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vendredi 24 août 2007

Homélie du 26 aout 2007, 21e dimanche du temps ordinaire (c)

Comme elle est petite, l'église Notre-Dame, devant ces puissantes banques...

Une question nous brûle la langue comme au temps de Jésus: "Seigneur, n'y aura-il que peu de gens à être sauvés ?" Après tous les efforts de rédemption que Jésus a eu a notre égard, après tous les attendrissements du Père envers ses enfants, après tant de grâces très personnelles octroyées par l'Esprit Saint, avec les dons des sacrements, est-il encore possible de penser que quelques-uns ne se sauveront pas ?

La première lecture est fort encourageante à ce propos: "Je viens rassembler les hommes de toute nation et de toute langue. Ils viendront et ils verront ma gloire" Et c'est signé: "Dieu" (c'est le sens de 'parole du Seigneur' qui ouvre la lecture). Encourageant ! Plus loin, dans cette même lecture, le texte continue: "De toutes les nations, ils ramèneront tous vos frères, en offrande au Seigneur". Le Seigneur nous associe à l'offrande liturgique, pour nous faire entrer dans son banquet. Ceux qui viendront sont de toutes les conditions sociales, et viendront par toutes les formes possibles de voyage. En ce sens, le salut est certainement universel.

L'évangile rappelle cette même promesse d'universalité: "On viendra de l'orient et de l'occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu". La promesse de l'Ancien Testament est reprise par des expressions semblables par Jésus. C'est vraiment signé "Dieu".

Mais (il y a un mais), si le salut est universel, il n'est pas garanti. Tous sont appelés, et on viendra de partout, mais... tous ne viendront pas. Ses contemporains réalisent bien comment le style de vie, même de certains des meilleurs, n'est pas à la hauteur des attentes du Christ. Les exigences sont grandes, mais est-il possible de les accomplir?

La réponse de Jésus est limpide: "Beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas". Alors, pourquoi promettre à tout le mondes si plusieurs (ou beaucoup?) ne viendront pas ? C'est que tous sont appelés, même si plusieurs ne répondent pas à l'appel. C'est le centre du mystère de la liberté. Nous-mêmes n'avons-nous pas expérimenté que nous pourrions faire plus, mais que nous ne faisons peut-être pas tout ce que nous pouvons, même quand nous voulons... Ce que le Seigneur nous dit, c'est que vouloir n'est pas suffisant. Vouloir est beau, noble, nécessaire, mais pas suffisant.

C'est le sens de la porte étroite, de l'habit de noces dans la parabole de l'invitation aux noces. Tous sont invités, certains ne viennent pas, et d'autres viennent mal préparés, en s'attendant que Dieu nous guettera sans rien nous demander. Or Dieu ne veut pas nous recevoir avec des mains vides. Si nous voulons aller à Lui, il faudra venir avec de l'huile pour bruler de sa lumière, avec le vêtement correct, un coeur vraiment pur. À ceux qui flanchent, le Seigneur dira malheureusement: "Éloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal". Jésus veut par ces mots nous faire comprendre qu'il ne suffit pas d'être bons, mais qu'il faut encore faire le bien. Vouloir ne suffit pas, quand on peut.

L'auteur de la lettre aux Hébreux nous avertit que le chemin vers le Seigneur n'est pas toujours facile, et que la raison en est que le Seigneur veut nous montrer que nous devons compter sur lui. D'où ces corrections de Dieu. La lettre au Hébreux nous conseille: "Ne te décourage pas quand il te fait des reproches. Quand le Seigneur aime quelqu'un, il lui donne de bonnes leçons". Puis il ajoute que Dieu nous considère comme ses fils, et qu'il nous corrige comme un Père. Celui qui accepte cette humiliation passe par la porte d'en arrière, la porte étroite de l'humilité et de la croix. Mais en récompense, quel bonheur ! "Ainsi celui qui boite ne se tordra pas le pied; bien plus, il sera guéri".

Dieu attend de nous une constante rectification vers le bien, sans cesse corrigée par son amour envers nous, et une volonté de recommencer encore une fois. S'unir à la volonté de Dieu en rejetant ce qui n'est pas de Dieu, réellement. Voilà la porte étroite. Comme les offrandes à Dieu étaient brulées sur l'autel avant de lui être agrées, ainsi notre âme, souffrant avec notre corps et dans des gémissement inénarrables doit-elle être continuellement purifiée pour aller à la rencontre de Dieu.

Comme le disait St Josémaria, dans Forge (n. 116): Remplis-toi de bons désirs. C'est une chose sainte, et que Dieu encourage. Mais n'en reste pas là! Homme ou femme, tu dois être une âme sensible aux réalités. Pour que tes bons désirs aboutissent à quelque chose, il faut que tu formules des résolutions claires, précises. — Et ensuite, mon enfant, à toi de lutter à toi de les mettre en pratique, avec l'aide de Dieu!

Examen de conscience, résolutions en vue d'une vie renouvelée, culte amoureux envers le Seigneur, charité envers tous ceux qui nous entourent. Autrement, point de salut.

Les saints viennent de partout, mais tous ne sont pas saints. Demandons au Seigneur la grâce d'un changement de coeur continu, et profond, et jamais routinier.

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Lectures du dimanche 26 août 2007
21ème dimanche ordinaire

Première lecture : Is 66, 18-21 Dieu vient rassembler toutes les nations

Psaume : Ps 116, 1, 2 R/ Allez par le monde entier proclamer la Bonne Nouvelle

Deuxième lecture : He 12, 5-7.11-13 Dieu corrige ceux qu'il aime

Evangile : Lc 13, 22-30 L'appel universel au salut et la porte étroite


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