Consultez aussi notre section supplémentaire RÉFLEXIONS+PLUS

Rechercher sur ce blogue

vendredi 3 août 2007

Homélie du 5 aout, 18e dimanche du temps ordinaire, c


Rêver d'être riches... Qui de nous n'a pas un jour succombé à ce rêve vieux comme le monde? Qui de nous ne s'est jamais fait du soucis de ce qu'il allait gagner pour faciliter sa vie, son repos ou sa prière ? Être riches. Comme la vie serait simple.

Mais les riches ne sont pas toujours heureux, et leurs richesses peuvent aisément devenir une distraction quant à l'enjeu de notre vie.

L'Évangile nous présente un tel homme. Il ne semble pas mauvais, ou en tout cas pire qu'un autre. Mais il est riche (il peut détruire son entrepôt et le reconstruire immédiatement) et la chance est de son côté: la récolte de cette année est si bonne qu'il peut espérer désormais vivre de ses rentes jusqu'à la fin de ses jours.

Mais il a oublié un élément important: qu'adviendrait-il si tout-à-coup il allait rendre ses comptes au Seigneur? A-t-il même pensé qu'il pouvait aller intempestivement rendre des comptes à son créateur? "Vanité des vanités" (1ère lecture)

À quoi lui serviraient alors ses rêves et ses richesses? Cela n'apparait pas dans son plan de match. Et voilà le grand danger qui nous guette, nous qui vivons dans une certaine richesse.

On commence d'abord par rêver, en espérant avoir des bonnes choses, qu'on ne possède pas. Puis, notre esprit est fasciné par ce qui nous manque, et nous le fait rechercher même si cela n'est pas nécessaire ou risque de nous nuire. L'argent, le pouvoir, le sexe, le confort... La raison suit le désir, et nous prenons alors des décisions logiques, oui, d'une certaine manière, mais non souhaitables pour un chrétien ou un être humain. Un avortement, par exemple, peut sembler résoudre certains problèmes qui semblent urgents ou difficiles à vivre. Mais une personne humaine se fait toujours plus de mal que de bien à soi-même, même naturellement, sans oublier le mal sérieux pour la personne avortée, pour la société, et pour la vie éternelle. Cela est visible aussi dans tous les domaines où l'incarnation humaine cherche les solutions aisées. Cela vaut aussi pour la vanité, la sensualité, et j'en passe.

Vivre dans le rêve, puis le mensonge (puisqu'on voit bien qu'on se meut par désir, plutôt que de façon rationnelle). C'est ainsi que l'âme, malgré sa bonté initiale finit par laisser échapper ce qu'il y a de plus important: l'amitié et le don de la filiation divine, le trésor de la grâce. Trésor pour trésor, en est-il un de plus grand que l'intimité avec Dieu ?

Il est réconfortant de voir que, cependant, certaines âmes nous éclairent par leurs démarches radicale à suivre le Seigneur et à accomplir sa volonté. Les apôtres d'après la résurrection sont de ce nombre, et Sainte Thérèse, et Saint François, et le curé d'Ars, que nous célébrons ces jour-ci (4 août). Par leur radicalité, ils nous ont clairement signalé le chemin de la sainteté; sans discussion; sans partage. Nous ne sommes peut-être pas appelés à les imiter dans leurs actions (Chacun son chemin!), mais Dieu nous demande tous de faire un choix radical: le suivre, prêts à laisser tout, s'il le faut. C'est là le sens des paroles de Jésus à la fin de cette page d'évangile: "Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d'être riche en vue de Dieu". Ces paroles prouvent hors de tout doute que l'Église et Jésus lui-même n'approuveront jamais le matérialisme, et spécialement, le capitalisme, qui est un système absolu ou Dieu passe en deuxième.

L'imitation de Jésus Christ le dit simplement:

"Qu'heureux et sage est celui qui s'efforce d'être tel dans la vie qu'il souhaite être trouvé â la mort ... (autrement,) viendra le temps où vous désirerez un seul jour, une seule heure, pour purifier votre âme, et je ne sais si vous l'obtiendrez"

Saint Josémaria nous invite à un réalisme intelligent, qui nous encourage à valoriser le moment présent:


Comporte-toi bien "maintenant", sans te souvenir d'"hier", déjà passé, ni te préoccuper de "demain", dont tu ignores s'il arrivera pour toi. (Chemin, 235)


"Vanité des Vanités..."
------

Lectures du dimanche 05 août 2007
18ème dimanche ordinaire

Première lecture : Qo 1, 2; 2, 21-23 Vanité des richesses

Psaume : Ps 89, 3-4, 5-6, 12-13, 14.17abc R/ D'âge en âge, Seigneur, tu as été notre refuge

Deuxième lecture : Col 3, 1-5.9-11 Avec le Christ, de l'homme ancien à l'homme nouveau

Evangile : Lc 12, 13-21 Parabole de l'homme qui amasse pour lui-même


Aucun commentaire: