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lundi 29 octobre 2007

La photo pour cette semaine

Un contrejour un après-midi d'automne gris au Lac Gervais, Qc

vendredi 26 octobre 2007

Homélie du 28 octobre 2007: 30e dimanche du temps ordinaire (c)

Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !

Les lectures d'aujourd'hui nous rappellent que nous sommes bien peu de chose devant notre Père Dieu, de qui nous avons tout reçu. Comme créatures spirituelles, nous avons beaucoup plus, personnellement, que les autres créatures. Un pierre, une herbe des champs, un animal ont beaucoup de grâce dans ce qu'ils sont, mais sont moins que nous. Chaque créature est unique, dans les mains de Dieu. Seulement nous, les hommes, nécessitons-nous 'fabriquer en série', tout identique, car, avouons-le, notre génie et notre capacité créative sont plutôt limitées.

Pour Dieu, chaque acte de création est infini. Tout est unique à ses yeux. Pas deux cailloux, pas deux brins d'herbr, pas deux personnes ne sont identiques. Et malgré les limites des créatures
, tout ce qu'il fait est grand et merveilleux.

Les personnes humaines, en tant que créatures, sont uniques; elles sont toutes belles, à l'image de Dieu. En bon Père, il nous a donné tout ce que nous sommes; par notre corps, nous nous associons au monde animal; par notre âme, au monde spirituel. Au moment de notre conception, Dieu nous a donné l'âme qui fait de nous des êtres humains, en répondant à l'acte créateur de nos parents. Il nous a créé spirituellement un par un (
Catéchisme de l'Église catholique, n. 366). L'âme qu'il nous a donnée nous différencie des animaux, mais aussi des autres humains, et elle nous permet de ressembler d'avantage à Dieu qu'aux autres animaux.

En cet automne québécois qui ne cesse d'année en année de nous émerveiller, nous sommes plus sensibles à la beauté unique de chaque créature, et au pouvoir remarquable de Dieu qui crée chaque individu, chaque personne différent des autres. Chaque créature, bien que peu de chose en soi, est unique aux yeux de Dieu. Telle est sa grandeur. Et tel est le don que nous avons reçu dans notre petitesse.

Car nous sommes peu de chose, comparés à Dieu. Et cette liberté que nous devrions mettre au service de Dieu, elle cherche presqu'inconsciemment à nous en détacher ou à nous attribuer de façon injuste ce qui nous vient de Dieu.

Les lectures d'aujourd'hui soulignent à la fois la grandeur de Dieu, la folie de l'homme irréfléchi, la beauté de ce qui est petit, et l'arrogance de celui qui ne voit que ses bons points, au détriments de Dieu et des autres. Un pharisien remarquait, dans un monologue, plutôt que sa prières, qu'il était différent en ce qu'il avait une certaine générosité par rapport à la loi de Dieu. Ce qu'il a fait de bon, il l'a sans doute fait car Dieu le lui a permis. Il se distingue des autres, et ne regarde que ce qu'il a fait, sans considérer ce que Dieu pouvait faire à leur égard. Son voisin, plus conscient de ses erreurs, mais aussi plus ouvert à la miséricorde, demandait à Dieu le pardon, et sans doute le désir de se reprendre. Dans son regret du mal commis, il ressemblait davantage à Dieu qu'au pharisien. C'est lui, nous dit Jésus, qui repartira justifié, sanctifié par ce moment de prière au temple, même si on peut douter qu'il en ait fait plus que le pharisien.

Dieu aime celui qui se confie en lui dans ses peines, surtout quand le péché lui montre sa faiblesse et son insuffisance. Il aime celui qui compte sur lui, en bon Père qu'il est. Il apprécie qu'il s'achemine librement vers lui, plein de peine et de regret, mais aussi d'amour est d'espérance. La prière du publicain (comprenons ici, 'pécheur') plaît à Dieu car elle est une manifestation d'humilité, de connaissance de soi et de connaissance de Dieu. La prière du pharisien ne plaît pas à Dieu, car elle cache une suffisance qui dénote sa cupidité et son orgueil. Bien que le pharisien dise vrai des dons reçus de Dieu, il ne dit pas la vérité sur lui-même, c'est-à-dire qu'il est un pécheur.

La prière qui sanctifie est la prière de l'homme humble, de celui qui se connait, et qui "Le" connait. Avançons-nous, nous aussi, dans le temple, avec une conscience de ce que Dieu peut encore faire pour nous. "Ton Père qui est dans les cieux, sait ce dont tu as besoin, et il te l'accordera".

De quoi avons-nous besoin ? D'abord, de nous rappeler que Dieu est vraiment Père. Par le chemin de la filiation divine nous recevrons la miséricorde et l'amour. Quel beau chemin pour nous.

L'humilité de Marie, Mère de Dieu nous aide à comprendre pourquoi elle a tant reçu de Lui: elle est simplement une servante devant Dieu. Comment peut-elle lui reprocher de faire quoi que ce soit en elle ?

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Lectures du dimanche 28 octobre 2007

30ème dimanche ordinaire

Première lecture : Si 35, 12-14.16-18 Dieu écoute la prière du pauvre

Psaume : Ps 33, 2-3, 16.18, 19.23 R/ Un pauvre a crié : Dieu l'écoute et le sauve

Deuxième lecture : 2Tm 4, 6-8.16-18 Paul au soir de sa vie

Evangile : Lc 18, 9-14 Parabole du pharisien et du publicain


Une photo pour la semaine


Le repos d'Éloïse.

samedi 20 octobre 2007

Homélie du 21 octobre 2007: 29e dimanche du temps ordinaire


Il faut toujours prier,
sans jamais se lasser.

Les images rendues dans les lectures d'aujourd'hui sont toutes très concrètes et très fortes. Qu'il s'agisse de Moïse qui prie pendant la bataille ou de la femme injustement traitée par le juge injuste, on voit sans faire d'effort comment la prière est efficace.

Il suffisait que Moïse garde les bras en l'air, en attitude de supplication vers Dieu, dans un geste sacerdotal, pour que Dieu exauce sa prière, et donne le dessus aux troupes juives. Dieu agréait l'attitude de supplication (une forme d'adoration filiale) alliée à un geste sacerdotal toujours en usage dans notre liturgie (p. ex: "Élevons notre cœur").

Jésus prend un exemple extrême pour nous montrer, à travers la différence entre un homme mauvais et Dieu qui est plus qu'un Père pour nous, que la prière est toujours féconde: "Sans tarder, il leur fera justice". Le juge qui est mauvais finit par rendre justice pour avoir la paix, ce qui est une bien mauvaise raison. Combien Dieu qui est Père et qui est bon pour toutes ses créatures s'efforcera-t-il de donner à ses enfants ce qui est bon...

Ces deux lectures soulignent certaines attitudes du priant et de Dieu pour que la prière soit efficace.

De la part du priant: la prière est constante, bonne, humble, pour et à travers l'Église. Tous ces caractères sont présents dans la prière de Moïse. Moïse prit à ne plus pouvoir se tenir debout (insistance), il prie pour le peuple de Dieu qui travaille à sa survie (prière sacerdotale), aidé de ceux qui soutiennent physiquement sa prière (ils sont l'église qui prie avec ses prêtres, et qui les soutient dans leur travail sacerdotal). Sa prière est bonne (c'est pour ses frères, et pour la gloire de Dieu). Mais surtout, il croit en la capacité de Dieu de l'exaucer. La veuve sait que le juge l'exaucera, malgré sa méchanceté, aussi maintient-elle sa demande jusqu'à obtenir justice. Elle aussi sait qu'elle sera exaucée, et Jésus nous rappelle d'avoir foi en lui et en Dieu. Mais il déplore aussi que cet aspect de l'attitude des hommes est souvent faible : "Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ?"

De la part de Dieu, la vraie prière est toujours exaucée: la suggestion de Jésus sur la bonté de Dieu montre à quel point Dieu qui est bon n'abandonne jamais ses enfants. C'est d'ailleurs la même conclusion qui nous saute aux yeux dans la victoire des juifs contre les Amalécites: Dieu a exaucé la persévérance et l'humilité, la foi de la prière de Moïse.

Une question nous saute alors aux yeux. Si telle est la volonté de Dieu pourquoi ne sommes-nous pas exaucés ? Ce à quoi nous pourrions ajouter: ma prière est-elle constante, bonne, humble, pour et à travers l'Église ? Est-elle empreinte de foi, de cette foi dont dimanche dernier, nous disions qu'elle doit être plus qu'aveugle, pour être fervente, c'est-à-dire, issue dans l'amour, en vue de l'amour.

D'une part, pour être exaucé, il faut croire. On pourrait bien avoir la continuité de cette brave veuve, si on ne croit pas être exaucé, cela est pure formalité. Un geste rituel sans âme, une superstition sotte, vaine. Avec la foi aveugle, celle de celui qui croit sans motif sérieux, la prière est inefficace si elle n'est pas à tout le moins humble, persistante, forte ou aidée par l'Église. Ces demandes imparfaites peuvent nous inciter à demander pour des mauvaises raisons, comme la veuve, et à recevoir néanmoins quelque chose, puisque la demande est fondée sur des raisons imparfaites, mais bonnes.

Il va de soi, cependant, que plus la demande est fondée, plus elle est efficace. Et le fondement le plus profond, c'est l'amour de Dieu et du prochain, et la confiance filiale en un Père qui ne nous abandonnera pas, cette foi sur la terre à laquelle Jésus fait allusion.

Comment s'assurer de ces dispositions ?

La lecture de Saint Paul nous conseille un chemin sur; connaître Jésus et le Père par la méditation des Écritures. "Grâce à elles, l'homme de Dieu sera bien armé, il sera pourvu de tout ce qu'il faut pour faire un bon travail". Les Écritures "ont le pouvoir de communiquer la sagesse, celle qui conduit au salut par la foi que nous avons en Jésus Christ". ... Par la foi en Jésus-Christ. Nous y revenons encore, car, sans la foi, la vie du chrétien est une comédie, une moquerie des œuvres de Dieu. La foi, qui est à l'origine de la prière qui chrétien, et à son aboutissement. Par la méditation des Écritures.

Quand nous demandons, croyons-nous en Dieu, en l'Église, en ce que nous demandons ? Croyons-nous sans espérer fermement, mu par la foi en un Dieu Père qui nous est montré constamment près de nous pour nous sauver, tel que les Écritures nous le présentent ? Si nous ne pouvons pas répondre affirmativement, il n'est pas surprenant que nous soyons pas exaucés, car contribuons-nous vraiment à ce que la foi, base de cette prière, continue d'avoir cours sur cette terre ?

Seigneur, je crois. J'ai appris à croire en Toi, et j'ai décidé de Te suivre de près. Souvent, au cours de ma vie, j'ai imploré ta miséricorde. Et souvent, aussi, je n'ai pas cru que tu puisses engendrer tant de merveilles dans le cœur de tes enfants. Seigneur, je crois ! Mais aide-moi à croire, encore plus, encore mieux !

Adressons enfin cette prière à Sainte Marie, Mère de Dieu et notre Mère, modèle de foi: Oui, bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur (St Josémaria Escriva, Amis de Dieu, n. 204)

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Lectures du dimanche 21 octobre 2007

29ème dimanche ordinaire


Première lecture : Ex 17, 8-13 La prière persévérante de Moïse obtient la victoire

Psaume : Ps 120, 1-2, 3-4, 5-6, 7-8 R/ Notre secours, c'est Dieu, le Maître du monde !

Deuxième lecture : 2Tm 3, 14-17; 4, 1-2 Méditer l'Écriture pour proclamer la Parole

Evangile : Lc 18, 1-8 Parabole de la veuve qui demandait justice

vendredi 19 octobre 2007

vendredi 12 octobre 2007

Homélie du 14 octobre 2007, 28e dimanche du temps ordinaire.


Une semaine après la fête de l'Action de Grâce, l'évangile ramène la reconnaissance à notre attention, dans les personnes de Naaman et du lépreux reconnaissant.

Naaman était un homme important touché par la lèpre. On ne pouvait rien faire pour lui, en Syrie, mais une petite servante juive lui avait dit que le prophète Élisée pourrait peut-être obtenir cette guérison pour lui. La foi (dont c'était le thème de la liturgie de la parole dimanche dernier) le meut à venir le voir en Israël, et il obtient sa guérison par la parole du prophète.

Dans l'Évangile, la foi des dix lépreux est suffisante pour qu'ils viennent tous trouver Jésus en espérant, comme Naaman, être sauvés de la lèpre. Et comme pour Naaman, sur la parole de Jésus, ils sont sauvés. Il est à remarquer que le miracle s'opère alors qu'ils se dirigent vers le grand-prêtre qui doit confirmer leur guérison. Ils ne sont pas encore guéris qu'ils se dirigent vers celui qui constatera leur guérison. Ils ont vraiment une foi impressionnante.

Et c'est à cause de cette foi qu'ils sont guéris.

Mais Jésus donne à leur foi une signification qui nous permettra de comprendre deux autres aspects de la foi: la foi aveugle (qui n'est pas mauvaise, au contraire) et la foi reconnaissante (qui est remplie d'amour surnaturel, et donc plus parfaite).

La foi aveugle n'est pas raisonnée. Un enfant aime Jésus parce que ses parents l'aiment ou parce que la catéchèse l'amène à faire ses prières. L'enfant conscient de l'obligation dominicale n'osera pas manquer à son devoir, surtout si ses proches prêchent par l'exemple. Ce n'est peut être pas par amour de Dieu qu'il le fera, mais l'amour envers ses parents peut le disposer à aimer Dieu. La conviction d'une telle foi n'est probablement pas le fait que Dieu est providence et qu'il nous amène à la plénitude, mais plutôt le bon sens, les raisons comprises plus ou moins profondément d'agir ainsi ou de cette autre façon, ou l'autorité, la moins bonne de ces raisons, parce que la moins libre.

La reconnaissance de la foi signifie que le motif de notre foi est dans l'autre: celui qui nous enseigne ou qui nous encourage à la foi (un homme, ou Dieu) nous donne ce qu'il y a de mieux. Nous avons confiance en lui, et les effets de l'acte de foi nous montrent que le conseil, voire l'inspiration, étaient judicieux. Il y a dans la reconnaissance un retour à la raison de croire et à celui qui a demandé la foi. Cette foi est emprunte d'amour. C'est la foi parfaite, non pas du fait qu'on croit les yeux fermés, mais du fait qu'on sait que celui en qui nous avons foi est plus grand et plus aimable qu'aucun homme.

La beauté de cette foi n'est pas liée à l'intelligence, la culture ou l'esprit pratique, mais à la qualité de l'amour de celui qui croit. C'est ce qu'il y a de remarquable dans la foi de Naaman et du samaritain. Curieusement, ces deux hommes ne sont pas des juifs. Ils ne sont pas nés de la culture du Messie, mais leurs yeux (et leur cœur) sont grand ouverts. Tous les deux ont entendu parler d'un grand prophète, et ils se sont déplacés vers lui pour être guéris. Ils espéraient être guéris, et se fiaient au témoignage des autres: ''Il peut te guérir". Les neuf autres lépreux aussi.

Ce qui distingue les deux étrangers, c'est qu'ils jugent le don de la foi à ses œuvres. Quelque chose de totalement immérité et illogique leur est arrivé. Ils ont cru, et ils ont été purifiés. Ils ont été purifiés au-delà de toute espérance, sur la parole d'un homme de Dieu, qui leur a donné plus qu'ils ne l'espéraient vraiment. Leurs échanges avec le prophète prouvent que l'homme par qui la guérison s'est faite est un homme de Dieu, et que par lui, Dieu a parlé. Par conséquent, c'est à Dieu qu'ils doivent ce qu'ils ont reçu.

Contrairement à eux, les neuf autres espéraient la guérison, ils l'ont obtenue comme si elle leur était due, et sont partis les poches pleines, et le cœur vide. La foi des deux autres nourrit leur quête de Dieu qu'ils trouvent agissant dans leur guérison. Leur foi est agrandie par l'amour de Dieu qui les conduit à la reconnaissance. Après l'acte de foi et les effets de la foi, la reconnaissance les amènent à une plus grande proximité envers Dieu.

Et nous? Comment est notre foi ? Machinale, automatique ? Ou aimable et reconnaissante ? Comment adressons-nous les frustrations de notre vie : la maladie, un enfant qui souffre, le chômage, l'humiliation ? Dieu peut-il utiliser ces évènements pour nous faire grandir dans la foi, l'espérance, la charité, la sainteté ?

Il est remarquable que Jésus termine la rencontre avec le samaritain par ces mots: "Relève-toi et va, ta foi t'a sauvé". Les autres n'avaient évidemment pas sa foi. la leur était aveugle, dépouillé d'humilité et d'amour. Aussi nous semble-t-il à la teneur des paroles de Jésus, que c'est l'amour qui meurt la foi du samaritain qui a fait la différence aux yeux de Dieu.

L'action du Saint-Esprit peut passer inaperçue, parce que Dieu ne nous fait pas connaître ses plans et parce que le péché de l'homme voile et obscurcit les dons divins. Mais la foi nous rappelle que le Seigneur agit continuellement. C'est Lui qui nous a créés et qui nous maintient en vie. C'est Lui qui, par sa grâce, conduit la création tout entière à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. (St Josémaria, Quand le Christ passe, n. 130)

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Lectures du dimanche 14 octobre 2007

28ème dimanche ordinaire

Première lecture : 2R 5, 14-17 Guéri de sa lèpre, Naaman le Syrien croit au Dieu d'Israël

Psaume : Ps 97, 1, 2-3ab, 3cd-4a.6b R/ Dieu révèle sa puissance à toutes les nations

Deuxième lecture : 2Tm 2, 8-13 Etre fidèles au Christ toujours fidèle

Evangile : Lc 17, 11-19 Guéri de sa lèpre, un Samaritain rend gloire à Dieu


mercredi 10 octobre 2007

Égalité des sexes et religion: un commentaire envoyé par un lecteur


(Voici un commentaire d'actualité que j'endosse du point de vue moral: dsm)

Selon Jean Charest, Premier ministre du Québec, l'égalité entre les sexes devra primer sur la liberté de culte, dans la Charte des droits et libertés.

Cette orientation prend prétexte de l'aversion publique envers la burka et le voile musulman. En fait, cette aversion frivole sert à asseoir une atteinte politique à long terme contre le catholicisme. En effet, l'égalité des sexes est traitée présentement sous la forme de l'identité des sexes. Si celle-ci devait primer en loi et en droit, elle pourra enfin tenter la mise en tutelle de l'identité catholique, en la pénalisant pour son refus persistant d'avoir des prêtresses.

Proposer une action explicite contre l'existence même du catholicisme au Québec, malgré son état délabré, serait pratiquer une politique risquée. Mais les musulmans, transformés en terroristes par les médias et en persécuteurs des femmes dans notre monde, autorisent plus
facilement l'asservissement de la religion aux mouvances politiques et idéologiques.

Georges Allaire, La Pocatière

mardi 9 octobre 2007

Pour rendre grâce


Merci, Seigneur, Merci.

Merci pour tous les cadeaux que Tu m'as offerts aujourd'hui.

Merci pour tout ce que j'ai vu, entendu, reçu.

Merci pour l'eau qui m'a réveillé, le savon qui sent bon, le dentifrice qui rafraîchit.

Merci pour les habits qui me protègent, pour leur couleur et pour leur coupe.

Merci pour le journal fidèle au rendez-vous, pour l'histoire de Pitchounet, sourire du matin, les sérieuses réunions qui se poursuivent, la justice rendue et le match gagné.

Merci pour l'auto-poubelle et les hommes qui l'accompagnent, pour leurs cris matinaux et les bruits de la rue qui s'éveille.

Merci pour mon travail, mes outils, mes efforts.

Merci pour le métal en mes mains, pour sa longue plainte sous l'acier qui le mord, pour le regard satisfait du contremaître et le chariot des pièces achevées.

Merci pour Jacques qui m'a prêté sa lime, Dany qui m'a donné une cigarette, Charles qui m'a tenu la porte.

Merci pour la rue accueillante qui m'a porté, pour les devantures des magasins, pour les voitures, pour les passants, pour toute la vie qui coulait rapide entre les murs ajourés des maisons.

Merci pour la nourriture qui m'a soutenu, pour le verre de bière qui tantôt m'a désaltéré.

Merci pour la moto qui docilement m'a conduit là où je désirais, pour l'essence qui l'a fait tourner, pour le vent qui m'a caressé le visage et pour les arbres qui m'ont salué au passage.

Merci pour le gosse que j'ai regardé jouer sur le trottoir d'en face,

Merci pour ses patins à roulettes et pour l'air drôle qu'il avait lorsqu'il est tombé.

Merci pour les bonjours qu'on m'a souhaités, pour les poignées de mains que j'ai données, pour les sourires qu'on m'a offerts.

Merci pour maman qui m'accueille à la maison, pour son affection discrète, pour sa silencieuse présence.

Merci pour le toit qui m'abrite, pour la lumière qui m'éclaire, pour le poste qui chante.

Merci pour le journal parlé, pour Zappy Max et pour Robert Lamoureux.

Merci pour le bouquet de fleurs, petit chef-d'œuvre sur ma table.

Merci pour la nuit paisible.

Merci pour les étoiles.

Merci pour le silence.

Merci pour le temps que Tu m'as donné.

Merci pour la vie.

Merci pour la grâce.

Merci d'être là, Seigneur.

Merci de m'écouter, de me prendre au sérieux, de recevoir en Tes mains la gerbe de mes dons pour l'offrir à Ton Père.

Merci Seigneur,

Merci

Michel QUOIST

vendredi 5 octobre 2007

Homélie du 7 octobre 2007, 27e dimanche du temps ordinaire (c)

Les juifs de la déportation sentaient beaucoup l'éloignement de leur ville sainte, Jérusalem, et croyaient que Dieu les avait abandonné, ce qui bien sûr, n'était pas le cas. Habacuc avait prévu cela, avant leur "grand dérangement", mais il avait aussi prédit que Dieu resterait avec eux, et les ramènerait chez eux. Cependant, sa Parole demeurera quelque peu obscurcie face à la foi défaillante des juifs, et la première lecture nous rappelle que Dieu sera toujours là pour l'homme fidèle: "Celui qui est insolent n'a pas l'âme droite, mais le juste vivra par sa fidélité". Il promet ainsi que malgré les apparences, il n'abandonnera pas les justes, et que son plan de rédemption se réalisera.

Dans la société post-chrétienne qui se targue de lumières et qui se vante des succès technologiques, on peut peut-être trouver que Dieu est loin ou qu'il se manifeste peu. Plusieurs défaillent dans leur foi et oublient que depuis deux mille ans, la foi donne un regard critique toujours neuf devant une réalité où l'homme sans Dieu peine terriblement. La délivrance de Dieu "viendra certainement, à son heure".

Ce qui s'est passé sur le Golgotha un certain vendredi a des effets encore aujourd'hui, quand le juste vit de foi, de fidélité. La croix de Jésus nous a sauvé, pourvu que nous en voulions les effets. Vouloir, à condition de "réveiller... le don de Dieu" en chacun de nous, grâce au don de la foi reçue au baptême et exercée quotidiennement dans la fidélité. Saint Paul la présente comme "esprit de force, d'amour et de raison" qui nous amène à "rendre témoignage à notre Seigneur" en réglant notre vie "dans la foi et dans l'amour que nous avons en Jésus Christ". Contrairement aux prophètes de ces temps qui voudraient que notre vie soit réglé sur une espèce de sentimentalité aveugle livrée au premier gourou qui passe, Saint Paul nous indique l'étoile polaire du chrétien: Jésus-Christ, qui, lui, s'est manifesté de manière explicite lors de son passage historique parmi nous. Ses miracles, mais surtout la profondeur de sa doctrine annoncée par un homme parfait en tout à cause de la divinité qui l'habite, nous invite à prendre avec décision le chemin de la fidélité. C'est une logique divine qui nous est offerte, et qui change radicalement la trajectoire humaine de chacun de nous en la dirigeant vers un Dieu personnel et aimant.

Devant leurs limitations, les apôtres ont senti, comme souvent nous la ressentons, la faiblesse humaine pour réagir à cette logique surnaturelle de Jésus. La foi nous manque comme à eux, et nous voulons nous exclamer, comme eux: "Augmente en nous la foi!" Comme ils sont humains, ces apôtres, qui sentent les ressources leur manquer pour accomplir les plans de Dieu. Nous aussi clamons ainsi quand nous sentons la foi nous manquer. À cela Jésus rétorque: " Si en aviez gros comme une graine de moutarde, vous déplaceriez un grand arbre dans la mer" Une image parlante, faite de contrastes et que nous ressentons vivement. Nous sommes si petits pour accomplir les œuvres de Dieu, et cependant, un petit grain de moutarde de la grosseur de la tête d'une épingle suffirait à nous faire faire de grandes choses. Jésus nous rappelle ainsi qu'en nous, il n'y a pas de foi. Qu'il faut la puiser en Dieu. En somme, nous devons souvent notre piètre performance en matière religieuse au fait que nous voulons nous-mêmes travailler sans laisser Dieu agir. Qu'en est-il alors de notre fidélité à Dieu, de notre foi qu'il fera de grandes choses ? Jésus nous garantit des merveilles, si nous avons vraiment un petit peu de foi. C'est bien ce que les saints nous ont toujours montré.

Mais Jésus nous prévient contre un péril qui étoufferait très tôt les effets de la fidélité de son disciple: l'orgueil du succès ou la vanité. "Quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous: 'Nous sommes des serviteurs quelconques: nous n'avons fait que notre devoir' ". Si, en effet, après avoir été dociles aux grâces de Dieu, il advenait que nous en éprouvions quelque vanité, que vaudrait le travail que nous avons accompli? Ce serait la fin de la fidélité, ou un signe sûr qu'elle n'était pas à l'origine de notre conduite.

Seigneur, apprends-nous à ne rechercher que l'accomplissement de ta volonté, avec un désir ardent de tout commencer et de tout terminer en toi.

La Vierge du Saint-Rosaire, dont nous célébrons les mystères aujourd'hui, est un exemple parfait de cette disposition qui nous échappe si facilement dans notre condition pècheresse.

Si nous voulons profiter des grâces que notre Mère attire sur nous aujourd'hui, et suivre à tout moment les inspirations de l'Esprit Saint, pasteur de nos âmes, nous devons nous attacher sérieusement à développer notre vie d'intimité avec Dieu. Nous ne pouvons pas nous dissimuler sous l'anonymat; si la vie intérieure n'est pas une rencontre personnelle avec Dieu, elle n'existe pas. La superficialité n'est pas chrétienne. Admettre la routine, dans la lutte ascétique, équivaut à signer l'acte de décès de l'âme contemplative. Dieu nous recherche un par un et nous devons Lui répondre, un par un: me voici, Seigneur, puisque tu m'as appelé.
(...)
Nous sommes des chrétiens ordinaires, nous exerçons les professions les plus variées; nos activités empruntent des voies ordinaires; tout se déroule selon un rythme prévisible. Nos journées semblent toutes pareilles, presque monotones... C'est vrai, mais cette vie, qui paraît si commune, a une valeur divine; elle intéresse Dieu, car le Christ veut s'incarner dans nos occupations, et animer jusqu'aux plus humbles de nos actions.

C'est là une réalité surnaturelle, nette et sans équivoque; ce n'est pas une simple considération destinée à consoler, à réconforter ceux qui n'arriveront pas à inscrire leurs noms dans le livre d'or de l'histoire. Le Christ s'intéresse à ce travail que nous devons réaliser — mille et mille fois — au bureau, à l'usine, à l'atelier, à l'école, aux champs, lorsque nous exerçons un métier manuel ou intellectuel. Le Christ s'intéresse aussi à ce sacrifice caché qui consiste à ne pas déverser sur les autres le fiel de notre mauvaise humeur.
(St. Josémaria Escriva, Quand le Chrsit passe, 174)

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Lectures du dimanche 07 octobre 2007

27ème dimanche ordinaire

Première lecture : Ha 1, 2-3; 2, 2-4 « Le juste vivra par sa fidélité »

Psaume : Ps 94, 1-2, 6-7ab, 7d-8a.9 R/ Aujourd'hui, ne fermons pas notre coeur, mais écoutons...

Deuxième lecture : 2Tm 1, 6-8.13-14 Le chef de communauté doit rester fidèle dans le service de l'Évangile

Evangile : Lc 17, 5-10 La puissance de la foi - L'humilité dans le service


lundi 1 octobre 2007