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vendredi 30 mai 2008

HOMÉLIE DU 9e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE.

Les confirmations de Saint-Ambroise (Mgr Parent, chancellier de Montréal)

IL FAUT FAIRE LA VOLONTÉ DE MON PÈRE QUI EST AUX CIEUX.

Avec le retour du temps ordinaire dans la liturgie dominicale, par hasard, tous les textes qui nous sont offerts aujourd'hui nous rappellent que nous sommes pécheurs et que Dieu nous attend pour nous pardonner. C'est qu'on ne va nulle part dans la vie chrétienne si on n'a pas conscience de tout avoir recu de Dieu.

Déja, l'antienne d'ouverture nous introduit dans cette réalité: "Regarde-nous, Seigneur... Enlève tous (mes) péchés". Où irions-nous sans lui, qui possède les paroles de la vie éternelle?

Dans le temps de Pâques, tout comme dans les grandes célébrations du temps ordinaire, nous sommes éblouis par la bonté du Dieu un et trine, qui se donne à nous dans l'eucharistie (son corps et son sang), ou de Dieu qui se niche en nous par l'inhabitation du Saint-Esprit. Ou encore, l'amour gratuit de Dieu nous est rendu manifeste par le Sacré-Cœur de Jésus ou dans l'admiration de son corps ressuscité. Devant de telles merveilles et une bonté si puissante, on pourrait se retrouver si petits qu'il ne reste plus qu'à laisser Dieu agir, trop incapables de faire quoi que ce soit.

Or, s'il est vrai que nous sommes pécheurs, nous ne devons jamais oublier que dans sa toute-puissance, Dieu respecte notre liberté, et "qu'il ne nous sauvera pas sans nous" (Saint Augustin). Avant d'attendre que Dieu nous ouvre les portes du Paradis, nous voulons "nous y approcher et frapper". Et nous savons, comme le dit le texte de l'évangile d'aujourd'hui: "il ne suffit pas de dire 'Seigneur! Seigneur' pour entrer dans le Royaume des Cieux, mais ... faire la volonté de mon Père qui est cieux".

Qu'est-ce que l'accomplissement de la volonté de Dieu? Dans un premier temps, c'est sûrement l'accomplissement des commandements. Le Deutéronome rappelle aux enfants d’Israël « Les commandements que je vous donne, mettez-lez dans votre cœur », pour les contempler, le connaître à partir de votre cœur, les accomplir. Si nous les accomplissons, nous serons « bénis ». C’est-à-dire, que nous recevrons les grâces de Dieu qui nous amèneront à la conversion continue.

L'observance des commandements est certes une grâce de Dieu. Mais celle-ci nous amène à plus. La vraie conversion. La conversion continue est celle qui nous amène non seulement à connaître la loi et à « faire de notre mieux »; elle nous amène à nous dépasser en imitant Jésus dans on amour. De cette manière, les commandements de la loi de Moise continuent de nous inviter à être bons et à vivre la loi naturelle, mais l’exemple du Christ nous invite au dépassement dans un don continuel de soi. La justice dont parle Saint Paul dans la deuxième lecture est la sainteté que nous recherchons aujourd’hui dans l'exercice de la charité.

C’est dans le même sens que Jésus nous avertit : « Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc ». Dieu ne nous parle pas pour rien. Il affermit notre démarche de rapprochement vers lui, et nous encourage à aimer mieux. Merci Seigneur pour nous faire office de tapis. Loin de nous l’idée de te piétiner. Mais tu as voulu te mettre sous nous pour nous empêcher de couler ou de nous effondrer. Reste avec nous, que nous puissions trouver le fondement de notre vraie liberté de fils de Dieu.

Tout en frappant fermement notre conscience, afin qu'elle devienne plus sensible à la grâce divine, saint Jean insiste sur le fait que nous avons reçu une preuve magnifique de l'amour du Père envers les hommes. En ceci s'est affirmé l'amour de Dieu pour nous. Dieu nous a envoyé son Fils Unique afin que nous vivions par Lui. Le Seigneur a pris l'initiative, en sortant à notre rencontre. Il nous a donné cet exemple pour que nous partions avec Lui servir les autres, pour que, comme j'aime à le répéter, nous posions avec générosité notre coeur par terre, comme un tapis moelleux que les autres fouleront et qui leur rendra la vie plus aimable. Nous devons nous conduire ainsi parce que nous sommes devenus fils d'un même Père, ce Père qui n'hésita pas à nous livrer son Fils Bien-Aimé. (St Josémaria Escriva, Amis de Dieu, 228)