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samedi 23 juin 2007

Homélie du 24 juin, Saint-Jean-Baptiste



La liturgie de ce dimanche nous rappelle le Précurseur, Jean-Baptiste, cousin de Jésus. Un homme extraordinaire, hors-norme, du début de sa vie jusqu'à la fin.

Sa naissance est annoncée par un ange, et son père et sa mère sont avancés en âge, une réminiscence de la naissance de Samson et de Samuel, deux hommes investis d'une grande mission auprès du Peuple de l'Ancien Testament. Au moment de sa naissance, la langue de son père devenu muet, se délie quand arrive le temps de lui donner son nom, et donc, de reconnaitre publiquement la mission que Dieu lui a confiée. On sait enfin que Jean mourra martyr, pour avoir tenu tête à Hérode, mais surtout à la maitresse de celui-ci. Sans parler de toute une vie de dénuement, de prière, et à annoncer la venue prochaine du Messie.

Pour Jésus, c'est le plus grand des prophètes, le dernier avant le Messie.

Il y a dans la vie de Jean la saveur de la fin d'une ère. Nous savons aujourd'hui que Jean marque la fin de l'Ancien Testament, et Jésus, le commencement de l'ère chrétienne. Il dut y avoir, pendant toute sa vie une effervescence supérieure à l'excitation des grands évènements du XXe siècle (p. ex. la conquête de l'espace, la fin de la deuxième guerre mondiale, ou la chute du mur de Berlin). Le passage de Jean peut avoir suscité un intérêt qui s'apparente à celui celui des grands saints du dernier siècle est une image (Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus, St Josémaria, Jean Paul II)... cela, dans l'atmosphère de l'accomplissement de la plus grande prophétie de tous les temps, le Messie juif annoncé par Dieu.

Ce Jean a tout de l'anti-héros. Spectaculaire uniquement dans sa foi et son radicalisme, exigeant envers tout le monde, mais surtout envers lui-même, humble et pieux. En bref: un témoin de Dieu et une icône pour son temps.

Jean est aussi le patron des québécois. Notre Saint Patron. Celui qui a été à l'origine de la Fête Nationale. Dans le portrait esquissé plus haut, nous pouvons trouver une source d'inspiration, en tant que catholiques québécois pour regarder ce que nous sommes aujourd'hui comme peuple.

Par sa conception et la proximité de Jésus avant sa naissance, Jean Baptiste nous rappelle que la vie est à protéger depuis la conception. Tout dans le récit de l'évangile de la messe nous montre la présence de Jésus et de Jean Baptiste dans le sein de leur mère comme la présence d'êtres qui ont commencé à exister comme personnes. Comment interpréter autrement les paroles de sa mère Élisabeth, au sujet des enfants qu'elle et Marie portent dans leur ventre ? « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles (Jésus) est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ? Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant (Jean Baptiste) a tressailli d'allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » (Lc 1)
Comment accueillons-nous les enfants que Dieu nous donne ? Ai-je conscience que l'avortement, payé par l'état, fait toujours des victimes innocentes, et engendre souvent de sérieux problèmes pour les parents et la société ?

La vie de Jean-Baptiste est aussi un exemple pour nous, nord américains sur-consommateurs et trop souvent, jouisseurs. Nous sommes facilement passifs, renfermés dans nos plaisirs personnels (presque toujours bien mérités), pendant que dans des pays pas lointains, les enfants meurent de faim ou de violence, pendant que dans des quartiers pas si éloignés, l'étranger ne jouit pas nécessairement des mêmes privilèges que ceux qui ont vu le jour ici. Nous jetons de la nourriture, nous abusons de la propriété publique. Comme êtres humains, Jean-Baptiste nous montre un chemin d'exigence que nous oublions trop facilement. Comme chrétiens, Jean-Baptiste nous ramène è l'essentiel de notre témoignage: annoncer Jésus-Christ. Le cardinal Turcotte en a fait une priorité pastorale après le Synode diocésain. Est-ce que le bon exemple et l'éducation de la foi (la mienne et et celle de ceux qui m'entourent) est une priorité dans ma vie ? Ai-je à coeur d'apparaitre, aux yeux de mes concitoyens, comme un vrai disciple de Jésus-Christ ?

Jean est mort d'avoir "trop" insisté sur le message qui lui avait été confié. Il savait qu'il pourrait subir de dures conséquences à s'afficher comme prophète devant Hérode. En fait, son incarcération et sa décapitation étaient une gaffe politique. Il s'attirait la rage des puissants. Et néanmoins, il tint tête. Avec les conséquences qu'on sait: sa mort, mais aussi un beau témoignage de fidélité à son Dieu, ouvrant ainsi tout grand le chemin à celui qui le suivait, Jésus le Messie.

Quand il est temps de s'identifier comme catholiques, sommes-nous prêts à assumer les conséquences, même si l'église du Québec n'est plus triomphale?

Demandons à Saint Jean Baptiste d'illuminer notre conduite personnelle et sociale, afin d'annoncer, nous-aussi, par nos actions et par notre vie le Christ qui vient et qui est aussi parmi nous, au Québec.



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