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vendredi 6 juillet 2007

Homélie 14e dimanche du Temps Ordinaire (c)


Ces épis signifient la moisson. L'évangile du jour nous présentent 72 moissonneurs dans le champ du Seigneur. Jésus rêve de voir la terre couverte par sa parole, le bon grain. Mais il a voulu avoir besoin de nous. Il sait qu'il ne fait que passer parmi nous, et il a conscience de la nécessité de former une relève pour sa moisson.

Pour les apôtres, tout devrait se faire tout seul. N'attendent-ils pas une délivrance spectaculaire au moment-même où Jésus retourne au Père ? Ils savent intuitivement qu'ils devront continuer la mission de Jésus, mais ils se voient plutôt comme des majordomes, ou des organisateurs qui verront à l'exécution des plans du maitre, peut-être même sans la nécessité de se salir les mains.

Pourtant, Jésus envoie les 72 disciples, d'où il tirera 12 apôtres, à prêcher la parole de Dieu, deux à deux, avec presque rien, et une bonne dose de grâce de Dieu. Il est là près d'eux, mais n'intervient pas. Ils avaient la foi en Jésus, puisqu'ils lui obéirent. Mais ils avaient aussi sans doute une certaine dose de scepticisme, quant à leur capacité de réaliser des grandes oeuvres, à la manière de Jésus. Néanmoins, ils partent, ils obéissent et reviennent enthousiasmés de la réponse.

"Même les démons nous sont soumis en ton nom". Telle est la force de la foi, et de la grâce de Dieu. Ils oublieront cela pendant la passion, mais après la venue de l'Esprit, à la Pentecôte, que de prodiges et de miracles, juste en invoquant le nom de Jésus dans un esprit de confiance et d'amour pour lui.

Aujourd'hui, malgré l'absence physique de Jésus, l'Église continue sa marche. Les merveilles de Jésus ne se tarissent pas. Les sacrements continuent de transformer les coeurs, et d'authentiques miracles sont accomplis par l'intercession des saints qui invoquent le nom de Jésus.

Et pourtant, comme les apôtres à l'Ascension, nous nous sentons incapables de ces merveilles. Nous sommes d'indignes serviteurs qui ne peuvent rien sans Jésus. Nous le sentons trop souvent loin de nous, et doutons de notre capacité d'accomplir de grandes réalisations. Mais Jésus est tout proche. Sa grâce est toujours toute-puissante. Nos rencontres avec lui, dans l'Eucharistie spécialement, sont encore plus intimes que celles que les disciples partageaient avec Jésus. Nous aussi pouvons, et devons apporter notre contribution à semer et moissonner.

Et c'est sans doute là une des idées centrales de cette leçon de l'Évangile: "Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson"

Aujourd'hui encore, l'Église a besoin de vocations. Y en a t-il, parmi nous, qui, à travers le célibat apostolique, puissent être totalement disponibles aux plans de Dieu? Nous aurons toujours besoins de prêtres et de vocations de célibataires entièrement disponibles, pour aider l'Église à s'édifier. Les personnes mariées ne doivent pas oublier, elles aussi, qu'elles ont une vocation matrimoniale qui aidera à faire grandir le royame de Dieu en extension et en intensité. C'est là une grande mission qui nous rappelle que l'institution de l'Église a ses racines dans les foyers chrétiens, qui sont comme le disait le concile, de véritables "Églises domestiques". Si le Seigneur nous y appelle, comme parents, ou comme enfants, nous rappellerons-nous que malgré son absence physique, il est très près de nous, puisque c'est lui, qui en nous, nous aide à réaliser notre vocation ecclésiale, tout comme pour les 72 disciples.

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