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lundi 30 juillet 2007

jeudi 26 juillet 2007

Homélie du 17e dimanche du temps ordinaire (c): Prier comme Abraham, prier par Jésus.


Deux beaux textes illustrent la manière selon laquelle nous, les chrétiens, sommes appelés à prier. La première lecture nous ramène à la prière d'Abraham, au commencement de l'Ancienne Alliance.

Dieu a aimé Abraham, il l'a choisi, et Abraham lui rend bien cette amitié. Dieu lui a témoiné de la confiance, Abraham a ajusté sa conduite aux exigences de Dieu, et, connaissant son amour et sa puissance, il "ose" implorer un meilleur sort aux habitants de Sodome et Gomhore. Nous assistons alors à un dialogue vraiment filial, affectueux et paisible entre Dieu et l'homme.

« Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le pécheur ? Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville. Vas-tu vraiment les faire périr ? Est-ce que tu ne pardonneras pas à cause des cinquante justes qui sont dans la vill
e ?

L'audace d'Abraham nous saisit, certes, mais aussi la réponse de Dieu:

« Si je trouve cinquante justes dans Sodome, à cause d'eux je pardonnerai à toute la ville. »

Fascinante, aussi la persévérance d'Abraham, qui réussit à "changer" la volonté de Dieu, pour empêcher Dieu de sévir "trop durement". Il obtient d'épargner les villes, pour dix justes:

« Pour dix, je ne détruirai pas la ville de Sodome. »

Nous savons aussi que Dieu ne trouvera pas les dix justes, et qu'il n'épargnera pas ces deux villes.

Ce dialogue en dit long sur le pouvoir de l'homme juste sur la volonté de Dieu. Il accepte de fléchir sa volonté, ou, en termes plus contemporains, de tenir réellement compte de nos demandes, puisqu'il nous aime et qu'il veut notre bien. Cela a toujours été vrai. Quand l'homme juste implorait le Seigneur, qu'il s'appelle Moïse, Jérémie, Élie ou l'un de nos saints contemporains, nous savons qu'il les a exaucés. Dans son amour, Dieu connait nos besoins, mais il aime que nous lui demandions, il compte sur nos demandes. La toute puissance de Dieu est si grande qu'il peut réaliser sa volonté et la nôtre, puisque l'amour fait partie des plans de Dieu et qu'il ne se dispense pas d'en tenir compte.

Ce dialogue illustre aussi la puissance de la prière d'intercession des saints. Mystérieusement, les saints peuvent influencer Dieu: Abraham réussit à obtenir la miséricorde de Dieu pour les justes de Sodome et de Gomohre. Le fait que Dieu détruit les villes n'enlève rien au pouvoir d'intercession du patriarche. De plus, l'intercession d'Abraham plait à Dieu, et rend Abraham encore plus "juste", plus saint. Parce que la prière nous permet non seulement d'aller à Dieu, de "changer" sa volonté, mais aussi, de devenir nous même plus saints, étant plus près de Dieu, et nous identifiant plus à sa volonté.

L'évangile de Luc nous rappelle les conseils de Jésus pour prier: d'abord, il nous donne le Notre Père: un résumé de toutes les prières qu'un disciple de Jésus peut s'offrir.

Ensuite, il nous recommande la persévérance: "vous obtiendrez ce que vous demandez", si vous savez demander comme dans le notre Père, désireux en premier lieu d'accomplir la volonté du Père.

Puis il revient sur le point central du Notre Père, "Si vous demandez comme des enfants de Dieu, vous obtiendrez tout de votre Père".

Finalement, il nous montre l'effet de la prière: le don de l'Esprit Saint, dans cette petite phrase qui résume toute cette partie de l'Évangile:

Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »
Ces lectures nous font découvrir la force de la prière des justes, des vrais justes, et non la prière des pharisiens.

Après celle du prêtre et des vierges consacrées, la prière la plus agréable à Dieu est celle des enfants et des malades. (St Josémaria Escriva, Chemin, n. 98).

La force des la prière des saints... Décidons-nous de mettre toute notre volonté, tout notre coeur pour écouter, et parler simplement à notre Dieu. Jamais nous n'en sortirons perdants, sans parler de tout le bien que nous pouvons obtenir à nos proches.

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Lectures du dimanche 29 juillet 2007
17ème dimanche ordinaire

Première lecture : Gn 18, 20-32 Abraham intercède pour la ville condamnée

Psaume : Ps 137, 1-2a, 2bc-3, 6-7ab, 7c-8 R/ Tu écoutes, Seigneur, quand je crie vers toi

Deuxième lecture : Col 2, 12-14 La croix du Christ, source de notre vie

Evangile : Lc 11, 1-13 Enseignements de Jésus sur la prière






jeudi 19 juillet 2007

lundi 16 juillet 2007

samedi 14 juillet 2007

Homélie du 15e dimanche du Temps Ordinaire (c)

Quand on pense au bon samaritain que l'évangile de ce dimanche nous présente, on s'imagine souvent un étranger qui prend le temps de soigner un parfait inconnu. C'est le sens premier et évident de la parabole. Mais il n'exclut personne du devoir d'aimer. Aimer demande toujours un effort, même lorsque nous n'en avons pas le choix, et que l'obligation est agréable. Une mère aime aisément son enfant, mais aimer 'cet enfant' demandera toujours une certaine forme de sacrifice. Car aimer exige la gratuité.

Et c'est bien l'enseignement que le Christ veut nous donner dans cet évangile.

Un homme ferré en droit, instruit, sans doute un prêtre ou un pharisien, veut prendre Jésus au piège, en le faisant discuter sur la recette pour aller au ciel. Jésus répond concrètement en lui demandant ce que dit le droit, la Loi, sur la question. Il n'y a qu'une seule réponse possible, celle que donnent les Écritures, "Aime passionnément ton Dieu, et aime ton prochain comme tu t'aimes toi-même". Il ne pouvait logiquement rien dire d'autre; celui qui demandait pour prendre au piège est pris à son propre piège.

Plutôt que de paraitre ignorant, ou d'avoir l'air battu sur son propre terrain, il se sent obligé de poser une nouvelle question, pour se justifier: "Mais qui donc est mon prochain ?" .

Cette question, nous sommes souvent portés à nous la poser, dans un monde comme le nôtre, où tout est réglé sur les droits et les obligations. La mentalité légaliste de notre époque s'apparente passablement aux casuistiques des prêtres et des scribes du temps de Jésus.

Les temps actuels nous rappellent que nous avons des droits; mais combien de fois pensons-nous à nos devoirs envers les autres? Et quand cela est inévitable, quelle passion, quel zèle mettons-nous à nous occuper des autres? Il suffit de regarder les soins de certaines pelouses dans certains quartiers, et la saleté des rues qui les entourent pour comprendre où s'arrêtent les droits propres et où commencent les devoirs d'autrui. On entend dire: "Je m'occupe de mes affaires, ne me demandez pas de m'occuper des affaires des autres".

À l'homme de droit, Jésus présente une étude de cas qui regarde le concret, et non pas la théorie. L'homme qui tombe aux mains des voleurs, blessé et abandonné par eux est-il le prochain des inconnus qui passent par là? Si on se fie au comportement des prêtres et des hommes de loi, qui passent outre, alors qu'il meurt lentement de ses blessures, on ne lui devrait rien. Mais nous sommes tous saisis de pitié devant cet homme qui est abandonné par ses pairs, et sans nul doute, le prêtre et le lévite ont-ils du raisonner longuement avant de laisser cet homme en arrière. Ils ont du se mentir à eux-mêmes pour justifier ce que la conscience de toute personne vraiment humaine clame: "porte secours à celui qui souffre".

Ce que le samaritain, païen ennemi des juifs, a saisi sans protester: 'cet homme meurt, que puis-je faire pour lui ?' Et l'évangile nous parle des excès de son amour, un amour selon le coeur de Jésus. Un amour entier, et inconditionnel. Qui descend dans le concret, et donne abondamment.

Quel contraste entre la discussion stérile du scribe, qui voudrait aborder les exigences de la vie éternelle d'une manière abstraite (que dit la loi), et la réponse de Jésus: aime comme cet homme ("toi-aussi, fais de même").

Pour beaucoup, aimer son prochain consiste à parler d'amour, d'éducation à l'amour, dire ses besoin ou à réclamer son du. Pour Jésus, aimer est quelque chose de concret, de comptabilisable (des gestes qui supposent des efforts et des dépenses envers l'autre). Aimer n'a de limite qu'avec la mort. C'est de cette façon que Jésus nous a montré son amour: "Jusqu'à la mort, et la mort sur la croix". Comme les premiers chrétiens, comme les saints, et comme certaines de nos mères.

Le vrai amour est dans le don concret et généreux de soi. Sinon il est parlure, soit, mais en même temps, scandale.

vendredi 6 juillet 2007

Homélie 14e dimanche du Temps Ordinaire (c)


Ces épis signifient la moisson. L'évangile du jour nous présentent 72 moissonneurs dans le champ du Seigneur. Jésus rêve de voir la terre couverte par sa parole, le bon grain. Mais il a voulu avoir besoin de nous. Il sait qu'il ne fait que passer parmi nous, et il a conscience de la nécessité de former une relève pour sa moisson.

Pour les apôtres, tout devrait se faire tout seul. N'attendent-ils pas une délivrance spectaculaire au moment-même où Jésus retourne au Père ? Ils savent intuitivement qu'ils devront continuer la mission de Jésus, mais ils se voient plutôt comme des majordomes, ou des organisateurs qui verront à l'exécution des plans du maitre, peut-être même sans la nécessité de se salir les mains.

Pourtant, Jésus envoie les 72 disciples, d'où il tirera 12 apôtres, à prêcher la parole de Dieu, deux à deux, avec presque rien, et une bonne dose de grâce de Dieu. Il est là près d'eux, mais n'intervient pas. Ils avaient la foi en Jésus, puisqu'ils lui obéirent. Mais ils avaient aussi sans doute une certaine dose de scepticisme, quant à leur capacité de réaliser des grandes oeuvres, à la manière de Jésus. Néanmoins, ils partent, ils obéissent et reviennent enthousiasmés de la réponse.

"Même les démons nous sont soumis en ton nom". Telle est la force de la foi, et de la grâce de Dieu. Ils oublieront cela pendant la passion, mais après la venue de l'Esprit, à la Pentecôte, que de prodiges et de miracles, juste en invoquant le nom de Jésus dans un esprit de confiance et d'amour pour lui.

Aujourd'hui, malgré l'absence physique de Jésus, l'Église continue sa marche. Les merveilles de Jésus ne se tarissent pas. Les sacrements continuent de transformer les coeurs, et d'authentiques miracles sont accomplis par l'intercession des saints qui invoquent le nom de Jésus.

Et pourtant, comme les apôtres à l'Ascension, nous nous sentons incapables de ces merveilles. Nous sommes d'indignes serviteurs qui ne peuvent rien sans Jésus. Nous le sentons trop souvent loin de nous, et doutons de notre capacité d'accomplir de grandes réalisations. Mais Jésus est tout proche. Sa grâce est toujours toute-puissante. Nos rencontres avec lui, dans l'Eucharistie spécialement, sont encore plus intimes que celles que les disciples partageaient avec Jésus. Nous aussi pouvons, et devons apporter notre contribution à semer et moissonner.

Et c'est sans doute là une des idées centrales de cette leçon de l'Évangile: "Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson"

Aujourd'hui encore, l'Église a besoin de vocations. Y en a t-il, parmi nous, qui, à travers le célibat apostolique, puissent être totalement disponibles aux plans de Dieu? Nous aurons toujours besoins de prêtres et de vocations de célibataires entièrement disponibles, pour aider l'Église à s'édifier. Les personnes mariées ne doivent pas oublier, elles aussi, qu'elles ont une vocation matrimoniale qui aidera à faire grandir le royame de Dieu en extension et en intensité. C'est là une grande mission qui nous rappelle que l'institution de l'Église a ses racines dans les foyers chrétiens, qui sont comme le disait le concile, de véritables "Églises domestiques". Si le Seigneur nous y appelle, comme parents, ou comme enfants, nous rappellerons-nous que malgré son absence physique, il est très près de nous, puisque c'est lui, qui en nous, nous aide à réaliser notre vocation ecclésiale, tout comme pour les 72 disciples.

mardi 3 juillet 2007

dimanche 1 juillet 2007

Homélie du 13e dimanche du Temps Ordinaire (c)

"Jésus prit avec courage la route de Jérusalem". Devant les doutes des disciples quant aux risques d'aller à Jérusalem dans ses circonstances dangereuses, Jésus en remet: "Il les interpella vivement". Ce qui revient à dire: Allons-y, c'est notre devoir, c'est la volonté de Dieu.

L'amour de son Père le presse. Il est venu accomplir sa volonté, et non pas chercher sa sécurité. Il est conscient qu'il accomplira certainement sa volonté, quoi qu'il advienne. Et par son attitude courageuse vers Jérusalem, il encourage les apôtres à accomplir eux-aussi la volonté du Père, sans craindre les hommes.

À regarder Jésus, on a conscience qu'il agit de son propre chef lorsqu'il accomplit la volonté de son Père. Il ne semble pas forcé, pas plus d'ailleurs que lors de sa prière à son agonie, le jeudi saint. Il est conscient des dangers, mais ne les esquive pas.

Au contraire, les apôtres craignent la réaction des juifs. Ils ne sont pas maîtres de leurs sentiments, et c'est cela que le Seigneur leur reproche.

Les apôtres ne veulent pas perdre ce qu'ils ont (sécurité, bonne réputation, etc), mais ce qu'ils possèdent est justement ce qui les empêche de se donner. Jésus, au contraire, est totalement libres d'attaches, et c'est précisément ce qui lui donne la possibilité d'obéir pleinement et librement à son Père.

Ce qui nous met en garde contre une fausse conception de la liberté qui a cours aujourd'hui, mais qui nous empêche de nous donner à Dieu. Est-on plus libre aujourd'hui parce qu'on se promener avec une importante collection de disques virtuesl sur un balladeur ? Le fait de vivre à un niveau de vie plus élevé nous permet-il de donner plus de temps à Dieu et à notre prochain ? L'exercice fréquent et une bonne santé font-ils qu'on passe son temps à rendre grâce à Dieu ? Trop souvent, c'est "non" que nous répondons à ces questions. En fait, plus nos attaches grandissent, moins nous sentons le goût de nous tourner reconnaissants devant Dieu, et moins nous aimons nous occuper des autres. Voilà une curieuse de liberté qui crée des chaînes qui nous attachent à nous -mêmes et nous empêchent denous projeter vers Dieu notre Père, comme Jésus.

C'est le sens des paroles sévères de Jésus qui perçoit les hésitations de ceux qui veulent se donner à lui, sous certaines conditions...

En contraste, comme elle belle la réaction de l'apôtre Paul: "en vous laissant conduire par l'Esprit, vous n'êtes plus sujets de la Loi", c'est-à-dire, vous êtes libres...

Un pensée tirée du livre Sillon(423), de Saint Josémaria, peut nous aider à formuler un changement d'attitude concernant les illusions de la fausse liberté:


Confrontés à la pression et à l'impact d'un monde matérialisé, hédoniste, sans foi... comment peut-on exiger et justifier la liberté de ne pas penser comme "eux", de ne pas agir comme "eux"?...

— Un enfant de Dieu n'a pas besoin de demander cette liberté, parce que le Christ nous l'a désormais gagnée à tout jamais: il doit néanmoins la défendre et la manifester dans n'importe quel milieu. C'est seulement ainsi qu' "ils" comprendront que notre liberté n'est pas liée à l'environnement.

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Lectures du dimanche 01 juillet 2007
13ème dimanche ordinaire

Première lecture : 1R 19, 16b.19-21 Élisée abandonne tout pour suivre Élie

Psaume : Ps 15, 1.2a.5, 7-8, 9-10, 2b-11 R/ Dieu, mon bonheur et ma joie !

Deuxième lecture : Ga 5, 1.13-18 L'Esprit s'oppose à la chair et nous rend libres

Evangile : Lc 9, 51-62 Suivre Jésus sans condition sur la route de la Croix