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vendredi 12 octobre 2007

Homélie du 14 octobre 2007, 28e dimanche du temps ordinaire.


Une semaine après la fête de l'Action de Grâce, l'évangile ramène la reconnaissance à notre attention, dans les personnes de Naaman et du lépreux reconnaissant.

Naaman était un homme important touché par la lèpre. On ne pouvait rien faire pour lui, en Syrie, mais une petite servante juive lui avait dit que le prophète Élisée pourrait peut-être obtenir cette guérison pour lui. La foi (dont c'était le thème de la liturgie de la parole dimanche dernier) le meut à venir le voir en Israël, et il obtient sa guérison par la parole du prophète.

Dans l'Évangile, la foi des dix lépreux est suffisante pour qu'ils viennent tous trouver Jésus en espérant, comme Naaman, être sauvés de la lèpre. Et comme pour Naaman, sur la parole de Jésus, ils sont sauvés. Il est à remarquer que le miracle s'opère alors qu'ils se dirigent vers le grand-prêtre qui doit confirmer leur guérison. Ils ne sont pas encore guéris qu'ils se dirigent vers celui qui constatera leur guérison. Ils ont vraiment une foi impressionnante.

Et c'est à cause de cette foi qu'ils sont guéris.

Mais Jésus donne à leur foi une signification qui nous permettra de comprendre deux autres aspects de la foi: la foi aveugle (qui n'est pas mauvaise, au contraire) et la foi reconnaissante (qui est remplie d'amour surnaturel, et donc plus parfaite).

La foi aveugle n'est pas raisonnée. Un enfant aime Jésus parce que ses parents l'aiment ou parce que la catéchèse l'amène à faire ses prières. L'enfant conscient de l'obligation dominicale n'osera pas manquer à son devoir, surtout si ses proches prêchent par l'exemple. Ce n'est peut être pas par amour de Dieu qu'il le fera, mais l'amour envers ses parents peut le disposer à aimer Dieu. La conviction d'une telle foi n'est probablement pas le fait que Dieu est providence et qu'il nous amène à la plénitude, mais plutôt le bon sens, les raisons comprises plus ou moins profondément d'agir ainsi ou de cette autre façon, ou l'autorité, la moins bonne de ces raisons, parce que la moins libre.

La reconnaissance de la foi signifie que le motif de notre foi est dans l'autre: celui qui nous enseigne ou qui nous encourage à la foi (un homme, ou Dieu) nous donne ce qu'il y a de mieux. Nous avons confiance en lui, et les effets de l'acte de foi nous montrent que le conseil, voire l'inspiration, étaient judicieux. Il y a dans la reconnaissance un retour à la raison de croire et à celui qui a demandé la foi. Cette foi est emprunte d'amour. C'est la foi parfaite, non pas du fait qu'on croit les yeux fermés, mais du fait qu'on sait que celui en qui nous avons foi est plus grand et plus aimable qu'aucun homme.

La beauté de cette foi n'est pas liée à l'intelligence, la culture ou l'esprit pratique, mais à la qualité de l'amour de celui qui croit. C'est ce qu'il y a de remarquable dans la foi de Naaman et du samaritain. Curieusement, ces deux hommes ne sont pas des juifs. Ils ne sont pas nés de la culture du Messie, mais leurs yeux (et leur cœur) sont grand ouverts. Tous les deux ont entendu parler d'un grand prophète, et ils se sont déplacés vers lui pour être guéris. Ils espéraient être guéris, et se fiaient au témoignage des autres: ''Il peut te guérir". Les neuf autres lépreux aussi.

Ce qui distingue les deux étrangers, c'est qu'ils jugent le don de la foi à ses œuvres. Quelque chose de totalement immérité et illogique leur est arrivé. Ils ont cru, et ils ont été purifiés. Ils ont été purifiés au-delà de toute espérance, sur la parole d'un homme de Dieu, qui leur a donné plus qu'ils ne l'espéraient vraiment. Leurs échanges avec le prophète prouvent que l'homme par qui la guérison s'est faite est un homme de Dieu, et que par lui, Dieu a parlé. Par conséquent, c'est à Dieu qu'ils doivent ce qu'ils ont reçu.

Contrairement à eux, les neuf autres espéraient la guérison, ils l'ont obtenue comme si elle leur était due, et sont partis les poches pleines, et le cœur vide. La foi des deux autres nourrit leur quête de Dieu qu'ils trouvent agissant dans leur guérison. Leur foi est agrandie par l'amour de Dieu qui les conduit à la reconnaissance. Après l'acte de foi et les effets de la foi, la reconnaissance les amènent à une plus grande proximité envers Dieu.

Et nous? Comment est notre foi ? Machinale, automatique ? Ou aimable et reconnaissante ? Comment adressons-nous les frustrations de notre vie : la maladie, un enfant qui souffre, le chômage, l'humiliation ? Dieu peut-il utiliser ces évènements pour nous faire grandir dans la foi, l'espérance, la charité, la sainteté ?

Il est remarquable que Jésus termine la rencontre avec le samaritain par ces mots: "Relève-toi et va, ta foi t'a sauvé". Les autres n'avaient évidemment pas sa foi. la leur était aveugle, dépouillé d'humilité et d'amour. Aussi nous semble-t-il à la teneur des paroles de Jésus, que c'est l'amour qui meurt la foi du samaritain qui a fait la différence aux yeux de Dieu.

L'action du Saint-Esprit peut passer inaperçue, parce que Dieu ne nous fait pas connaître ses plans et parce que le péché de l'homme voile et obscurcit les dons divins. Mais la foi nous rappelle que le Seigneur agit continuellement. C'est Lui qui nous a créés et qui nous maintient en vie. C'est Lui qui, par sa grâce, conduit la création tout entière à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. (St Josémaria, Quand le Christ passe, n. 130)

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Lectures du dimanche 14 octobre 2007

28ème dimanche ordinaire

Première lecture : 2R 5, 14-17 Guéri de sa lèpre, Naaman le Syrien croit au Dieu d'Israël

Psaume : Ps 97, 1, 2-3ab, 3cd-4a.6b R/ Dieu révèle sa puissance à toutes les nations

Deuxième lecture : 2Tm 2, 8-13 Etre fidèles au Christ toujours fidèle

Evangile : Lc 17, 11-19 Guéri de sa lèpre, un Samaritain rend gloire à Dieu


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