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vendredi 26 octobre 2007

Homélie du 28 octobre 2007: 30e dimanche du temps ordinaire (c)

Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !

Les lectures d'aujourd'hui nous rappellent que nous sommes bien peu de chose devant notre Père Dieu, de qui nous avons tout reçu. Comme créatures spirituelles, nous avons beaucoup plus, personnellement, que les autres créatures. Un pierre, une herbe des champs, un animal ont beaucoup de grâce dans ce qu'ils sont, mais sont moins que nous. Chaque créature est unique, dans les mains de Dieu. Seulement nous, les hommes, nécessitons-nous 'fabriquer en série', tout identique, car, avouons-le, notre génie et notre capacité créative sont plutôt limitées.

Pour Dieu, chaque acte de création est infini. Tout est unique à ses yeux. Pas deux cailloux, pas deux brins d'herbr, pas deux personnes ne sont identiques. Et malgré les limites des créatures
, tout ce qu'il fait est grand et merveilleux.

Les personnes humaines, en tant que créatures, sont uniques; elles sont toutes belles, à l'image de Dieu. En bon Père, il nous a donné tout ce que nous sommes; par notre corps, nous nous associons au monde animal; par notre âme, au monde spirituel. Au moment de notre conception, Dieu nous a donné l'âme qui fait de nous des êtres humains, en répondant à l'acte créateur de nos parents. Il nous a créé spirituellement un par un (
Catéchisme de l'Église catholique, n. 366). L'âme qu'il nous a donnée nous différencie des animaux, mais aussi des autres humains, et elle nous permet de ressembler d'avantage à Dieu qu'aux autres animaux.

En cet automne québécois qui ne cesse d'année en année de nous émerveiller, nous sommes plus sensibles à la beauté unique de chaque créature, et au pouvoir remarquable de Dieu qui crée chaque individu, chaque personne différent des autres. Chaque créature, bien que peu de chose en soi, est unique aux yeux de Dieu. Telle est sa grandeur. Et tel est le don que nous avons reçu dans notre petitesse.

Car nous sommes peu de chose, comparés à Dieu. Et cette liberté que nous devrions mettre au service de Dieu, elle cherche presqu'inconsciemment à nous en détacher ou à nous attribuer de façon injuste ce qui nous vient de Dieu.

Les lectures d'aujourd'hui soulignent à la fois la grandeur de Dieu, la folie de l'homme irréfléchi, la beauté de ce qui est petit, et l'arrogance de celui qui ne voit que ses bons points, au détriments de Dieu et des autres. Un pharisien remarquait, dans un monologue, plutôt que sa prières, qu'il était différent en ce qu'il avait une certaine générosité par rapport à la loi de Dieu. Ce qu'il a fait de bon, il l'a sans doute fait car Dieu le lui a permis. Il se distingue des autres, et ne regarde que ce qu'il a fait, sans considérer ce que Dieu pouvait faire à leur égard. Son voisin, plus conscient de ses erreurs, mais aussi plus ouvert à la miséricorde, demandait à Dieu le pardon, et sans doute le désir de se reprendre. Dans son regret du mal commis, il ressemblait davantage à Dieu qu'au pharisien. C'est lui, nous dit Jésus, qui repartira justifié, sanctifié par ce moment de prière au temple, même si on peut douter qu'il en ait fait plus que le pharisien.

Dieu aime celui qui se confie en lui dans ses peines, surtout quand le péché lui montre sa faiblesse et son insuffisance. Il aime celui qui compte sur lui, en bon Père qu'il est. Il apprécie qu'il s'achemine librement vers lui, plein de peine et de regret, mais aussi d'amour est d'espérance. La prière du publicain (comprenons ici, 'pécheur') plaît à Dieu car elle est une manifestation d'humilité, de connaissance de soi et de connaissance de Dieu. La prière du pharisien ne plaît pas à Dieu, car elle cache une suffisance qui dénote sa cupidité et son orgueil. Bien que le pharisien dise vrai des dons reçus de Dieu, il ne dit pas la vérité sur lui-même, c'est-à-dire qu'il est un pécheur.

La prière qui sanctifie est la prière de l'homme humble, de celui qui se connait, et qui "Le" connait. Avançons-nous, nous aussi, dans le temple, avec une conscience de ce que Dieu peut encore faire pour nous. "Ton Père qui est dans les cieux, sait ce dont tu as besoin, et il te l'accordera".

De quoi avons-nous besoin ? D'abord, de nous rappeler que Dieu est vraiment Père. Par le chemin de la filiation divine nous recevrons la miséricorde et l'amour. Quel beau chemin pour nous.

L'humilité de Marie, Mère de Dieu nous aide à comprendre pourquoi elle a tant reçu de Lui: elle est simplement une servante devant Dieu. Comment peut-elle lui reprocher de faire quoi que ce soit en elle ?

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Lectures du dimanche 28 octobre 2007

30ème dimanche ordinaire

Première lecture : Si 35, 12-14.16-18 Dieu écoute la prière du pauvre

Psaume : Ps 33, 2-3, 16.18, 19.23 R/ Un pauvre a crié : Dieu l'écoute et le sauve

Deuxième lecture : 2Tm 4, 6-8.16-18 Paul au soir de sa vie

Evangile : Lc 18, 9-14 Parabole du pharisien et du publicain


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