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lundi 27 août 2007

Une photo...

L'Armée de Marie: ce que disent les intéressés...


Au cas où certains douteraient encore de l'orientation récente de l'Armée de Marie, voyez en annexe un document émanant de chez eux. Comme quoi quand on perd le sens de l'Église, toutes les proportions de la seule foi en Jésus-Christ, toute l'harmonie et la sérénité disparaissent:


Après une vision, la fondatrice du mouvement décide de passer outre à l'autorité de l'Église, et établit un prêtre dans une position d'autorité semblable au Pape ("Tu es Pierre" aurait dit une voix à son sujet), et désormais, elle est excusée d'obéir à l'autorité de l'Église où elle se trouve. Les voix ne sont certainement pas de Dieu (ou de Marie) si elles s'opposent directement à la volonté fondatrice du Christ sur l'Église. Il y a une différence entre l'action directe de Jésus (Toi, tu es Pierre) et une voix, n'ayant aucun caractère public pour l'Église romaine qui est tout sauf privée. L'histoire de l'Église est riche de ce type de constatations, et comme le disait Jésus, il est relativement simple de reconnaitre l'arbre à ses fruits.

Un simple prêtre ordonne des diacres... Où est l'unité avec l'évêque du lieu? C'est une solide entorse à la théologie et au droit de l'Église, sans parler d'un acte dépourvu d'effet.

Dans des questions de cet ordre, le discernement revient à l'évêque du lieu. Dans les commentaires du document, aucune référence n'est faite aux tentatives d'accord du Cardinal Ouellet, et qui ont mené, en mars dernier à une rupture en bonne et due forme avec l'Église romaine (le mot schisme est dit par le Cardinal: on peut revoir ce document en appuyant ici).

Il est vraiment triste que de nombreuses bonnes personnes soient éloignés de l'Église par de telles histoires. Prions pour l'unité de l'Église. Oremus pro Ecclesia Dei.

Pour consulter le document de l'armée de Marie, cliquer ici

vendredi 24 août 2007

Homélie du 26 aout 2007, 21e dimanche du temps ordinaire (c)

Comme elle est petite, l'église Notre-Dame, devant ces puissantes banques...

Une question nous brûle la langue comme au temps de Jésus: "Seigneur, n'y aura-il que peu de gens à être sauvés ?" Après tous les efforts de rédemption que Jésus a eu a notre égard, après tous les attendrissements du Père envers ses enfants, après tant de grâces très personnelles octroyées par l'Esprit Saint, avec les dons des sacrements, est-il encore possible de penser que quelques-uns ne se sauveront pas ?

La première lecture est fort encourageante à ce propos: "Je viens rassembler les hommes de toute nation et de toute langue. Ils viendront et ils verront ma gloire" Et c'est signé: "Dieu" (c'est le sens de 'parole du Seigneur' qui ouvre la lecture). Encourageant ! Plus loin, dans cette même lecture, le texte continue: "De toutes les nations, ils ramèneront tous vos frères, en offrande au Seigneur". Le Seigneur nous associe à l'offrande liturgique, pour nous faire entrer dans son banquet. Ceux qui viendront sont de toutes les conditions sociales, et viendront par toutes les formes possibles de voyage. En ce sens, le salut est certainement universel.

L'évangile rappelle cette même promesse d'universalité: "On viendra de l'orient et de l'occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu". La promesse de l'Ancien Testament est reprise par des expressions semblables par Jésus. C'est vraiment signé "Dieu".

Mais (il y a un mais), si le salut est universel, il n'est pas garanti. Tous sont appelés, et on viendra de partout, mais... tous ne viendront pas. Ses contemporains réalisent bien comment le style de vie, même de certains des meilleurs, n'est pas à la hauteur des attentes du Christ. Les exigences sont grandes, mais est-il possible de les accomplir?

La réponse de Jésus est limpide: "Beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas". Alors, pourquoi promettre à tout le mondes si plusieurs (ou beaucoup?) ne viendront pas ? C'est que tous sont appelés, même si plusieurs ne répondent pas à l'appel. C'est le centre du mystère de la liberté. Nous-mêmes n'avons-nous pas expérimenté que nous pourrions faire plus, mais que nous ne faisons peut-être pas tout ce que nous pouvons, même quand nous voulons... Ce que le Seigneur nous dit, c'est que vouloir n'est pas suffisant. Vouloir est beau, noble, nécessaire, mais pas suffisant.

C'est le sens de la porte étroite, de l'habit de noces dans la parabole de l'invitation aux noces. Tous sont invités, certains ne viennent pas, et d'autres viennent mal préparés, en s'attendant que Dieu nous guettera sans rien nous demander. Or Dieu ne veut pas nous recevoir avec des mains vides. Si nous voulons aller à Lui, il faudra venir avec de l'huile pour bruler de sa lumière, avec le vêtement correct, un coeur vraiment pur. À ceux qui flanchent, le Seigneur dira malheureusement: "Éloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal". Jésus veut par ces mots nous faire comprendre qu'il ne suffit pas d'être bons, mais qu'il faut encore faire le bien. Vouloir ne suffit pas, quand on peut.

L'auteur de la lettre aux Hébreux nous avertit que le chemin vers le Seigneur n'est pas toujours facile, et que la raison en est que le Seigneur veut nous montrer que nous devons compter sur lui. D'où ces corrections de Dieu. La lettre au Hébreux nous conseille: "Ne te décourage pas quand il te fait des reproches. Quand le Seigneur aime quelqu'un, il lui donne de bonnes leçons". Puis il ajoute que Dieu nous considère comme ses fils, et qu'il nous corrige comme un Père. Celui qui accepte cette humiliation passe par la porte d'en arrière, la porte étroite de l'humilité et de la croix. Mais en récompense, quel bonheur ! "Ainsi celui qui boite ne se tordra pas le pied; bien plus, il sera guéri".

Dieu attend de nous une constante rectification vers le bien, sans cesse corrigée par son amour envers nous, et une volonté de recommencer encore une fois. S'unir à la volonté de Dieu en rejetant ce qui n'est pas de Dieu, réellement. Voilà la porte étroite. Comme les offrandes à Dieu étaient brulées sur l'autel avant de lui être agrées, ainsi notre âme, souffrant avec notre corps et dans des gémissement inénarrables doit-elle être continuellement purifiée pour aller à la rencontre de Dieu.

Comme le disait St Josémaria, dans Forge (n. 116): Remplis-toi de bons désirs. C'est une chose sainte, et que Dieu encourage. Mais n'en reste pas là! Homme ou femme, tu dois être une âme sensible aux réalités. Pour que tes bons désirs aboutissent à quelque chose, il faut que tu formules des résolutions claires, précises. — Et ensuite, mon enfant, à toi de lutter à toi de les mettre en pratique, avec l'aide de Dieu!

Examen de conscience, résolutions en vue d'une vie renouvelée, culte amoureux envers le Seigneur, charité envers tous ceux qui nous entourent. Autrement, point de salut.

Les saints viennent de partout, mais tous ne sont pas saints. Demandons au Seigneur la grâce d'un changement de coeur continu, et profond, et jamais routinier.

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Lectures du dimanche 26 août 2007
21ème dimanche ordinaire

Première lecture : Is 66, 18-21 Dieu vient rassembler toutes les nations

Psaume : Ps 116, 1, 2 R/ Allez par le monde entier proclamer la Bonne Nouvelle

Deuxième lecture : He 12, 5-7.11-13 Dieu corrige ceux qu'il aime

Evangile : Lc 13, 22-30 L'appel universel au salut et la porte étroite


mardi 21 août 2007

Fin de vacances. On n'arrête pas le temps...

À l'intérieur de la Tour de l'Horloge, Vieux-Port, Montréal

samedi 18 août 2007

19 août 2007: 20e dimanche du Temps ordinaire (c)

Le prophète Jérémie a été abandonné de tous. Il est devenu un signe de contradiction. On ne veut plus l'écouter. Il va mourir. Il souffre bien sûr des nombreuses calomnies à son égard, mais sans doute plus encore de ce que Dieu est offensé par leur haine de Dieu qui s'exprime par leur endurcissement et le mépris pour les saints. Dieu l'aurait-il oublié ?

Certainement pas. Dieu n'oublie jamais ses amis. Une âme droite est toujours sauvée. La lettre aux Hébreux vient cependant nous rappeler que le Christ, pour saint qu'il était, semble vraiment avoir été abandonné. Sur la Croix, il se sent vraiment seul, délaissé par ses amis (mais fidèlement consolé par sa mère et quelques saintes femmes). Il accepte cette condition de serviteur souffrant pour jouer son rôle dans l'histoire du salut, et nous libérer de nos fautes. Les paroles de sa prière au jardin des Oliviers sont vraies et bien senties.

L'auteur de la lettre aux Hébreux nous encourage à tourner les yeux vers le Seigneur pour puiser une inspiration dans son amour. Et aussi y trouver la force pour porter notre propre croix. Dans de telles dispositions, Dieu peut-il nous abandonner? Non, certainement pas plus qu'il n'a pu abandonner Jésus. Ou Jérémie.

Mais... Dieu ne nous a pas promis la facilité. Le seul vrai chemin de salut reste la croix. La croix du Christ. Il va de soi que si le Père n'a pas cru nécessaire de libérer son fils avant la fin de sa mission avec nous. Pourquoi donc le ferait-il avec nous ?

Le feu de son amour brûle toujours en nous. Nous n'en avons pas toujours conscience: mais ne surprenons pas si au lieu de trouver l'amour, nous trouvons l'incompréhension et les moqueries. Jésus a souffert ses affronts pour nous. Ne serait-il pas convenable que nous ayions à souffrir un tant soit peu pour manifester notre fidélité et notre amour à Dieu et nos convictions à nos
semblables?

vendredi 17 août 2007

Un article de La Presse du 16 août

Lisez ce commentaire sympathique sur le cardinal Turcotte. Comme c'est une denrée assez rare, profitons de cette manne.

Lire l'article

mardi 14 août 2007

lundi 13 août 2007

Quelques faits peu connus sur le réchauffement climatique...

Un article du National Post nous renseigne sur certains faits scientifiques dans le calcul de la chaleur qui font toute une différence.

Lire à cette adresse

Un article du Devoir qui vaut la lecture

Jacques Henripin, un de nos démographes reconnus, s'exprime sur le déclin de la population et offre des directions pour améliorer la situation au Québec. À lire absolument

Aller à l'article

vendredi 10 août 2007

Homélie du 12 août 2007: 19e dimanche du Temps ordinaire (c)

Pouvons-nous nous permettre de ne pas veiller, si le Seigneur s'en vient ?
(photo de la rue Bernard, la nuit, à Montréal)


Les deux premières lectures de ce dimanche nous montrent à quel point les juifs qui étaient sensibles à Dieu l'aimaient et lui faisaient confiance. Le livre de la sagesse affiche une relation affectueuse comme dans une belle famille. " Tu nous appelais pour nous donner ta gloire ... Les saints partageaient aussi bien le meilleur que le pire".

La lettre aux Hébreux loue abondement la fidélité des patriarches pour accueillir les indications de Dieu: grâce à la fidélité de ceux-ci, "d'un seul homme, déjà marqué par la mort, ont pu naître des hommes aussi nombreux que les étoiles dans le ciel. "

Voilà la reconnaissance des amis de Dieu pour celui qui leur a tout donné. Pour eux Dieu n’est pas un personnage distant. Comme le faisait remarquer Saint Josémaria,
« Mon Père — appelle-Le ainsi, avec cette confiance! —, mon Père qui es aux Cieux, regarde-moi dans ton amour compatissant, et fais en sorte que je te réponde. — Enflamme, embrase mon coeur de bronze, brûle et purifie ma chair rebelle à la mortification, inonde mon entendement de lumières surnaturelles, fais que ma langue proclame l'Amour et la Gloire du Christ. » (Forge, n. 3).

Dans la suite d’un commentaire récent, dans une homélie où il était question du Notre Père, depuis la venue de Jésus, nous avons tous les droits d’appeler Dieu « Père », car il l’est vraiment grâce au baptême qui nous a été donné par le sacrifice de Jésus sur la croix. De même, que Dieu est notre Père, car il est celui qui nous a tout donné, et qui nous envoie tous les jours les grâces de la sainteté. Quelle proximité nous avons avec lui, malgré nos trop nombreux mérites. C’est que son amour est gratuit, si nous en voulons.

Tant de confiance, dans l’Ancien Testament… Tant de reconnaissance dans le Nouveau. Tant de grâces personnellement appréciées de l’amour de Dieu. Comment dire merci ? Comme Abraham et les patriarches, conscients que les dons de Dieu demandent une confiance absolue en ses demandes. Nous pouvons être aveuglés par les les problèmes de notre vie, ou nos propres défauts, mais les dons de Dieu sont tout-puissants, et peuvent nous sortir de n’importe quel pétrin. C’est pourquoi nous devons « garder notre lampe allumée » et « attendre le maître » qui a besoin de nous pour nous aider… Être vigilants, donc, car « C’est à l’heure que (nous) n’y (penserons) pas que le fils de l’homme viendra » pour nous secourir. Qu’il serait triste qu’il nous cherche pour nous soutenir, et que nous soyons distraits… Certaines grâces ne passent qu’une fois.

Être en veille est loin des préoccupations de toute une société hédoniste. Et pourtant nous gagnons certainement à « attendre ». C’est en ce sens que le Seigneur dit qu’à « Celui à qui on a beaucoup confié, on réclamera davantage ». Il serait dommage que le Seigneur veuille nous confier une tâche semblable aux patriarches et aux apôtres, et que nous ne puissions pas l’entendre, parce que nous sommes occupés à des banalités, ou même endormis.


Si nous comptons seulement sur nos propres forces, nous n'arriverons à rien dans le domaine surnaturel; si nous sommes instruments de Dieu, nous parviendrons à tout: je peux tout en celui qui me rend fort. Dieu, en son infinie bonté, a voulu se servir de ces instruments maladroits. C'est ainsi que l'apôtre n'a pas d'autres fins que de laisser faire le Seigneur, de se montrer entièrement disponible, pour que Dieu réalise son oeuvre de salut à travers ses créatures et à travers l'âme qu'il a choisie. (St Josémaria Escriva, Quand le Christ passe, n. 120).

mardi 7 août 2007

Cousture, Arliette, Les Filles de Caleb (2): Le cri de l'oie blanche


Un livre deux fois la grosseur de son précédent, l'auteure présente la suite de la vie d'Émilie Bordeleau, après le départ de son homme, Ovila. La première partie de l'ouvrage nous montre les efforts d'Émilie pour élever des enfants en l'absence du mari, et comment les enfants apportent graduellement aide et réconfort à leur mère qui vit pratiquement seule. L'éducation des enfants, à l'école et au couvent, l'éloignement de premiers qui doivent aider la famille par leur travail, les premières révoltes, et les départs de jeunes pour l'Abitibi, alors en colonisation. Petit à petit, un nom, Blanche, ressort des autres. Elle est de toutes les filles, celle qui ressemble le plus à sa mère, de son caractère, et de son désir de travailler au soutien de la famille, et par son indépendance. Des qu'elle le pourra, elle laissera le nid familial pour faire des études d'infirmière à Montréal, puis pour aller aussi retrouver certains des membres de sa famille en Abitibi. Elle devient une infirmière courageuse qui finalement, sur le tard, rencontrera l'homme de sa vie. L'histoire se termine par son mariage avec Clovis, et leur déménagement définitif à Outremont, près de Montréal.

Des trois tomes des "filles de Caleb", celui là est le plus réussi, et le plus attirant, malgré une certaine froideur de Blanche. Comme sa mère, elle est forte, elle endure, mais ne communique pas ses peines à ses proches (une des faiblesses de la trilogie, car des drames auraient pu être évités avec un peu d'humilité, mais sur cela, l'auteur évite de faire la morale). L'histoire est pleine de développements et de rebondissements familiers, comme dans toute famille où il y a un esprit. L'Église catholique n'est pas plus mal vue que dans le tome 1, mais pas plus comprise. Les prêtres sont bons, mais on eut aimé que quelques-uns soient pieux; les religieuses sont très actives, mais ont-elles un peu de coeur?

Néanmoins, malgré quelques références sensuelles, assez peu, le livre me semble adéquat pour une personne avec un peu d'esprit critique, ou averti, même jeune. Le style littéraire est excellent, et les aventures ne manquent pas.

Du point de vue littéraire, je trouve le livre très berau, même s'il manque un peu de force dramatique, au profit des détails anecdotiques.

Pour des commentaires sur l'aspect littéraire, cliquez ici.

vendredi 3 août 2007

Homélie du 5 aout, 18e dimanche du temps ordinaire, c


Rêver d'être riches... Qui de nous n'a pas un jour succombé à ce rêve vieux comme le monde? Qui de nous ne s'est jamais fait du soucis de ce qu'il allait gagner pour faciliter sa vie, son repos ou sa prière ? Être riches. Comme la vie serait simple.

Mais les riches ne sont pas toujours heureux, et leurs richesses peuvent aisément devenir une distraction quant à l'enjeu de notre vie.

L'Évangile nous présente un tel homme. Il ne semble pas mauvais, ou en tout cas pire qu'un autre. Mais il est riche (il peut détruire son entrepôt et le reconstruire immédiatement) et la chance est de son côté: la récolte de cette année est si bonne qu'il peut espérer désormais vivre de ses rentes jusqu'à la fin de ses jours.

Mais il a oublié un élément important: qu'adviendrait-il si tout-à-coup il allait rendre ses comptes au Seigneur? A-t-il même pensé qu'il pouvait aller intempestivement rendre des comptes à son créateur? "Vanité des vanités" (1ère lecture)

À quoi lui serviraient alors ses rêves et ses richesses? Cela n'apparait pas dans son plan de match. Et voilà le grand danger qui nous guette, nous qui vivons dans une certaine richesse.

On commence d'abord par rêver, en espérant avoir des bonnes choses, qu'on ne possède pas. Puis, notre esprit est fasciné par ce qui nous manque, et nous le fait rechercher même si cela n'est pas nécessaire ou risque de nous nuire. L'argent, le pouvoir, le sexe, le confort... La raison suit le désir, et nous prenons alors des décisions logiques, oui, d'une certaine manière, mais non souhaitables pour un chrétien ou un être humain. Un avortement, par exemple, peut sembler résoudre certains problèmes qui semblent urgents ou difficiles à vivre. Mais une personne humaine se fait toujours plus de mal que de bien à soi-même, même naturellement, sans oublier le mal sérieux pour la personne avortée, pour la société, et pour la vie éternelle. Cela est visible aussi dans tous les domaines où l'incarnation humaine cherche les solutions aisées. Cela vaut aussi pour la vanité, la sensualité, et j'en passe.

Vivre dans le rêve, puis le mensonge (puisqu'on voit bien qu'on se meut par désir, plutôt que de façon rationnelle). C'est ainsi que l'âme, malgré sa bonté initiale finit par laisser échapper ce qu'il y a de plus important: l'amitié et le don de la filiation divine, le trésor de la grâce. Trésor pour trésor, en est-il un de plus grand que l'intimité avec Dieu ?

Il est réconfortant de voir que, cependant, certaines âmes nous éclairent par leurs démarches radicale à suivre le Seigneur et à accomplir sa volonté. Les apôtres d'après la résurrection sont de ce nombre, et Sainte Thérèse, et Saint François, et le curé d'Ars, que nous célébrons ces jour-ci (4 août). Par leur radicalité, ils nous ont clairement signalé le chemin de la sainteté; sans discussion; sans partage. Nous ne sommes peut-être pas appelés à les imiter dans leurs actions (Chacun son chemin!), mais Dieu nous demande tous de faire un choix radical: le suivre, prêts à laisser tout, s'il le faut. C'est là le sens des paroles de Jésus à la fin de cette page d'évangile: "Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d'être riche en vue de Dieu". Ces paroles prouvent hors de tout doute que l'Église et Jésus lui-même n'approuveront jamais le matérialisme, et spécialement, le capitalisme, qui est un système absolu ou Dieu passe en deuxième.

L'imitation de Jésus Christ le dit simplement:

"Qu'heureux et sage est celui qui s'efforce d'être tel dans la vie qu'il souhaite être trouvé â la mort ... (autrement,) viendra le temps où vous désirerez un seul jour, une seule heure, pour purifier votre âme, et je ne sais si vous l'obtiendrez"

Saint Josémaria nous invite à un réalisme intelligent, qui nous encourage à valoriser le moment présent:


Comporte-toi bien "maintenant", sans te souvenir d'"hier", déjà passé, ni te préoccuper de "demain", dont tu ignores s'il arrivera pour toi. (Chemin, 235)


"Vanité des Vanités..."
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Lectures du dimanche 05 août 2007
18ème dimanche ordinaire

Première lecture : Qo 1, 2; 2, 21-23 Vanité des richesses

Psaume : Ps 89, 3-4, 5-6, 12-13, 14.17abc R/ D'âge en âge, Seigneur, tu as été notre refuge

Deuxième lecture : Col 3, 1-5.9-11 Avec le Christ, de l'homme ancien à l'homme nouveau

Evangile : Lc 12, 13-21 Parabole de l'homme qui amasse pour lui-même


J'ai lu pour vous: Le Chant du Coq


Cousture, Arlette
Les Filles de Caleb (Le Chant du Coq: Tome I)

Voici un livre agréable qui nous situe dans un contexte qui remonte plus de cent ans en arrière. Une institutrice, Amélie Bordeleau, rencontre l'amour de sa vie, mais y trouvera aussi d'innombrables souffrances. Le tout est raconté dans une fresque impressionnante d'histoire sociale et de détails familiaux. On gagne à lire cette épopée si l'on veut se familiariser avec l'époque. On est étonnés de voir les conditions de sante précaires, une vie continuellement tournant autour du seuil de la pauvreté. Mais, remarquablement, on sait conserver sa dignité.

La religion n'est jamais présentée comme quelque chose de négatif, mais les fidèles ne sont jamais présentés dans leur intériorité. De sorte que même quand un prêtre parle, on en reste sur notre faim. Au "pourquoi?" du lecteur, l'auteur n'apporte jamais de réponse très satisfaisante. Les familles sont nombreuses, mais il n'est jamais question de foi profonde. Dans les difficultés de la vie, on ne prie pas, ou peu, ou de façon superficielle. La vie de famille est bien étoffée, mais je dirais que la préoccupation pour expliquer la vie sous le biais de la religion est superficielle, bien que respectueuse.

Le roman se veut intimiste; tout est montré à travers la tête et le coeur d'Amélie Bordeleau. On y découvre ses pensées et ses sentiments. Mais on frôle aussi sa sensualité. Il y a d'ailleurs quelques passages crus qui font que ce livre ne pourrait confondre des personnes trop sentimentales. Enfin, on retrouve quelques fois des situations de vie adulte, que je ne recommanderais pas à des lecteurs trop jeunes.

Cela mis a part, il me semble que nous avons un livre excellent, pourvu qu’il soit lu et compris comme ce qu’il est. Son principal défaut est de juger hier avec des critères un peu trop contemporains. Il s’adresse, en somme au personnes mature avec un certain jugement.


Pour un commentaire plus littéraire, voir ce lien.

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jeudi 2 août 2007

Sur l'attrait de Razinger

Un ami m'a envoyé cet article qui porte à réfléchir. Jean Paul II et Benoit XVI se complètent merveilleusement. Jean Paul II et les cardinaux l'ont bien senti. Je vous le laisse à lire, bien que je ne partage pas toutes les vues de l'auteur.

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The Times, le 7 juillet 2007


L'effet Ratzinger:

plus d'argent, plus de pèlerins - et bien plus de latin


par Richard Owen à Rome


Alors que les dons à l'Église provenant du monde entier ont presque doublé et que les pèlerins affluent vers Rome en nombres sans cesse croissants, les observateurs du Vatican commencent à réévaluer le pontificat du Pape Benoît XVI, qui remonte maintenant à deux années, et y découvrent un «effet Ratzinger» positif.


Le Vatican publiera aujourd'hui le décret «motu proprio» du Pape autorisant un usage plus répandu de la messe tridentine en latin parmi les Catholiques Romains. Ce sera le dernier geste du Pontife avant de partir en vacances d'été traditionnelles.


Ce geste, qui modifie la décision du Concile Vatican II dans les années 1960 voulant que le culte soit pratiqué en langue vernaculaire, est considéré comme un autre signe de l'attachement conservateur du Pape Benoît XVI à la tradition et à la doctrine. Certains Catholiques importants en Angleterre l'ont accusé «d'encourager ceux qui souhaitent reculer l'horloge» et disent craindre que ce rite ne fasse revivre les prières pré-Vatican II pour la conversion «des Juifs perfides».


Le Vatican nie cependant ceci et montre plutôt le grand attrait exercé par la messe en latin — et par le chant grégorien — non seulement auprès des Catholiques mécontents de la droite mais aussi auprès de nombreux croyants ordinaires qui apprécient «la pure beauté» de l'ancienne liturgie. Comme l'exprime une source vaticane: «Voici un Pape qui — à l'encontre de la sagesse conventionnelle — se met au diapason des fidèles.»


Benoît XVI, réservé et érudit, ne possède pas l'attrait d'une vedette comme Jean-Paul II. À 80 ans, il ne voyage pas autant que le «Pape pèlerin» ni n'écrit autant de documents.


Andrea Tornielli, biographe de plusieurs Papes, dont Benoît XVI, raconte qu'au début de son pontificat, quand les foules remplissaient la Place St Pierre pour l'entendre, «bien des gens attribuaient ce phénomène à l'effet Jean-Paul II», ou à la couverture médiatique internationale accordée au courage du défunt Pape face à la maladie et à la mort.


Pourtant, selon M. Tornielli, il devenait de plus en plus clair que Benoît XVI — autrefois Cardinal Joseph Ratzinger et conseiller doctrinal de longue date de Jean-Paul II — bien qu'il soit dépourvu du panache et du charisme de son prédécesseur pour le spectacle, sait toucher les croyants par sa présentation «simple et directe» des valeurs.


La distinction offerte «d'un Jean-Paul II, bon et progressif, et d'un méchant conservateur, Benoît XVI» s'est révélée fausse, dit M. Tornielli aux Times. «Ratzinger était le conseiller le plus intime de Jean-Paul II pendant plus de deux décennies et nombre de ses propres initiatives en tant que Pape — dont celle concernant la Messe Tridentine — sont des développements des idées propres à Jean-Paul II.»


Bien qu'il soit moins théâtral que son prédécesseur, Benoît XVI ne cache pas le plaisir qu'il prend au côté «habillement» de sa tâche, ramenant des vêtements entourés d'hermine, des chapeaux sophistiqués et des souliers de satin. Il a appris à accueillir les gens de façon plus spontanée et détendue.


Le cardinal Sergio Sebastiani, responsable des affaires économiques du Saint-Siège, explique que «l'augmentation remarquable» à la fois des dons et du nombre des pèlerins manifeste «une symbiose, une sympathie mutuelle entre ce Pape et les Chrétiens de partout».


En présentant, hier, le budget annuel du Saint-Siège, le cardinal Sebastiani nota qu'il n'avait pas seulement terminé son année avec un surplus de 2.4 millions de dollars, en partie grâce aux dons des diocèses, mais qu'il y avait aussi eu «un bond énorme» dans les quêtes annuelles dans les églises qui vont directement aux charités papales, passant de 60 millions de dollars en 2005 à 102 millions en 2006. «L'époque où les gens parlaient d'une banqueroute papale est révolue,» disait Marco Tosatti, correspondant de La Stampa auprès du Vatican.


Jean-Paul II, maintenant engagé sur le chemin de la sainteté, continue à attirer les gens. Comme, chaque jour, il y a jusqu'à 35 000 pèlerins qui visitent sa tombe dans la crypte de la Basilique de St Pierre, le Vatican songe à déménager celle-ci dans la basilique elle-même.


Des nombres records de gens sont présents aux audiences hebdomadaires de Benoît XVI et sept millions de personnes ont visité la Basilique de St Pierre en une année, ce qui est une augmentation de 20%. On a remarqué des augmentations semblables aux lieux de pèlerinage d'Assise, de Lourdes, de Fatima au Portugal et de la Madone de la Guadeloupe au Mexique. «Voilà le phénomène Ratzinger», écrit La Repubblica.


Pour certains, il demeure «le Rottweiler de Dieu» ou le «Panzerkardinal». Il a déçu les progressistes qui espéraient le voir assouplir les règles du célibat sacerdotal ou de l'utilisation des condoms dans la lutte contre le sida en Afrique. La semaine prochaine, le Vatican est censé émettre un document réaffirmant que seule l'Église Catholique est «l'Église du Christ», ce qui risque d'offenser les Chrétiens anglicans et orthodoxes.


Les déclarations de Benoît XVI sur divers sujets, allant de la messe en latin au dialogue avec la Chine étaient annoncées comme «imminentes», puis repoussées à plus tard, et les responsables des services de la Curie, bien au-delà de l'âge de la retraite, n'ont pas été remplacés. Selon une personne à l'interne, «Diriger la Congrégation de la Doctrine de la Foi» n'est pas la même chose que diriger l'Église mondiale». «Benoît XVI a tendance à désigner des personnes qu'il connaît et en qui il a confiance — sans égard pour leur compétence pour la tâche qui leur est assignée.» Surtout, il ne délègue pas comme un Jean-Paul II malade le faisait. Et sa réputation comme théologien est telle que nul n'ose le conseiller.


Ceci a conduit à une série de désastres évitables dans les relations publiques, le plus notable étant son discours sur «la foi et la raison», l'an dernier, à l'Université de Regensburg, lorsqu'il enflamma l'opinion publique musulmane en semblant suggérer que l'Islam était intrinsèquement violent.


Au Brésil, au mois de mai, il a irrité les populations indigènes en affirmant que l'arrivée du christianisme dans le Nouveau Monde n'a pas constitué «l'imposition d'une culture étrangère» aux indigènes. De même sa remarque impromptue selon laquelle les législateurs catholiques qui ont voté en faveur d'un avortement plus souple devraient être excommuniés a dû être «clarifiée» à la hâte par le Père Frederico Lombardi, son porte-parole.


Plus récemment, le Vatican a été étonné qu'on interprète l'expression que Tony Blair et le Pape «ont eu un échange franc sur des questions délicates» comme s'ils avaient eu une dispute. Selon John Allen, un autre biographe de Benoît XVI, de telles erreurs le font paraître insensible aux intonations. «Ceux qui connaissent la pensée de Benoît XVI peuvent être affligés de voir ses réflexions soigneusement raisonnées chavirer dans le monde de l'opinion publique suite à une expression occasionnelle qui pourra facilement donner lieu à une fausse interprétation.»


Sa force traditionnelle


- Lors de son élection, Benoît XVI a remplacé la couronne par une mitre sur les armes pontificales, indiquant le rejet du pouvoir politique.


- Il a maintenu la position de l'Église sur le contrôle artificiel des naissances, sur l'avortement et sur l'homosexualité, domaines où les réformateurs auraient souhaité un changement.


- Deus est Caritas, la première encyclique de Benoît XVI, a argumenté que le concept d'«Eros», ou d'amour sexuel, signifie simplement la sexualité. La chaleur et la pénétration de ses propos ont surpris les commentateurs.


- Au mois de mars, le Pape a réaffirmé la doctrine catholique selon laquelle l'Enfer «existe et est éternelle pour ceux qui ferment leur cœur à l'amour [de Dieu]». Cette prise de position a provoqué une controverse de la part des théologiens progressistes.


À Noël 2006, ce Pape, qui avait décrit la musique rock comme une œuvre satanique, a abandonné le concert annuel de musique pop au Vatican établi par le Pape Jean Paul II. Cette action a été reçue comme un refus honnête et rafraîchissant d'une compromission des valeurs spirituelles dans le but d'être plus populaire.