12 Jean Baptiste annonce que le Messie vient juger le monde


vendredi 7 décembre 2007

Triduum de l’Immaculée Conception : Deuxième jour, l’humilité de Marie.


La première mention de Marie dans le Nouveau Testament.


Elle n’est pas annoncée directement; on la connait à travers Joseph, qui était le descendant direct de David du côté masculin (même si Marie aussi descendait de David. C’était l’homme qui avait la faveur de loi chez les Hébreux).

Matthieu 1, 18 Marie, (…), était fiancée à Joseph: or, avant qu'ils eussent mené vie commune, elle se trouva enceinte par le fait de l'Esprit Saint. 19 Joseph, son mari, qui était un homme juste et ne voulait pas la dénoncer publiquement, résolut de la répudier sans bruit. 20 Alors qu'il avait formé ce dessein, voici que l'Ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit: "Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme: car ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint; 21 elle enfantera un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus: car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés." 22 Or tout ceci advint pour que s'accomplît cet oracle prophétique du Seigneur: 23 Voici que la vierge concevra et enfantera un fils, et on l'appellera du nom d'Emmanuel, ce qui se traduit: "Dieu avec nous." 24 Une fois réveillé, Joseph fit comme l'Ange du Seigneur lui avait prescrit: il prit chez lui sa femme; 25 et il ne la connut pas jusqu'au jour où elle enfanta un fils, et il l'appela du nom de Jésus.

Joseph ne connaît pas la révélation sur son épouse. Marie sait que Dieu veillera sur eux.

Elle veut Joseph pour époux, dans une union où il n’est pas question de descendants, par une révélation privée. Par révélation, elle sait que l’Esprit Saint lui donnera un fils en conservant sa virginité. Elle sait donc que Joseph sera informé et que les promesses de Dieu se réaliseront en elle.


Humilité de Marie : elle n’apparait que comme femme de Joseph.


Humilité de Marie qui accepte les plans de Dieu et qui prend les conséquences de tous ses actes sans se plaindre (patience).


Dans cela l’auteur sacré lui attribue la prophétie d’Isaie, ce qui était la plus belle louange qu’on aurait pu faire à une femme. Mais d’elle, Matthieu ne dit que peu de choses. Marie passe après Joseph.


Ce qui n’humilie pas Marie, selon l’expression populaire, mais qui la présente dans une lumière douce qui accompagne le mystère de Dieu présenté ici, et qui a toute la lumière de ce chapitre. Dans son humilité, Marie rend plus brillante la révélation de la venue de Jésus, Fils de Dieu


Marc 3, 31 Sa mère et ses frères arrivent et, se tenant dehors, ils le firent appeler. 32 Il y avait une foule assise autour de lui et on lui dit: "Voilà que ta mère et tes frères et tes sœurs sont là dehors qui te cherchent." 33 Il leur répond: "Qui est ma mère? Et mes frères?" 34 Et, promenant son regard sur ceux qui étaient assis en rond autour de lui, il dit: "Voici ma mère et mes frères. 35 Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là m'est un frère et une sœur et une mère."

Des paroles sévères de Jésus. Ou peut-être davantage des paroles de respect envers sa mère. Souvent, le respect chez les juifs de l’époque passe par peu de mots, ce qui pour nous semble ambigu. Mais pas pour Marie qui comprend le sens de la remarque. Il faut dire que ce qu’il dit de ceux qui accomplissent la parole de Dieu s’applique plus encore à Marie.

Mais dans son compliment, le nom de sa mère n’est pas entendu, et rien ne nous dit que ce ne soit pour respecter l’intimité de Marie. Ce qu’elle semblait préférer par-dessus tout, c’est de s’efface devant Jésus, puisqu’Il était la lumière du monde. Et Jésus, qui aime sa mère plus qu’aucune autre créature terrestre, respecte ce désir d’intimité : elle préfère se cacher et accompagner son Fils par la prière, et Jésus s’y plie.

Mais quel compliment que celui de Jésus envers sa Mère. Il nous montre sa Mère comme un modèle de sainteté esceptionnel.

Jean 19, 25 Or près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. 26 Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d'elle, le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: "Femme, voici ton fils." 27 Puis il dit au disciple: "Voici ta mère." Dès cette heure-là, le disciple l'accueillit comme sienne.

Voici en quelques mots l’aboutissement de l’humilité. La croix ne manque pas aux humbles, car ils acceptent de se sacrifier par amour pour Dieu. La personne humble ne demande rien pour elle-même que d’accomplir la volonté de Dieu. Et lorsque l’on décide ainsi, la croix viendra inexorablement. Mais la croix vient toujours avec de l’amour, quand on aime Dieu. Elle nous fait rencontrer Dieu et trouver dans les autres des sujets d’amour qui nous accueilleront dans nos malheurs.


Sur la croix, Jésus récompense Marie pour sa fidélité (elle-même conséquence de soaon humilité). Il lui donne tous les enfants de Dieu fidèles comme Mathieu. Et à nous tous, qui désirons rester humbles, le Seigneur nous confie rien de moins que sa mère. Quelle confiance en ceux qui sont petits, humbles…


Quel contraste entre la pureté, l'humilité et la générosité de Marie et notre misère, notre égoïsme. Il est normal que, après l'avoir découvert, nous ressentions le désir de l'imiter; nous sommes des créatures de Dieu, comme Elle, et notre effort pour être fidèle suffit pour que, en nous aussi, le Seigneur fasse de grandes choses. Notre petitesse ne sera pas un obstacle: car Dieu choisit ce qui a peu de prix, pour qu'ainsi éclate davantage la puissance de son amour. (St Josémaria, Quand le Christ Passe, 172)

Bonne fête


Bonne fête SAINT AMBROISE

Le curé vous souhaite joie, amour et sainteté pour
la fête patronale de la Paroisse.


jeudi 6 décembre 2007

Triduum de l’Immaculée : méditation du 6 décembre 2007.



  1. Ce triduum est une préparation pour le congrès eucharistique (2008)

Cette terre est chrétienne. Jean Paul II le disait en 1984, au Parc Jarry : Enlève tes chaussures, car cette terre est sacrée. À son arrivée à Québec, une allusion à la religion de nos ancêtres. Et à la nôtre. En 1984, avant l’arrivée de Jean Paul II, certaines voies dissonantes s’étaient fait entendre. Mais la réalité de la présence du Saint-Père parmi nous s’était vite imposée, et pour un temps, nous nous sommes senti bien avec lui, dans une unanimité qui nous rappelait le Paradis. Il est question que Benoit XVI vienne l’an prochain, et nous nous en réjouissons, confiant que sa présence, si elle se matérialise, nous rappellera ce que Dieu a à nous offrir, plutôt que les discordances humaines.

Le Congrès eucharistique de 2008. Nous sommes invités à penser à une présence encore plus intense : celle de Jésus. On nous rappellera que celui qui est notre vraie nourriture et notre vrai breuvage est aussi une présence intense sur l’autel, dans le tabernacle, et en nous, quand nous le recevons dignement. En juin prochain, des milliers de congressistes et de pèlerins viendront célébrer l’immense don que Jésus nous fait. Ils viendront réfléchir, adorer et prier ensemble autour de cette présence réelle, qui nous rappellera aussi notre appartenance à cette famille chrétienne extraordinaire que le Seigneur nous a donnée, et à cette terre sacrée que nous ont léguée nos ancêtres.

En préparation pour cet événement, nous voulons apprendre de Marie. Celle qui nous a donné Jésus il y a 2000 ans, Marie Immaculée, nous guidera maintenant pour nous aider à le redécouvrir, dans nos communions de tous les jours comme dans ces moments de réflexions en préparation à ce grand événement.

Nous commencerons comme des enfants. Laissons de côté les grandes formules, les définitions théologiques, et redevenons enfants. Remettons-nous en totale disponibilité dans les mains de Dieu. Formulons simplement notre dépendance de fils de Dieu. En regardant ce qui nous inquiète, en analysant nos faibles forces, nous voyons comment il nous faut cette mère. En empruntant les paroles maintes fois utilisées par St Josémaria, nous reprenons les mots de la communion spirituelle qu’il avait pris l’habitude de réciter, encore enfant, et qu’il a répétée toute sa vie : « Je voudrais, Seigneur te recevoir avec la pureté, l’humilité et la dévotion avec lesquelles ta très sainte Mère te reçut, avec l’esprit et la ferveur des saints ».

La pureté.

Commençons par nous demander quelles images évoquent en nous ce mot : pureté En premier lieu, nous pensons à cette vertu de la maîtrise des sens et du corps qui sollicite de nous une attention et qui nous rappelle la précarité hérité après la chute originelle.

La pureté évoque aussi dans le langage courant ce qui est propre ou qui est resté fidèle à sa bonté originelle. On parle ainsi de la bonté des enfants. Ce mot, utilisé dans le langage des arts, évoque aussi la limpidité d’une couleur, l’exquise beauté d’un style. Dans la conduite des hommes, on parle quelques de pureté d’intention, pour évoquer une personne droite. Toujours, ce mot évoque la bonté et la beauté. On pourrait surement parler de la pureté de Dieu, si ce n’était pas une évidence ou une redondance.

Qui dit pureté, dit beauté et bonté.

La pureté de Marie.

Lisons cette page de l’Évangile de Saint-Luc,

1, 1 Puisque beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, 2 d'après ce que nous ont transmis ceux qui furent dès le début témoins oculaires et serviteurs de la Parole, 3 j'ai décidé, moi aussi, après m'être informé exactement de tout depuis les origines d'en écrire pour toi l'exposé suivi, excellent Théophile, 4 pour que tu te rendes bien compte de la sûreté des enseignements que tu as reçus.26 Le sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, 27 à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David; et le nom de la vierge était Marie. 28 Il entra et lui dit: "Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi." 29 A cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait ce que signifiait cette salutation. 30 Et l'ange lui dit: "Sois sans crainte, Marie; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. 31 Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. 32 Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père; 33 il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n'aura pas de fin." 34 Mais Marie dit à l'ange: "Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme?" 35 L'ange lui répondit: "L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre; c'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. 36 Et voici qu'Elisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu'on appelait la stérile; 37 car rien n'est impossible à Dieu." 38 Marie dit alors: "Je suis la servante du Seigneur; qu'il m'advienne selon ta parole!" Et l'ange la quitta.

En ce texte, nous trouvons Marie totalement livrée à Dieu. Son cœur ne lui appartient pas. Elle prie. À l’adresse de l’Ange, elle est troublée. Elle se savait seule avec Dieu, et soudain, elle sent la présence de l’ange. Telle est la sensibilité de son âme toute pour Dieu. Pureté d’intention.

Méditation

L’ange lui annonce qu’elle sera Mère de Jésus, Mère de Dieu, sous l’inspiration de l’Esprit-Saint… Mais « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ». Elle tient à sa virginité, même si on lui promet qu’elle sera mère du Messie : âme chaste qui tient à réaliser les plans de Dieu, même si un ange lui promet qu’elle sera mère de celui qui est attendu depuis des siècles. Âme d’une pureté inébranlable. Son recueillement et sa droiture, sans oublier son désir de servir sa cousine Elizabeth témoignent d’une beauté et d’une bonté intérieure, puisque tout en elle la relie à Dieu et au prochain, pour Dieu. Elle est pour Dieu un reflet de sa bonté et de sa beauté, comme un beau style écrit ou en peinture montrent l’admirable délicatesse et beauté de l’artiste. Sa simplicité et sa pudeur en font une âme exquise, et ainsi, elle montre qu’elle est celle qui sera la mère de Dieu.

Quelle différence entre elle et mous… Et pourtant, nous portons Dieu en nous chaque fois que nous le recevons dans l’Eucharistie. Marie, par sa pureté, nous indique le chemin de notre pureté.

Notre pudeur, notre pureté d’âme; les objets de nos désirs ; notre recueillement, conséquence de notre pureté d’âme… Comme nous sommes loin de Marie, même quand nous arrivons à vivre cette vertu.

Que dire des nos infidélités, qui au lieu de nous amener à accueillir Jésus de notre âme, le repousse de nous et le renvoie à la croix, à cause de nos péchés.

Catéchèse sur la pureté

L’Église nous enseigne que cette vertu est essentielle pour « voir Dieu » (Matth 5:8.).

On nous dit, dans le Catéchisme de l’Église Catholique : (2518)

La sixième béatitude proclame : « Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt 5, 8). Les « cœurs purs » désignent ceux qui ont accordé leur intelligence et leur volonté aux exigences de la sainteté de Dieu, principalement en trois domaines : la charité (cf. 1 Tm 4, 3-9 ; 2 Tm 2, 22), la chasteté ou rectitude sexuelle (cf. 1 Th 4, 7 ; Col 3, 5 ; Ep 4, 19), l’amour de la vérité et l’orthodoxie de la foi (cf. Tt 1, 15 ; 1 Tm 1, 3-4 ; 2 Tm 2, 23-26). Il existe un lien entre la pureté du cœur, du corps et de la foi :

Les fidèles doivent croire les articles du Symbole, « afin qu’en croyant, ils obéissent à Dieu ; qu’en obéissant, ils vivent bien ; qu’en vivant bien, ils purifient leur cœur et qu’en purifiant leur cœur, ils comprennent ce qu’ils croient » (S. Augustin, fid. et symb. 10, 25 : PL 40, 196).

2519 Aux « cœurs purs » est promis de voir Dieu face-à-face et de Lui être semblables (cf. 1 Co 13, 12 ; 1 Jn 3, 2). La pureté du cœur est le préalable à la vision. Dès aujourd’hui, elle nous donne de voir selon Dieu, de recevoir autrui comme un « prochain » ; elle nous permet de percevoir le corps humain, le nôtre et celui du prochain, comme un temple de l’Esprit Saint, une manifestation de la beauté divine.

En celui qui a un cœur pur, nous reconnaissons spécialement la Mère de Dieu.

Cette pureté de cœur nous amène à voir les efforts que nous devons fournir dans la condition limité des pécheurs que nous sommes.

Le Compendium du catéchisme de l’Église catholique nous encourage par ces mots à rechercher la pureté du cœur :

529. Comment parvient-on à la pureté du cœur ? Avec la grâce de Dieu et en luttant contres les désirs désordonnés, le baptisé parvient à la pureté du cœur par la vertu et le don de chasteté, la pureté d'intention, la transparence du regard, extérieur et intérieur, la discipline des sentiments et de l'imagination, la prière.

Tout un plan de travail.

Pour ne pas nous contenter du minimum, on insiste aussi sur la vertu de la pudeur, qui nous aidera à garder toujours notre cœur en Dieu, comme Marie :

530. Quelles sont les autres exigences de la pureté ? La pureté exige la pudeur ; elle protège l'intimité de la personne, exprime la délicatesse de la chasteté, règle les regards et les gestes pour qu'ils soient conformes à la dignité des personnes et de leur union. Elle libère de l'érotisme ambiant et tient à l'écart de tout ce qui favorise la curiosité malsaine. Elle requiert encore une purification du climat social, par un combat soutenu contre la permissivité des mœurs, qui repose sur une conception erronée de la liberté humaine.

Demandons à l’Immaculée Conception de nous aider à avoir des objectifs élevés dans la garde de notre cœur, de manière à ce que nous puissions toujours accueillir le Seigneur convenablement, à chaque communion.

mardi 4 décembre 2007

Une encyclique de Benoit XVI et les accomodements raisonnables


Avez-vous lu la dernière encyclique de Benoit XVI (« Sauvés par l’espérance »)? Non ? Mais qu’attendez-vous? C’est un texte extraordinaire, à lire à tout prix, spécialement dans le contexte de fronde médiatique actuelle contre l’Église catholique et son message. Dans ce texte exceptionnel, tant du point de vue philosophique que du point de vue spirituel, le pape essaie de nous faire réfléchir sur les raisons de notre espérance chrétienne, et sur les raisons du désespoir des sociétés ayant oublié Dieu.


Dans les débats récents sur les ‘accommodements raisonnables’, on nous a rappelé qu’on ne veut plus se faire dire qu’il y a un ciel, qu’il a des péchés, et que les évêques ne devraient pas nous rappeler qu’on n’est pas des anges. Or on ne supporte plus ce genre d’interventions publiques, sous prétexte que l’Église n’a plus rien à offrir au monde post-chrétien. Ah tiens… intéressant !


Quelques personnes ont néanmoins eu l’honnêteté de dire que ceux qui sont critiqués sont curieusement ceux qui ont donné de la dignité à nos ancêtres en leur montrant à lire, écrire et à découvrir la culture dans les écoles et les collèges. Comment ils ont aussi pris soin des malades, des vieillards et des bébés dont personne ne voulait, et ce à des coûts dérisoires. Ces personnes l’ont peut-être quelque fois mal fait, mais ils ont réussi à soigner, élever, éduquer et émanciper ceux qui leur mordent actuellement la main. Personne ne peut nier cela.


Séparation Église-État obligeant, on demande impoliment à l’Église de ne plus nous parler de nos péchés, parce que ca nous étouffe. Mais en retour quelles sont les nouvelles valeurs de ce Québec épuré de son âme? Une natalité à son plus bas, un horaire d’esclave pour le père et la mère, des familles éclatées, des listes d’attente interminables à l’urgence ou la garderie, une société de plus en plus érotisée, un capitalisme d’affaire sauvage qui ferme les usines et renvoie trop les gens quelques jours avant d’avoir à leur payer l’assurance emploi, des courses à n’en plus finir aux tribunaux ? Un « nous » flou, contesté par chacun de nous, une violence gratuite quotidienne autant aux informations que dans les divertissements, une société politique qui ment comme on ne nous a jamais menti ? En somme, ces alternatives nourrissent-elles notre espérance ? Non bien sûr,


Et c’est d’espérance que le pape nous parle. Espérance surnaturelle, certes, mais aussi d’espérance humaine. Et là-dessus, l’église a beaucoup à offrir.


Sans vouloir même résumer ce texte, on y trouve des idées intéressantes, qui nous situent par rapport à la quête d’espérance. Ainsi, il fait allusion à cette curieuse quête de vivre éternellement, mais aussi au désir d’une qualité de vie si haute qu’elle est portée à éliminer ceux qui vivent mal. « Que voulons-nous ? », demande-t-il .


D'une part, nous ne voulons pas mourir; surtout celui qui nous aime ne veut pas que nous mourions. D'autre part, nous ne désirons même pas cependant continuer à exister de manière illimitée et même la terre n'a pas été créée dans cette perspective. Alors, que voulons-nous vraiment? Ce paradoxe de notre propre attitude suscite une question plus profonde: qu'est-ce en réalité que la « vie »? Et que signifie véritablement « éternité »? Il y a des moments où nous le percevons tout à coup: oui, ce serait précisément cela – la vraie « vie » – ainsi devrait-elle être. Par comparaison, ce que, dans la vie quotidienne, nous appelons « vie », en vérité ne l'est pas. Dans sa longue lettre sur la prière adressée à Proba, une veuve romaine aisée et mère de trois consuls, Augustin écrivit un jour: dans le fond, nous voulons une seule chose – « la vie bienheureuse », la vie qui est simplement vie, simplement « bonheur ».

En sommes, nous aspirons à une vie matérielle heureuse le plus long possible, mais qui est toujours trop longue pour qu’elle puisse vraiment être ‘heureuse’.


On cherche quelque chose qui va au-delà de ce que la vie ici bas ne peut nous offrir. Comment arriver à plus ?


Benoit XVI nous révèle des tentatives de bonheur dans le monde d’ici bas : d’abord, dans une espérance à l’emporte-pièce en la science. Avec quels résultats : l’arbitraire d’une pensée scientifique sans guide, et l’utilisation des puissants pour leurs intérêts contre les autres (la bombe atomique, et la pollution environnementale). Il n’y a pas d’espérance de ce côté, sauf l’espérance de d’améliorations partielles, et la crainte parallèle du mauvais emploi de ces améliorations contre l’homme. Certainement pas de vraie espérance.

Historiquement, d’autres ont mis leur espérance dans la raison « scientifique » : il cite Kant et Marx. Kant réalise vite que ses espérances sont limitées par la liberté humaine, qui finit toujours par gâter la sauce. Marx croit totalement à sons système dialectique. Voici une citation intéressante de l’Encyclique :


Le progrès vers le mieux, vers le monde définitivement bon, ne provient pas simplement de la science, mais de la politique – d'une politique pensée scientifiquement, qui sait reconnaître la structure de l'histoire et de la société, et qui indique ainsi la voie vers la révolution, vers le changement de toutes les choses. Avec précision, même si c'est de manière unilatérale et partiale, Marx a décrit la situation de son temps et il a illustré avec une grande capacité d'analyse les voies qui ouvrent à la révolution – non seulement théoriquement: avec le parti communiste, né du manifeste communiste de 1848, il l'a aussi lancée concrètement. Sa promesse, grâce à la précision des analyses et aux indications claires des instruments pour le changement radical, a fasciné et fascine encore toujours de nouveau. La révolution s'est aussi vérifiée de manière plus radicale en Russie.

Mais avec sa victoire, l'erreur fondamentale de Marx a aussi été rendue évidente. Il a indiqué avec exactitude comment réaliser le renversement. Mais il ne nous a pas dit comment les choses auraient dû se dérouler après. Il supposait simplement que, avec l'expropriation de la classe dominante, avec la chute du pouvoir politique et avec la socialisation des moyens de production, se serait réalisée la Nouvelle Jérusalem: alors, toutes les contradictions auraient en effet été annulées, l'homme et le monde auraient finalement vu clair en eux-mêmes (…) Marx n'a pas seulement manqué de penser les institutions nécessaires pour le nouveau monde – on ne devait en effet plus en avoir besoin. Qu'il ne nous en dise rien, c'est la conséquence logique de sa mise en place. Son erreur est plus en profondeur. Il a oublié que l'homme demeure toujours homme. Il a oublié l'homme et il a oublié sa liberté. Il a oublié que la liberté demeure toujours liberté, même pour le mal. Il croyait que, une fois mise en place l'économie, tout aurait été mis en place. Sa véritable erreur est le matérialisme: en effet, l'homme n'est pas seulement le produit de conditions économiques, et il n'est pas possible de le guérir uniquement de l'extérieur, créant des conditions économiques favorables (20, 21).

Cet extrait montre comment un bonheur pensé logiquement (comme l’exige la méthode scientifique) laisse nécessairement de côté un aspect important de l’espérance : la liberté humaine, qui peut entraver (et qui de fait entrave) la quête de la vraie espérance.


Benoit XVI porte un jugement sur les espérances matérialistes :


Les bonnes structures aident, mais, à elles seules, elles ne suffisent pas. L'homme ne peut jamais être racheté simplement de l'extérieur. Francis Bacon et les adeptes du courant de pensée de l'ère moderne qu'il a inspiré, en considérant que l'homme serait racheté par la science, se trompaient. Par une telle attente, on demande trop à la science; cette sorte d'espérance est fallacieuse. La science peut contribuer beaucoup à l'humanisation du monde et de l'humanité. Cependant, elle peut aussi détruire l'homme et le monde, si elle n'est pas orientée par des forces qui se trouvent hors d'elle.


En somme, aucun bien matériel, aucune structure rationnelle ou politique ne garantit l’espérance. Laissées à elle-même, la liberté humaine dévie vers le péché, et notre propre péché et ceux de tous les hommes nous amèneraient facilement à perdre l’espérance, si ce n’était d’un véritable rachat, qui existe. Il n’est pas théorique, il existe dans la personne de Jésus-Christ, et nous est rendu accessible comme l’ont expérimenté les premiers chrétiens, riches ou pauvres, une sainte comme Sainte Bakhita (n. 3) et la vie éprouvée de Paul Le-Bao-Tinh (mort martyr en 1857) (n. 37). Comme quoi l’espérance chrétienne n’est pas un leurre.

Que-est donc notre espérance ? Benoit pose cette question : « Cependant, nous devons à présent nous demander de manière explicite: la foi chrétienne est-elle aussi pour nous aujourd'hui une espérance qui transforme et soutient notre vie? Est-elle pour nous « performative » – un message qui forme de manière nouvelle la vie elle-même, ou est-elle désormais simplement une « information » que, entre temps, nous avons mise de côté et qui nous semble dépassée par des informations plus récentes? » L’espérance fondée sur la connaissance de l’éternité, d’une vie éternelle, nous ouvre une panorama nouveau pour notre vie, et nous inspire une vie nouvelle. À lire les témoignages de martyrs et des saints, elle est réelle, et dessine les grandes lignes de notre conduite sur la terre.


L’espérance pointe donc vers la rédemption. À cesujet, Benoit XVI dit :


Ce n'est pas la science qui rachète l'homme. L'homme est racheté par l'amour. Cela vaut déjà dans le domaine purement humain. Lorsque quelqu'un, dans sa vie, fait l'expérience d'un grand amour, il s'agit d'un moment de « rédemption » qui donne un sens nouveau à sa vie. Mais, très rapidement, il se rendra compte que l'amour qui lui a été donné ne résout pas, par lui seul, le problème de sa vie. Il s'agit d'un amour qui demeure fragile. Il peut être détruit par la mort. L'être humain a besoin de l'amour inconditionnel. Il a besoin de la certitude qui lui fait dire: « Ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l'avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus Christ » (Rm 8, 38-39). Si cet amour absolu existe, avec une certitude absolue, alors – et seulement alors – l'homme est « racheté », quel que soit ce qui lui arrive dans un cas particulier. C'est ce que l'on entend lorsque l'on dit: Jésus Christ nous a « rachetés ». Par lui nous sommes devenus certains de Dieu – d'un Dieu qui ne constitue pas une lointaine « cause première » du monde – parce que son Fils unique s'est fait homme et de lui chacun peut dire: « Ma vie aujourd'hui dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré pour moi » (Ga 2, 20) (n. 20).

À la fin de l’évocation de ces quelques idées tirés de l’Encyclique Fe Salvi , je pose encore une foi à ces messieurs laïciste qui nous demandent de retourner à la sacristie, « Quelle alternative nous offrez-nous donc ? », et fort m’est de constater que les constructions de l’esprit, les nirvanas, et les diktats de l’état ne donneront aucun bonheur et aucune satisfaction. Vous allez peut-être réussir à chasser la religion des écoles (peut-être), mais vous n’avez rien, mais rien qui nous fasse avancer d’un cran. Il y 2000 ans que le christianisme amène des solutions réelles et réalistes, et qui n’excluent personne (au contraire du laïcisme). Les saints (y compris les martyrs canadiens) ont montré que ce qu’ils recherchaient était noble et inspirant. Ils ont vécu d’espérance pour eux-mêmes et pour leur pays, et ont donné cours à de grands courants d’éducation, de spiritualité. De culture, que le nihilisme actuel n’arrive pas à supplanter.