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mercredi 28 février 2007

La croix sur la place publique ? Pourquoi pas ?


On nous disait, il n'y a pas si longtemps, que la Croix n'avait pas sa place à l'Assemblée Nationale. Séparation église-état oblige...

Pour le justifier: c'est Duplessis qui l'a mis là, effaçons les traces de duplessisme. Ou bien, dans une société post-moderne, il faut être ouvert à toutes les cultures, et éviter les sensibilités des autres (multiples) religions... Et ce même si une député musulmane trouve normal que le crucifix soit exhibé à cet endroit.

Ou serait-ce pour éviter de blesser les sensibilités des politiciens qui veulent se distancier de ce symbole religieux?

Toujours est-il que dans le débat on a oublié l'essentiel: le crucifié.

Quelques mots de Benoît XVI, à l'angélus de dimanche dernier, place Saint-Pierre:

  • "Nous entrons dans ce temps de Carême avec le 'regard' fixé sur le flanc de Jésus. C'est seulement en regardant Jésus mort en croix pour nous que l'on peut connaitre et contempler la vérité fondamentale que Dieu est amour. ¨À partir de ce regard, le chrétien trouve la direction de son vivre et de son aimer. En contemplant avec les yeux de la foi le Crucifix, nous pouvons pleinement comprendre ce qu'est le péché, combien sa gravité est tragique et en même temps, combien est incommensurable la puissance du pardon et de la miséricorde du Seigneur. Celui que nous avons nous même transpercé par nos fautes, ne cesse de reverser sur le monde un torrent intarissable d'amour miséricordieux. Que l'humanité puisse comprendre que c'est seulement de cette source que nous pouvons puiser l'énergie spirituelle indispensable pour construire cette paix et cette félicité que chaque personne recherche sans fin! ." (VIS 070226)
Vouloir enlever le souvenir de celui qui nous a tous sauvés, c'est oublier que nous avons des références qui sont plus que nationales, culturelles ou sociologiques. Le Christ est mort pour nous donner la vie à tous. Pour les chrétiens, les musulmans, les juifs comme pour ceux qui ne croient pas. Il n'est pas déplacé de le laisser là dans le contexte que nous vivons maintenant

dimanche 25 février 2007

Homélie du 1er dimanche de Carême - année C


  • "Jésus, rempli de l’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; il fut conduit par l’Esprit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut mis à l'épreuve par le démon".


1. C'est par ces mots que l'Église nous invite à commencer notre réflexion sur le sens du jeûne: Jésus était rempli de l'Esprit Saint. Rempli de l'Esprit Saint, Jésus ne parle pas en langues, il ne commence pas (encore) à prêcher, il ne fait aucun miracle de catégorie. Il est conduit par l'Esprit dans un lieu désert. Rempli de l'Esprit Saint, Jésus préfère la solitude à la compagnie. Le contraire de ce que la logique humaine nous suggère.
Un certain courant spirituel contemporain nous encouragerait même à clamer haut et fort les dons de l'Esprit Saint, de dire en langues au risque que personne ne le comprenne combien l'Esprit de Dieu est grand et puissant. Or Jésus fait tout le contraire. Il se retire dans le désert.

Nous connaissons de plusieurs passages des évangiles, que Jésus aimait se retirer dans un lieu désert, pour prier (p.e., Lc 9, 18). C'est ce qu'il fera pendant quarante jours. Luc ne fait pas état des occupations de Jésus au désert, sinon qu'il y serait tenté par le démon. Mais s'il est seul, à qui s'adresse-t-il ? Est-il possible qu'il passe ce temps à ne penser qu'à lui ? Non il ne peut que prier. Pour lui, prier ce n’est pas seulement faire usage des formules juives de prières (bien qu'il le fera aussi). Pour lui c'est surtout se retrouver dans la communion avec son Père et le Saint-Esprit, et se retrouver avec tous les humains, et se retrouver avec moi, pour qui il offrira aussi sa vie au Père pour me sauver.

Retrait de Jésus au désert pour être avec son Père et avec chacun de nous. Pour hâter le jour de notre libération. Pour être plus près de nous, il cherche à être plus près du Père et de l'Esprit dont il a la plénitude.

Une bonne leçon pour nous qui nous contentons de quelques prières pour penser que nous sommes en règle avec Dieu. À ce moment-là, avons-nous conscience de la grandeur de la prière de Jésus avec son Père, de sa conversation? À propos de notre prière, Saint Josémaria Escriva disait:

  • Tu m'as écrit: "Prier, c'est parler avec Dieu. Mais de quoi?" — De quoi? De Lui de toi: joies tristesses, succès et défaites, nobles ambitions, soucis quotidiens..., faiblesses! actions de grâces et demandes, Amour et réparation.

En deux mots, Le connaître et te connaître: "se fréquenter'' (Chemin, n.91)

Si nous nous approchions ainsi du Seigneur dans l'Eucharistie, peut-être perdrions-nous aussi l'appétit des choses de la terre.

2. Absorbé dans la prière, Jésus a faim. Nous avons sans doute tous ressenti soudainement que la faim nous tenaillait après avoir consacré de longues heures à une activité intense que nous aimons profondément : une randonnée, un sport, un travail délicat, ou même, le bonheur d’être en bonne compagnie. Mais plus ou moins tard, une réalité s’impose à nous : nous sommes humains, nous avons faim.

La même chose arrive à Jésus au désert. Il a faim. Mais la plénitude de l’Esprit Saint qui l’a amené au désert lui donne les forces pour accomplir la mission exigeante qu’il s’était fixée : ne pas manger avant d’avoir fini sa rencontre avec son Père. Peut-il cependant être insensible à la faim? Non, pas plus que nous. Quand nous avons faim, nous voulons manger.

Avoir faim n’est pas péché, dit-on. Et c’est vrai. Mais manger mal, trop manger ou manger lorsqu’il ne le faut pas peut l’être. Par obéissance au Père, l’Esprit a révélé au Fils qu’il doit attendre la fin de cet exercice spirituel avant de manger. Jésus tient ferme; mais « ventre affamé crie famine ». Jésus persiste, et le démon (eh oui, ce vieux-là finit toujours par montrer les cornes…), le démon, donc s’alarme devant la force de Jésus. C’est un ennemi. Il est fort. Serait-il le fameux « Messie » ?

Pour tous les humains, il est normal d’être tenté. Jésus est humain, et peut donc être tenté. Il a voulu prendre notre chair et sa faiblesse dans l’impeccabilité du Fils de Dieu. Or, de fait, il est tenté. Comme nous. Au contraire de nous, il ne peut pas offenser le Père, parfaitement uni dans l’amour de l’Esprit Saint. Il est tenté, mais il résiste à la tentation.

3. L’évangile que nous contemplons est pour nous une invitation à apprendre de Jésus à prier et à « jeûner » plus intensément dans notre vie. C’est dans une intense prière que nous oublierons l’attraction des bonnes choses de la terre en nous centrant sur l’essentiel : l’amour de Dieu, dans une conversation intense avec Dieu.

Mais l’évangile nous rappelle aussi que même si nous sommes saints, même si nous sommes très près de Dieu (Le sommes-nous vraiment?), nous serons tôt ou tard exposés à la tentation (les biens matériels, l’orgueil, ou la flatterie, comme pour Jésus). Rien de particulier là –dedans, sauf pour l’orgueilleux, le vaniteux, l’hypocrite.

Mais Jésus nous montre comment résister au démon de la tentation : par la prière et la persévérance dans l’amour de Dieu.

Dans Chemin, on nous encourage à fixer humblement le regard vers le Seigneur, conscient que c’est lui qui nous délivrera :

  • Au vif. - Tu te sens ainsi. Tout en tes facultés et en tes sens te fait souffrir. Et tout est tentation pour toi. . .

Sois humble, j'insiste; tu verras qu'on te sortira bientôt de cet état: la douleur tournera en joie, et la tentation, en ferme assurance.

Mais d'ici là, avive ta foi; remplis-toi d'espérance; fais de continuels actes d'Amour, même si tu penses qu'ils te sortent des lèvres seulement. (n. 727, Saint Josémaria Escriva).

La recette est éprouvée : le démon abandonne Jésus après trois tentatives. Les quarante jours de prière et de sacrifice de Jésus au désert sont éprouvants, mais désormais, c’est un Jésus encore plus rempli d’amour de Dieu, d’affection et de dispositions intérieures intenses que nous retrouvons. Le Démon ne peut s’approcher de Lui.

Mais nous savons, comme Saint Luc, qu’il reviendra non sans avoir soulevé préalablement bien des juifs contre lui.

  • Le démon s’éloigna de lui jusqu’au moment fixé.

Ce moment fixé, nous savons que c’est celui de la Croix. Pour nous rappeler l’importance de la prière et comment le « jeûne » (le sacrifice) est important dans notre lutte, c’est le dernier conseil que Jésus donnera à ses disciples avant de prendre sa croix : « Veillez et priez, pour ne pas tomber en tentation » (Mc 13, 33) . C’est ce que Lui, Jésus, a fait. Son sacrifice nous a libéré, sinon de nos tentations, qui peuvent avoir un sens positif, au moins de nos fautes, et de leurs conséquences sur notre salut éternel.

Profitons-donc de ce temps de Carême pour veiller, nous aussi, et prier avec Marie sa Mère, accompagnés de la délicatesse de l’apôtre Jean.

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Lectures du dimanche 25 février 2007
1er dimanche de Carême

Première lecture : Dt 26, 4-10 La profession de foi du peuple d'Israël

Psaume : Ps 90, 1-2, 10-11, 12-13, 14-15ab R/ Reste avec nous, Seigneur, dans notre épreuve

Deuxième lecture : Rm 10, 8-13 La profession de foi en Jésus Christ

Evangile : Lc 4, 1-13 La tentation de Jésus


vendredi 23 février 2007

Élections dans le panorama...


" Votez pour moi ! Faites-moi confiance ! "

Une fois tous les quatre ans, on a besoin de nous. Et nous plus souvent qu'autrement, on a besoin d'eux. Le rituel est recommencé. En êtes-vous fatigués ?

Vous ne devriez pas, car c'est extrêmement important. En somme, vous donnez les clés de votre maison à des gens qui les réclament pour votre bien.

Un slogan qu'on a entendu quelques fois: "J'ai pas voté pour ça". Peut-être que certains manifestants avaient voté pour un autre parti, mais ceux qui ont élu celui qui est critiqué ont voté pour ça. C'est un choix personnel qui devrait dépendre davantage sur une étude approfondie que sur les beaux yeux de celui-ci ou les promesses de celui-là. Si dans son programme il y a quelque chose de profondément anti-humain ou anti-chrétien, vous devez chercher celui des candidats qui est le moins pire, mais vous votez nécessairement pour ça.

Et il vous reste le droit de faire un vote de protestation: annuler votre vote ou voter pour un candidat qui ne sera pas élu. Alors, en toute vérité, vous pourrez dire que vous n'avez pas voté pour cela. Sinon, la phrase est vide.

Mais tâchez donc de voter pour quelque chose, ou de voter tout court. Ainsi, vous ne laissez pas les autres décider pour vous.

Lectures complémentaires: Catéchisme de l'Église catholique, 2238 - 2246; Compendium du Catéchisme de l'Église Catholique, 453 - 465; Compendium de la doctrine sociale de l'Église, tout le chapitre VIII, à partir du n. 377, mais spécialement le point IV sur la démocratie, nn. 416 - 416; et n. 565.


Bon travail !

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  • Pour ceux de Rosemont-Petite-Patrie (Gouin) que ça intéresse, j'ai entrepris des démarches pour reprendre l'expérience des dernières élections fédérales: un forum des électeurs, où vous serez invités à rencontrer les candidats du comté pour vous faire une idée plus juste de votre vote. Je vous en reparlerai.

mercredi 21 février 2007

Tout le monde, tout de suite et à fond


Pour ceux qui ne le savent pas, le carême est commencé depuis minuit passé. Le carnaval de la Nouvelle Orléans (ou de Rio) fait souvent plus de bruit fait souvent ici que le Carême, qui nous touche pourtant de plus près.

C'est que le carême est affaire sérieuse. C'est la raison pour laquelle on a inventé le mardi gras. C'était pour se distraire avant d'entreprendre un travail sérieux d'ascèse, ou fort probablement dans bien des cas, pour faire bombance avant les 40 jours de jeûne alors exigés par notre sainte mère l'Église.

On continue de faire bombance le mardi gras, même si l'Église n'oblige plus au jeûne. On ne se défait pas facilement d'une mauvaise habitude. Pourtant, la liturgie de l'Église nous invite à entreprendre notre jeûne tout de suite, tout le monde, et à fond.

L'Église maintient toujours son obligation au jeûne (à tout le moins pendant deux jours, aujourd'hui et le Vendredi Saint sous sa forme stricte, et toujours, à travers l'esprit de sacrifice), à la prière et à l'aumône.

La lecture du prophète Joel lance cette invitation à tous

  • «Revenez à moi de tout votre coeur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! Prescrivez un jeûne sacré, annoncez une solennité, ... réunissez le peuple, tenez une assemblée sainte, rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons ! Que le jeune époux sorte de sa maison, que la jeune mariée quitte sa chambre !»
Traduit en québecois, cela veut dire "tout le monde, pas d'excuses".

Et l'Église invite à ne pas perdre de temps, en empruntant les mots de Paul au Corinthiens:
  • "C'est maintenant le moment favorable, c'est maintenant le jour du salut".
Difficille de lanciner, de perdre son temps à se demander !

Et pourquoi tout cela? Pour vivre justement, comme un bon témoin de Jésus, comme de bons fils de Dieu:

  • "Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d’agir devant les hommes pour vous faire remarquer. Autrement, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux." (Mat 6, 1) Suit ensuite l'énumération des oeuvres de pénitence: le jeûne, la prière et l'aumône.
C'est une invitation à aller à fond, à changer son coeur, à s'approcher de Dieu. On est moralement bien loin du carnaval, et de la fête des insensés, qui se réjouissent comme des fous avant de pleurer. Profitons de la petite croix de chaque jour pour pleurer quelques larmes à l'occasion, mais nous réjouir profondément à Pâques, en considérant le don infini de l'amour du Christ, Dieu fait homme, mort sur la croix pour nous sauver, et ressuscité le troisième jour pour rassurer notre foi et notre amour.

Lectures du mercredi 21 février 2007
--(C) Bible de la Liturgie--
Mercredi des cendres

Première lecture : Jl 2, 12-18

Psaume : Ps 50, 3-4, 5-6ab, 12-13, 14.17 R/ Donne-nous, Seigneur, un coeur nouveau, mets en nous, Seigneur, un esprit nouveau.

Deuxième lecture : 2Co 5, 20-21; 6, 1-2 “Laissez-vous réconcilier avec Dieu”

Evangile : Mt 6,1-6.16-18

lundi 19 février 2007

Marche d'hiver à la campagne

vendredi 16 février 2007

Et la tour de Babel ?


Un jour, les hommes ont découvert qu'ils étaient dieux. Ils ont décidé d'édifier un monument à leur mémoire. Jusque là, tout le monde était d'accord. Au moment de s'attribuer le mérite, commencement de mésentente. Qui était le petit roi qui allait enterrer Dieu? Pas besoin de Nieztches pour décider. Tout le monde devenait dieu. Mais plus personne ne voulait se comprendre, plus personne ne pouvait se parler. Et aujourd'hui la lutte continue. Toujours plus complexes, les langues se sont multiplées pour supporter tout le monde son candidat, et les guerres se sont élevées, et aujourd'hui, du haut de la grandeur de sa tour d'ivoire, chacun contemple son royaume endormi sous le brouillard de sa pédantrie. Triste situation. Encore aujourd'hui, "Nous ne voulons pas qu'il règne sur nous"(Lc 9, 14) ...
Vous me demandez si je crois à la tour de Babel? Regardez autour de vous, sa présence est encore plus qu'évidente.

jeudi 15 février 2007

Au sujet du déluge

Dans les débats exégétiques, on questionne souvent la possibilité d'un déluge universel. Les textes de la Genèse sont très clairs, mais ils le sont aussi d'une création en sept jours... Doit-on porter foi au déluge universel?

Il nous faut d'abord faire référence au langage de ce premier livre des origines: mystérieux, simple, il nous rappelle les idées fondamentales sur les origines de l'humanité, et de sa relation étroite avec Dieu dès les premiers temps. Le récit de la création nous rappelle l'étroitesse de la relation entre nos premiers parents et Dieu. Cette idée est reprise dans le récit de Noé. Devant la méchanceté des hommes, Dieu veut le détruire. Hum... Aurait-il regretté nous avoir créé? Du point de vue du mal, il est "déçu" de nous. La Genèse s'étonne du mal, depuis le meurtre de Cain.

  • « Je vais effacer de la surface du sol les hommes que j'ai créés - et, avec les hommes, les bestiaux, les bestioles et les oiseaux du ciel - car je regrette de les avoir faits. » Mais Noé trouva grâce aux yeux du Seigneur (Gen 6, 7.8)

Il est clair que la liberté des hommes prime sur les dons de Dieu, et que Dieu, voyant notre mal, déplore le mauvais usage de la liberté. Il est présenté comme quelqu'un qui regrette sa décision initiale. Mais immédiatement après, il voit Noé, et se réjouit de ce qu'il soit bon (une réminiscence de ce commentaire de Dieu à la fin de chaque journée de la création). Et comme Dieu avait vu que cela était très bon, il "repense" à sa promesse de rédemption, et la voit se réaliser à travers le seul homme juste présent. Non il ne détruira pas, il purifiera par l'eau. Plusieurs Pères de l'Église ont vu là une annonce du baptême dans l'arche de l'Église.

Alors Dieu détruit? Non il purifie, en détruisant le péché. C'est là qu'il faut trouver une première intention de Dieu dans le déluge. Pour purifier, il faut enlever le mal. Le déluge enlève les traces matérielles du mal, et les méchants qui ne le regrettent pas. Mais l'homme bon est sauvé. Le mauvais, l'orgueilleux, ne veut pas être sauvé. Dieu ne lui enlève rien, l'homme n'en veut pas. Mais le juste... il continue de l'aimer. Voilà, en quelques mots, les "raisons" du déluge: Dieu veut donner à l'homme juste ce à quoi il a droit: l'amitié avec Dieu dans un univers spirituel ET matériel purifié.

Mythe de l'Atlantide, enfoncement d'un sous-continent, déluge universel... Physiquement, qui sait? Ce n'est pas l'affaire de la Genèse de nous informer des ces cataclysmes. Mais aujourd'hui, alors que nous parlons de réchauffement planétaire, nous élaborons toutes sortes de scénarios apocalyptiques qui font vraiment penser au déluge. D'ailleurs, on parle de la possibilité du soulèvement des eaux littorales qui feraient un mal irréparable à des régions basses de tous les continents. On parle de processus "rapide et irréversible"... un déluge, quoi ?

Dieu aurait-il des raisons de le faire ? Pour certains, la question ne se pose pas, puisque Dieu n'existe pas. On les entend même dire que c'est la faute des humains qui ne veulent pas changer de genre de vie, qui ne se soucient pas de l'avenir de la planète, qui dépensent à un rythme effréné dans la consommation énergétique. Le langage reste éthique, et tourne autour de l'irresponsabilité morale.

Alors, Cain croyait en Dieu?, et les contemporains de Noé ? Probablement pas, ou en tous les cas, ils l'ignoraient. Et n'est-ce pas cela qui a amené Dieu à purifier l'homme par quelque chose qui l'a amené à revenir à l'essentiel?

Il est certain que l'actuel débat écologique nous amène à reconsidérer des positions d'assurance égoïste, et des comportements puérils. C'était là que devait mener le déluge. Le vrai déluge, celui du baptême doit nous amener à cette parfaite purification qui nous ramènera au Père. Peut-être quelques bousculements humains ou globaux pourront-ils nous aider à reconsidérer certaines de nos positions arrogantes face à Dieu, l'homme et la vie?

dimanche 11 février 2007

HOMÉLIE du 6e dimanche du Temps ordinaire C, Journée des Malades

6e dimanche du Temps ordinaire C

Dimanche des malades

Dans la première lecture, Jérémie nous invite à regarder plus loin que l’immédiat : « Béni l’homme qui met sa confiance dans le Seigneur, dont le Seigneur est l’espoir ». Celui qui fait confiance au Seigneur est comme un arbre solide où les sous-sol humide nourrit vigoureusement les racines. « Son feuillage reste vert; il ne redoute pas une année de sécheresse ».

Chacun de nous désire être comme un arbre plein de sève. La santé c’est important disons-nous au commencement de chaque année. Significatif, d’ailleurs que le souhait du paradis à la fin de nos jours soit remplacé maintenant par le souhait de bonne santé. Combien de fois nous a-t-on dit : « Sans la santé, qu’est-ce qu’on peut faire ? » . À cela je répondrais : « travailler à son paradis pour la fin de ses jours ». Cela dit, il est indéniable que la santé, c’est important. Le cinquième commandement de Dieu nous le rappelle dans sa forme actuelle : « Tu ne commettras pas de meurtre » . Le meurtre étant le nom général donné èa l’homicide, au suicide, et à toute infraction quant à l’intégrité personnelle ou celle des autres.

Mais la santé n’est pas une fin en soi. S’il est vrai que Jésus a guéri beaucoup de malades, il est indéniable qu’il n’a pas guéri tout le monde. Il a lui-même laissé mourir la petite Tabitha, fille du chef de la synagogue pour la ressusciter une demi-heure plus tard. Lui qui a guéri le serviteur du centurion à distance, avait le pouvoir de le faire pour tout le monde, et cependant, il ne l’a pas fait. Parce qu’à quelque part, souffrir peut avoir une utilité.

C’est Jésus qui nous le dit dans l’Évangile : « Heureux… les pauvres, ceux qui avez faim…, Soyez heureux, sautez de joie, car votre récompense est grande dans le ciel ».

Voilà un message qui passe mal dans une société hédoniste. Quand la recherche du plaisir est ce qu’il y a de plus important, souffrir est contraignant ou carrément déplaisant. C’est comme si le Seigneur faisait exprès pour nous faire regarder ailleurs que là où est le plaisir.

Et pour cause : car le plaisir gâte. Il endort aux nécessités supérieures et aux nécessités d’autrui. Le plaisir amène à se satisfaire, et s’inquiéter du présent. La souffrance nous force à penser au lendemain, et à ceux qui nous aiment et se dépensent pour nous. Celui qui souffre ainsi, il est heureux, car sa « récompense est grande dans les cieux »

« Ces croix innombrables, rencontrées quotidiennement et offertes à Dieu par amour, se retrouvent chaque jour sur l’autel. C’est à la messe qu’elles prennent tout leur sens. Chaque fois que sont prononcées les paroles de la consécration – « …ceci est mon corps livré pour vous… ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés » –, c’est le Christ tout entier qui s’offre pour sauver le monde, pour le ramener à son Père. Le Christ tout entier : Tête et Corps. Il est la Tête et nous sommes les membres de son Corps qui est l’Église.

Déposées librement sur la patène en même temps que le pain et dans le calice en même temps que le vin, saisies par le Christ qui les offre en même temps que sa vie, nos vies offertes deviennent son Corps et son Sang. Ainsi, nos vies et nos souffrances servent aussi à sauver le monde. Peut-on imaginer plus grande dignité?

« Le Christ n’explique pas abstraitement les raisons de la souffrance, mais avant tout il dit : ‘’Suis-moi! Viens! Prends part avec ta souffrance à cette oeuvre de salut du monde qui s’accomplit par ma propre souffrance! Par ma Croix ‘’! Au fur et à mesure que l’homme prend sa croix, en s’unissant spirituellement à la Croix du Christ, (…) (il) trouve dans sa souffrance la paix intérieure et même la joie spirituelle. (…) Surmonter le sentiment de l’inutilité de la souffrance, impression qui est parfois profondément enracinée dans la souffrance humaine, devient une source de joie. » » (tiré de Vivre, souffrir et mourir, pourquoi ?, OCVF, 2006)

Après, tout, souffrir par amour, n’est-ce pas ce que la maternité, la paternité, et beaucoup de travaux bien assumés nous enseignent ?

Ne craignons pas la douleur. À l’instar de saint Josémaria Escriva, répétons ces mots, quand nous nous sentons spécialement sollicités par une souffrance non mérité ou non voulue : Bénie soit la douleur. — Aimée soit la douleur. — Sanctifiée soit la douleur... Glorifiée soit la douleur! (Chemin 208)

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Merci à l'Organisme catholique pour la vie et la famille, pour l'illustration et la citation.

On peut trouver ce document au lien suivant: OCVF

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Liens pour les lectures de la messe (Bible de la liturgie (C))


Première lecture : Jr 17, 5-8 Malédictions et bénédictions de l'ancienne Alliance

Psaume : Ps 1, 1... En Dieu, notre espérance, en Dieu, notre joie !

Deuxième lecture : 1_Co 15, 12...20 Résurrection des morts et résurrection du Christ

Evangile : Lc 6, 17...26 Bénédictions et malédictions de la nouvelle Alliance




samedi 10 février 2007

S'habituer à faire la volonté de Dieu

Lettre de février du Prélat de l'Opus Dei, Mgr. Xavier Etchevarria

vendredi 9 février 2007

Hérouxville, la tolérance et la vérité

Surprise, ce matin en regardant les journaux. Les "invincibles" de l'accommodement raisonnable envahissent courageusement (de nuit) le petit village de Hérouxville et le parsèment de graffitis odieux contre la position officielle de ses élus en matière de code d'éthique.

Le crime: avoir dit tout haut ce que des milliers de gens disent tout bas: qu'on aimerait bien que les immigrants chez nous prennent la peine de s'intéreser à nos us et coutumes.

On est peut-être allé trop loin en parlant de lapidation, etc. Peut-être se se fait-on une idée des immigrants comme étant les immigrants musulmans. C'est gauche, mais ce n'est pas méchant. Mais n'y a-t-il pas dans le geste le désir de faire comprendre au reste du Québec qu'on existe, qu'on a un mot à dire dans les enjeux nationaux et que la ligne éthique des bien-pensants laisse un bon nombre de gens de côté: le petit peuple qui essaie de comprendre quelque chose, d'intervenir, de dire sa manière de penser à d'inexorable bourgeois citadins en grosses voitures polluantes qui pondent des manières de faire en société sans tenir compte d'eux.

Ce n'est pas la première fois. En matière d'éducation, les catholiques se sont fait passer un sapin (ainsi que la facture) en se voyant retirer la religion de l'école et les cours de religion, quand on sait que 80 % des parents les demandaient pour leurs enfants. Le cardinal Ouellet a eu beau le dire dans le Devoir et à la Télé de Radio-Canada, qu'à cela ne tienne. Pas un mot après ses déclarations. Me fiant à mes expériences personnelles par rapport aux journaux, on a sans doute fait de ses paroles ce qu'on m'a promis de faire des miennes: s'arranger pour que je ne sois plus jamais publié (le fait est réel, et dit par quelqu'un de très public). Car les bien-pensants, les tenanciers de la tolérance, n'aiment pas qu'on s'élève contre eux publiquement.

C'est alors qu'intervient l'escouade des "invincibles": vierges offensées, slogans, graffitis... La vérité fait-elle si mal que cela en entendre?

Je ne partage pas les idées des élus d'Hérouxville en cette matière, mais de grâce, écoutons-les. Ils ont droit de parole, et peuvent fort bien nous rappeler que tolérance et vérité ne partagent pas généralement le même lit. Peut-être le Québec profond a-t-il quelque chose à nous dire.

jeudi 8 février 2007

Le sourire de Bakhita


Mona Lisa a bien fait jaser en 2006, Son énigmatique sourire cachant quelque mystère aux amateurs d'ésotérisme ou du génie de DaVinci.

Mais qui connaît Bakhita "la choyée de Dieu" d'après son nom africain?

Si l'on peut dire que le sourire de Mona Lisa est mystérieux, il est empreint d'une certaine froideur, distante et peut-être triste. Celui de Bahkita, cependant, est accueillant, franc, plein de joie et de liberté.

Contraste des sourires, et des situations. Mona Lisa est une riche bourgoise, qui d'après les plus récentes nouvelles, sort de grossesse. Elle vient d'être "délivrée", et la joie de la maternité semble masquée par la souffrance et la fatigue. Bakhita est une petite religieuse qui s'est occupée des enfants des autres toute sa vie au sein de la communauté des religieuses canosiennes, en Italie.

Son parcours n'a rien de la vie facile de la bourgeoise de la Renaissance. Bakhita est née dans une famille aisée du Darfour, dans l'actuelle Somalie, elle est est enlevée par des trafiquants d'esclave à l'âge de 9 ans, et passe d'un maître à l'autre, est battue et maltraitée, puis rachetée par le consul de l'Italie, à Khartoum au sortir de son adolescence. Celui-ci la libère immédiatement, et elle exerce pendant 8 ans le métier d'aide familale. Elle entre ensuite dans l'Église, et peu de temps après, s'engage dans les religieuse canosiennes . Elle passera sa vie à éduquer dans la foi des enfants italiens. Elle meurt en 1947

On comprend son sourire: c'est le sourire de Paul et de François, qui ont pris la croix généreusement et ont rencontré Jésus. C'est le sourire de la paix, et de la souffrance assumée. Mona Lisa semble dire: "Ça va". Bakhita, elle semble dire: "Jésus est bon, Jésus m'a délivrée, Jésus t'a sauvé"

Oui, franchement, je préfère le sourire de Bakhita, qui me rappelle celui d'un autre Saint que j'ai connu et qui avait le même message: Saint Josémaria. Il a d'ailleurs été béatifié le 17 mai avec Bakhita. Les deux ont été canonisés en octobre, elle, le 1er octobre de l'an 2000, et lui, le 6 octobre de l'an 2002. Curieuses coincidences.

mardi 6 février 2007

Existe-t-il encore des pharisiens ?

L'évangile de la messe d'aujourd'hui (Mc 7, 1-13) nous montre "Jésus entouré" des pharisiens. Ces messieurs avaient des leçons à donner à Jésus: "tes disciples ne se lavent pas les mains avant les repas". Ils avaient sans doute raison de le lui dire, si cela faisait parti des rites de purification des Juifs, comme l'explique St Marc, qui écrit pour St Pierre.

Jésus ne le nie pas. Mais il leur répond: Isaïe a fait une bonne prophétie sur vous, hypocrites, dans ce passage de l'Écriture : Ce peuple m'honore des lèvres,mais son coeur est loin de moi. Il est inutile, le culte qu'ils me rendent ; les doctrines qu'ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Autrement dit, Si c'était pour les bonnes raisons que vous me dites cela, je vous donnerais raison. Mais, vous n'êtes pas motivés par mon amour. En fait, on sait qu'ils cherchaient à le prendre en défaut.

Le Seigneur s'impatiente du fait que sous prétexte de justice ("accomplissement"), ils manquent d'amour envers Dieu et le prochain. Il en donne un exemple éloquent dans cet évangile: pour ne pas avoir à aider leurs parents en vieil âge, certains d'entre eux promettaient de donner de l'argent au temple (plus tard, bien sûr), et dès lors ils étaient "excusés" de leur venir en aide.

Les pharisiens sont-ils en voie de disparition ? Si pour justifier certaines pratiques bien vues dans notre société on néglige ses devoirs envers l'ensemble de la société, ou envers la famille ou les abandonnés, on a sans doute affaire à du pharisaïsme. Cela va de certaines pratiques acceptées légalement mais immorales, à réformer l'Église sans s'appuyer sur le magistère de Pierre... De ce point de vue, non je ne crois pas que le pharisaïsme soit mort.

Et je m'imagine qu'après cette remontrance, Jésus a invité les siens faire plus attention aux purifications, question de montrer plus d'amour et de reconnaissance à Dieu , et de ne pas donner raison inutilement à ceux qui voulaient les perdre (Mc 14, 48)

dimanche 4 février 2007

Encore au sujet des vocations...


Je me suis rendu compte que Saint-Ambroise est en train de réaliser un record à Montréal: en 2006 nous avons envoyé un séminariste au Grand Séminaire, et il semble bien que 2007 compte sur un autre séminariste. Pas mal pour une petite paroisse comme la nôtre. Je vous demande simplement de prier pour les vocations dans le diocèse, et spécialement pour ceux que Dieu voudra envoyer d'ici. Merci !

HOMÉLIE du 5e dimanche du temps ordinaire C, dimanche des vocations

Les lectures de ce dimanche nous invitent à écouter.


Au départ, Isaïe voit la nécessité que quelqu’un parle au nom du Seigneur, mais ce ne semble pas un appel où il se sent personnellement invité. Comme nous tous, il est conscient de la distance entre le message de Dieu et ce qu’il est. C’est pourquoi il ne se sent pas particulièrement interpelé. « C’est pour les autres, moi je suis trop impur, ma bouche ne fait que proférer des insanités ». Le Seigneur n’est pas en désaccord, mais en lui purifiant la bouche avec le charbon, cet argument ne tient pas. Et comme le futur prophète hésite encore, Dieu demande expressément : « Qui enverrai-je ? Qui sera notre messager ? » Isaïe comprend que le Seigneur compte sur lui, sans l’obliger complètement. Il donne a Isaïe la possibilité de répondre librement, il compte sur lui: « Moi, je serai ton messager : envoie-moi. » Comme pour Isaïe, le Seigneur compte sur nous, mais il veut que librement nous nous engagions à lui.

Le cas de Paul de Tarse, présenté dans la deuxième lecture est apparemment différent. On croirait, à lire le récit de la conversion de Paul, que celui-ci a été obligé à le suivre. N’est-il pas violemment tombé au sol, vu une lumière intense qui le rend aveugle, et entendu le message de Jésus? Cela pourrait en effet laisser penser qu’il n’a pas eu le choix. Cependant, « il est même apparu à l'avorton que je suis. Car moi, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d'être appelé Apôtre, puisque j'ai persécuté l'Église de Dieu ». Il se dit apôtre, malgré ce qu’il a fait : « ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et la grâce dont il m'a comblé n'a pas été stérile. Je me suis donné de la peine plus que tous les autres ; à vrai dire, ce n'est pas moi, c'est la grâce de Dieu avec moi ».

Paul est devenu « envoyé » du Seigneur (apôtre) en acceptant la grâce de Dieu, et en travaillant durement pour accomplir les plans de Dieu (Je me suis donné de la peine plus que tous les autres). Mais comme pour Isaïe ou les autres apôtres, c’est la grâce de Dieu qui a rendu la réponse efficace.

Les apôtres, eux avaient l’excuse de l’amitié. On est amis, on s’entraide, mais chacun à sa place. Vraiment ? N’avaient-ils pas commencé à céder leur barque à Jésus pour sa prédication ? N’étaient-ils pas tout joyeux de pouvoir collaborer de la sorte? N’avaient-ils pas commencé à comprendre que le Seigneur leur demandait plus que le bateau ou le déjeuner occasionnel près du lac de Génésareth ? Ne voyaient-ils pas, comme Isaïe, que Jésus pourrait avoir besoin d’eux?

À Pierre qui s’étonne des merveilles opérées par Jésus, celui dit « « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Il est dès ce moment appelé à quelque chose de plus. Il s’y rend joyeusement, et les autres le suivent. Comme le dit l’évangile de dimanche : « Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent. »

Toutes les vocations commencent par l’étonnement. Aucune vocation ne devient réalité sans la grâce. Mais personne ne répond à la vocation sans la liberté de vouloir suivre Jésus. En ce dimanche des vocations, prions pour que tous les appelés répondent. Bien sûr, il faut le demander inrtensément pour les prêtres et les vocations religieuses, comme le demande expressément le cardinal Turcotte. Mais songeons aussi à ces nombreux laïcs qui s’engagent sur lers voies d’un mariage chrétien, ceux qui concrètement suivent la préparation au mariage dans cette paroisse, et tous ceux qui veulent trouver Dieu dans le travail ordinaire. Vocation signifie appel. Qui a dit que Dieu n’appelait que les prêtres et les religieux et religieuses. Saint Josémaria Escriva disait déjà, dans les années 30 « Tu ris parce que je te dis que tu as la "vocation du mariage"? — Eh bien, tu l'as. Et c'est bien une vocation. Mets-toi sous la protection de saint Raphaël pour qu'il te conduise dans la chasteté jusqu'au bout du chemin, comme il guida Tobie. » (Chemin, 27). Le point est toujours actuel, quand on sait que bien des gens craignent de s’engager sur le chemin du mariage chrétien, ou même à plus…

Le conseil de prier Saint Raphaël pour les vocations tombe bien...

Mais la réponse viendra toujours des hommes, aussi faut-il « prier le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson (Mt. 9, 38)».


Liens sur la "Bible de la liturgie" ((C) cef)

Première lecture : Jr 17, 5-8 Malédictions et bénédictions de l'ancienne Alliance
Psaume : Ps 1, 1ab.2, 3, 4.6 R/ En Dieu, notre espérance, en Dieu, notre joie !

Deuxième lecture : 1Co 15, 12.16-20 Résurrection des morts et résurrection du Christ

Evangile : Lc 6, 17.20-26 Bénédictions et malédictions de la nouvelle Alliance




samedi 3 février 2007

La foi et le climat

Vu aux nouvelles de Radio-Canada hier soir. La lectrice du téléjournal nous confirme qu'il n'y a plus de doute (au cas où il en restait encore): le réchauffement planétaire est maintenant confirmé. Trois cent savants sont d'accord pour dire que la planète se réchauffe plus rapidement qu'avant, et que c'est fort probablement le résultat des habitudes humaines. Voilà. C'est dit. Il ne reste plus qu'à y croire.

S'il fallait qu'on demande aux fidèles de partout de croire parce que trois cents théologiens ont dit quelque chose, ce serait la révolution. D'ailleurs, il y a déjà eu un concile, Vatican II, où plusieurs milliers d'évêques ont unanimement rassemblé le crédo pour l'an 2000, à la lumière de l'Esprit Saint; et il s'en trouve pourtant beaucoup pour douter. Comme quoi dans la foi il y a aussi une question de volonté. Personne ne peut vérifier ce que disent les trois cents scientifiques, mais néanmoins on les croit. Pourquoi mettre tant de résistance à accepter la foi de Jésus qui a pourtant montré son origine divine tout au long de l'histoire des hommes?

vendredi 2 février 2007

Jour de la Présentation

Une petite journée avec des allures de temps des fêtes ! Aujourd'hui, 40e jour après Noël, l'Église nous invite à revivre le geste de la Sainte Famille. Marie et Joseph se rendent au Temple, pour "racheter leur Fils premier-né" comme le demandait la Loi.

Jésus devait-il être racheté ? Non, car il est celui qui devait sauver. Marie devait-elle être purifiée ? Pas plus, car son fils Jésus est "né de l'Esprit Saint". Cependant, Joseph accomplit son travail et offre pour sa femme et son fils une couple de colombes.

Apprenons de leur humilité. Et de leur leur finesse à accomplir la Loi, par amour pour Dieu. Entretemps, celui qui est présenté au temple est en train de s'offrir pour comme "une offrande sainte". En comme, un premier pas vers le Calvaire. Et l'accomplissement de la promesse: le roi gloire rentre dans son temple.

Se purifier! Toi et moi nous avons bien besoin de purification! — Expier et, en plus de l'expiation, l'Amour. — Un amour qui soit un cautère brûlant les impuretés de notre âme, et un feu embrasant de flammes divines la misère de notre cœur. (St Josémaria Escriva, Quatrième mystère joyeux, Saint Rosaire)

Avez-vous éteint vos lumières ?

Hier soir, on nous encourageait à éteindre toutes nos lumières peu avant 20 heures, pour la survie de la planète... Outre le fait que je n'y ai pas pensé, je me demande un peu ce que ça change dans la vraie vie. C'était, nous disait-on pour protester contre les politiques qui encouragent le réchauffement climatique, à la veille de la publication du fameux rapport de l'ONU à Paris. D'accord, on envoie un message. Mais à qui ? À son voisin, surtout, car d'après Hydro, ça ne fait pas vraiment de différence. Et si les voisins prennent note, ensuite, quoi ?

Ces gestes symboliques sont, hélas, trop d'occasions de se donner bonne conscience. On a éteint les lumières cinq minutes: "J'ai fait ma part pour l'environnement". Et on continuera de s'acheter des grosses voitures, et de laisser les lumières inutiles allumées dan la maison. Et de laisser l'auto réchauffer à l'extérieur pendant 20 minutes parce qu'il fait froid...

Encore une de ces campagnes de "sensibilisation" où parce qu'on se convainc qu'on sait quelque chose ou qu'on a porté un geste, on est devenu responsable. Comme point de départ, ça va, mais quel sera le prochain geste, et l'autre, et l'autre ? La vertu s'acquiert dans la répétition des actes, et non seulement dans la connaissance ou l'apprentissage théorique.

jeudi 1 février 2007

Montréal, cet après-midi

De la liturgie des heures de ce matin


C'est Saint Léon le Grand qui nous parle:

Aucun malade ne se voit refuser la victoire de la Croix, et il n'y a personne qui ne trouve un secours dans la prière du Christ; si elle a profité à beaucoup de ses bourreaux, combien davantage aidera-t-elle ceux qui se tournent vers lui ?

    • Consolante réalité qui nous réconcilie avec l'idée de se donner pour un motif qui en vaut le sacrifice. Un peu plus loin, St Léon continue:
Le peuple chrétien est invité à posséder les richesses du paradis, et l'accès à la patrie perdue s'offre à tous ceux qui ont reçu le sacrement de la nouvelle naissance, pourvu que personne ne se fasse fermer ce chemin qui a pu s'ouvrir devant la foi d'un malfaiteur.

  • Une invitation aux eaux de la grâce, aux eaux du baptême, qui pardonnent comme au bon larron. Pourvu que nous en soyons dignes, et que nous regrettions sincèrement, comme le pauvre Dimas, les nombreuses offenses que nous avons commises.

Dans les prières de la messe d'aujourd'hui

Prière sur les offrandes: C'est toi qui nous donnes, Seigneur, ce que nous t'offrons, pourtant tu vois dans notre offrande un geste d'amour; aussi te prions-nous avec confiance : puisque tes propres dons sont notre seule valeur, qu'ils fructifient pour nous en bonheur éternel (t.o VIII).

  • Belle considération qui nous rappelle le plus important: tout ce que nous avons, nous l'avons reçu de Dieu. C'est un formidable encouragement à l'humilité, qui nous grandit, car tout nous vient de Dieu. Nous sommes rien sans lui.
  • Et puis, quelle merveilleuse manière de vivre l'humilité: en fils et filles de Dieu. Si Dieu est si bon pour nous, c'est qu'il nous aime d'un amour de Père, et qu'il n'attend de nous qu'un peu de correspondance d'amour, si nous le voulons bien...
  • Et ensuite, comme disait la Grande Thérèse, "le ciel pour toujours, toujours".
  • Espérons