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samedi 20 octobre 2007

Homélie du 21 octobre 2007: 29e dimanche du temps ordinaire


Il faut toujours prier,
sans jamais se lasser.

Les images rendues dans les lectures d'aujourd'hui sont toutes très concrètes et très fortes. Qu'il s'agisse de Moïse qui prie pendant la bataille ou de la femme injustement traitée par le juge injuste, on voit sans faire d'effort comment la prière est efficace.

Il suffisait que Moïse garde les bras en l'air, en attitude de supplication vers Dieu, dans un geste sacerdotal, pour que Dieu exauce sa prière, et donne le dessus aux troupes juives. Dieu agréait l'attitude de supplication (une forme d'adoration filiale) alliée à un geste sacerdotal toujours en usage dans notre liturgie (p. ex: "Élevons notre cœur").

Jésus prend un exemple extrême pour nous montrer, à travers la différence entre un homme mauvais et Dieu qui est plus qu'un Père pour nous, que la prière est toujours féconde: "Sans tarder, il leur fera justice". Le juge qui est mauvais finit par rendre justice pour avoir la paix, ce qui est une bien mauvaise raison. Combien Dieu qui est Père et qui est bon pour toutes ses créatures s'efforcera-t-il de donner à ses enfants ce qui est bon...

Ces deux lectures soulignent certaines attitudes du priant et de Dieu pour que la prière soit efficace.

De la part du priant: la prière est constante, bonne, humble, pour et à travers l'Église. Tous ces caractères sont présents dans la prière de Moïse. Moïse prit à ne plus pouvoir se tenir debout (insistance), il prie pour le peuple de Dieu qui travaille à sa survie (prière sacerdotale), aidé de ceux qui soutiennent physiquement sa prière (ils sont l'église qui prie avec ses prêtres, et qui les soutient dans leur travail sacerdotal). Sa prière est bonne (c'est pour ses frères, et pour la gloire de Dieu). Mais surtout, il croit en la capacité de Dieu de l'exaucer. La veuve sait que le juge l'exaucera, malgré sa méchanceté, aussi maintient-elle sa demande jusqu'à obtenir justice. Elle aussi sait qu'elle sera exaucée, et Jésus nous rappelle d'avoir foi en lui et en Dieu. Mais il déplore aussi que cet aspect de l'attitude des hommes est souvent faible : "Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ?"

De la part de Dieu, la vraie prière est toujours exaucée: la suggestion de Jésus sur la bonté de Dieu montre à quel point Dieu qui est bon n'abandonne jamais ses enfants. C'est d'ailleurs la même conclusion qui nous saute aux yeux dans la victoire des juifs contre les Amalécites: Dieu a exaucé la persévérance et l'humilité, la foi de la prière de Moïse.

Une question nous saute alors aux yeux. Si telle est la volonté de Dieu pourquoi ne sommes-nous pas exaucés ? Ce à quoi nous pourrions ajouter: ma prière est-elle constante, bonne, humble, pour et à travers l'Église ? Est-elle empreinte de foi, de cette foi dont dimanche dernier, nous disions qu'elle doit être plus qu'aveugle, pour être fervente, c'est-à-dire, issue dans l'amour, en vue de l'amour.

D'une part, pour être exaucé, il faut croire. On pourrait bien avoir la continuité de cette brave veuve, si on ne croit pas être exaucé, cela est pure formalité. Un geste rituel sans âme, une superstition sotte, vaine. Avec la foi aveugle, celle de celui qui croit sans motif sérieux, la prière est inefficace si elle n'est pas à tout le moins humble, persistante, forte ou aidée par l'Église. Ces demandes imparfaites peuvent nous inciter à demander pour des mauvaises raisons, comme la veuve, et à recevoir néanmoins quelque chose, puisque la demande est fondée sur des raisons imparfaites, mais bonnes.

Il va de soi, cependant, que plus la demande est fondée, plus elle est efficace. Et le fondement le plus profond, c'est l'amour de Dieu et du prochain, et la confiance filiale en un Père qui ne nous abandonnera pas, cette foi sur la terre à laquelle Jésus fait allusion.

Comment s'assurer de ces dispositions ?

La lecture de Saint Paul nous conseille un chemin sur; connaître Jésus et le Père par la méditation des Écritures. "Grâce à elles, l'homme de Dieu sera bien armé, il sera pourvu de tout ce qu'il faut pour faire un bon travail". Les Écritures "ont le pouvoir de communiquer la sagesse, celle qui conduit au salut par la foi que nous avons en Jésus Christ". ... Par la foi en Jésus-Christ. Nous y revenons encore, car, sans la foi, la vie du chrétien est une comédie, une moquerie des œuvres de Dieu. La foi, qui est à l'origine de la prière qui chrétien, et à son aboutissement. Par la méditation des Écritures.

Quand nous demandons, croyons-nous en Dieu, en l'Église, en ce que nous demandons ? Croyons-nous sans espérer fermement, mu par la foi en un Dieu Père qui nous est montré constamment près de nous pour nous sauver, tel que les Écritures nous le présentent ? Si nous ne pouvons pas répondre affirmativement, il n'est pas surprenant que nous soyons pas exaucés, car contribuons-nous vraiment à ce que la foi, base de cette prière, continue d'avoir cours sur cette terre ?

Seigneur, je crois. J'ai appris à croire en Toi, et j'ai décidé de Te suivre de près. Souvent, au cours de ma vie, j'ai imploré ta miséricorde. Et souvent, aussi, je n'ai pas cru que tu puisses engendrer tant de merveilles dans le cœur de tes enfants. Seigneur, je crois ! Mais aide-moi à croire, encore plus, encore mieux !

Adressons enfin cette prière à Sainte Marie, Mère de Dieu et notre Mère, modèle de foi: Oui, bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur (St Josémaria Escriva, Amis de Dieu, n. 204)

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Lectures du dimanche 21 octobre 2007

29ème dimanche ordinaire


Première lecture : Ex 17, 8-13 La prière persévérante de Moïse obtient la victoire

Psaume : Ps 120, 1-2, 3-4, 5-6, 7-8 R/ Notre secours, c'est Dieu, le Maître du monde !

Deuxième lecture : 2Tm 3, 14-17; 4, 1-2 Méditer l'Écriture pour proclamer la Parole

Evangile : Lc 18, 1-8 Parabole de la veuve qui demandait justice

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