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mercredi 24 décembre 2008

Photo d'un panneau devant une petite église d'Ottawa, qui dit dit tout sans un mot...

Joyeux Noël à tous !


samedi 13 décembre 2008

Homélie, 3e dimanche de l'Avent B


Une rencontre avec Jean-Baptiste
L’Évangile d’aujourd’hui nous propose une rencontre avec Jean Le Baptiste. Un personnage remarquable : qui s’affaire avec courage à « préparer le chemin du Seigneur »
Ses contemporains, spécialement les sages de Jérusalem, ne regardent pas en direction du Messie. Préoccupés par le gouvernement matériel du pays, les saducéens ne se questionnent ni sur la mort, ni sur la résurrection. Le salut, surtout politique car ils ne veulent pas croire aux esprits, à l’âme et à la résurrection, est dans une ligne d’accommodements envers les conquérants; ils ont trop à faire pour se soucier d’un Messie. En fait, ils sont un parfait intermédiaire pour collaborer au gouvernement des juifs.
Les pharisiens, eux, les « séparés », excluent les contacts avec les païens. Pour eux, il faut rejeter toute collaboration, et se purifier des mauvaises interactions avec eux. Ils sont des fils ultra zélés des Machabées, qui sans doute ne se seraient pas reconnus dans leur zèle excessif peu charitable.
Au moment où le Christ est au point de se manifester enfin, Jean est en train de publier une nouvelle page de l’histoire : le messie s’en vient. Dieu n’a pas oublié ses enfants, aussi devons-nous tous penser à nous préparer à son avènement.
Le personnage de Jean le Baptiste est rassembleur et convaincant.  Il commence à attirer l’attention des foules, et les âmes les plus délicates d’Israël prennent goût à l'écouter. Jean l’évangéliste et Pierre et André, comme Jacques s’intéressent à Jean Baptiste. Ils l’ont vu avant de connaître Jésus, et qui plus est, c’est le précurseur qui les enverra au Christ en leur signalant qu’il est l’Agneau du de Dieu.
Ce mouvement de foules attire bientôt l’attention des sages de Jérusalem. À la naissance de Jésus, le roi Hérode, qui n’était pas descendant de David, craint que le Roi des juifs ne lui réclame son trône, aussi n’hésite-t-il pas à s’en prendre aux enfants de bas âge. La possibilité que le Messie se manifeste réellement inquiète de la même manière les Saducéens et le Pharisiens, eux qui détiennent le pouvoir politique ou moral sur les juifs.
C’est pourquoi ils feront enquête. Pendant que Jean vient « rendre témoignage à la lumière », les foules se déplacent. Voici un homme, dit-on, qui pourrait être le Christ, ou Élie, qui, selon certaines allusions de Malachie (3, 1-2) ou de l’Ecclésiastique (48, 15), allait revenir. Ou même il était ce grand prophète qu’on attendait, et qui serait semblable à Moïse (Dt 18, 15). Tout ce petit monde était pour ainsi dire en effervescence, il ils devaient garder un œil sur le Baptiste.
Les premiers témoignages « officiels » de Jean Baptiste, il les fera auprès des prêtres et des Lévites, qui se campaient davantage du côté des saducéens et de plusieurs pharisiens. On s’inquiète qu’il soit le messie (christ) ou Élie à qui il ressemble par son mode de vêtir et sa fougue (bien qu’on sache tous qu’il est né de Zacharie et Élizabeth). Ou sinon, serait-il donc « le » prophète (ce grand personnage qui prendrait la place de Moîse, et qui restait encore à venir.
À tous, Jean est sans détour : « Qui es-tu ? » lui demande-t-on. Du tac au tac, il dit : « Je ne suis pas le Christ ». Il n’y pas à chercher ici pour lui. Alors, « Es-tu Élie? … Es-tu le prophète ? ». Non. Il est catégorique. Il n’est pas venu pour lui-même. Il parle de Dieu et veut convaincre ses pairs que ce Christ qu’on attend est à la porte, qu’il frappe. Votre cœur sera-t-il disposé à lui ?  En représentants du « bon ordre », on lui demande pourquoi tout ce bruit autour de lui. « Que dis-tu de toi-même ? » Et il leur affirme droitement la simple vérité : il a reçu une mission de Dieu, une vocation, et il doit la réaliser. Et elle consiste à annoncer celui qui vient : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert » : le désert de cette Palestine bien éloignée de Dieu. Le désert où le nouveau Moïse clamera pour vous auprès de Dieu, pour cette nouvelle Pâque où l’Agneau de Dieu sera offert pou la multitude. Je suis la voix de Dieu qui veut entrer dans vos cœurs, mais que vous méconnaissez, trop pris par vos problèmes matériels.
Les pharisiens ont une préoccupation de plus, qui reviendra encore encore amplifiée devant Jésus : on dit que Jean baptise. Voilà une nouveauté qui n’est pas approuvée par les pharisiens. On sait comment ceux-ci sont tatillons sur les rites et les purifications. Or le baptême de Jean est une purification dans tout le corps, et qui, si elle était faite selon l’esprit rituel des pharisiens, signifierait une purification de toute la personne, supérieure à toutes les purifications qu’ils supervisaient avec un zèle juridique exagéré. Sans autorité, « Si tu n’es le Christ, ni Élie, ni le prophète, pourquoi baptises-tu donc ? ». Il les rassure : mon baptême est un rituel de conversion qui n’a pas de valeur rituelle. C’est un signe de pénitence pour se préparer à recevoir la visite de  celui qui est déjà à nos portes : « (Il est) au milieu de vous, (il) se tient sans que vous le soupçonniez, celui qui vient après moi, dont je ne sui pas digne  de délier la courroie de la chaussure. »
Admirons ici la personnalité de Jean-Baptiste : il est véridique, ce qu'il dit est franc. Sa parole est comme un ciseau devant  ceux qui sont habitués à tergiverser. Il n’a aucun soucis de bien paraître aux yeux des grands, et son message est le même pour tous : le messie vient; le trouverez-vous, serez-vous prêts ? Cette véracité et cette humilité lui amèneront des mois de cachot et une mort infâme. Mais il aura fait ce qu’il savait être la volonté de Dieu. Comme résultat de cette vie, il ouvrira les cœurs au  Christ, et lui préparera ainsi ses premiers disciples, et sûrement, plusieurs des premiers chrétiens.
Une grande mission que la sienne, inspirante pour les disciples de Jésus et les hommes d’action de l’Église naissante. Travailler pour le Christ plutôt que de plaire aux hommes.
Au début de ce 21e siècle, Jésus veut encore entrer dans le cœur de ses fidèles. Il attend encore le témoignage d’âmes saintes et résolues à le servir. Ai-je conscience qu’il me demande l’esprit de pénitence (c’est le sens de la confession avant Noël) et qu’il a pour moi des plans vocationnels que je ne peux pas négliger. Il serait triste que le Christ passe, que l’Église le proclame et que nous passions dans l’indifférence ou la crainte. Quelle tristesse pour quelqu’un que Jésus a aimé, et pour qui il a donné la vie…

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ll me semble qu'on nous demande, à nous les prêtres, l'humilité d'apprendre à ne pas être à la mode, d'être réellement les serviteurs des serviteurs de Dieu — nous souvenant de ce cri de Jean-Baptiste : illum oportet crescere, me autem minui (Jn 3, 30), il faut que lui grandisse et que moi, je décroisse — pour que les chrétiens ordinaires, les laïcs, rendent le Christ présent, dans tous les milieux de la société. La mission de répandre la doctrine, d'aider à pénétrer les exigences personnelles et sociales de l'Évangile, d'engager à discerner les signes des temps, c'est, et ce sera toujours, une des tâches fondamentales du prêtre. Mais tout travail sacerdotal doit s'accomplir dans le plus grand respect de la légitime liberté des consciences : chaque homme doit librement répondre à Dieu. Au surplus, tout catholique, outre l'aide que lui apporte le prêtre, reçoit lui aussi de Dieu des lumières propres, des grâces d'état qui lui permettent de remplir la mission spécifique dont il est chargé, en tant qu'homme et en tant que chrétien. (Josémaria Escriva, Entretien, 54)


Lectures du dimanche 14 décembre 2008

3ème dimanche de l'Avent


Première lecture : Is 61, 1-2a.10-11 Le Sauveur apporte la joie

Cantique :  Lc 1, 46b-48, 49-50, 53-54   R/ J'exulte de joie en Dieu, mon Sauveur

Deuxième lecture : 1Th 5, 16-24 Comment préparer la venue du Seigneur
Evangile : Jn 1, 6-8.19-28 « Il se tient au milieu de vous »