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samedi 31 mars 2007

Homélie du dimanche des Rameaux (c) : "Du jamais vu !"

1. L'évènement rappelé par la fête d'aujourd'hui souligne une première dans la vie de Jésus. Enfin, il a accepté les acclamations de la foule, au lieu de fuir ceux qui disaient de lui qu'il était un grand prophètes et qu'il accomplissait des oeuvres prodigieuses.

Cette fois-ci, c'est l'euphorie autour de Jésus. On l'acclame pour ce qu'il est: le "roi", celui "qui vient au nom du Seigneur". On reconnait sa prépondérance sur les grands de Jérusalem: les pharisiens et les scribes sont désormais insignifiants à côté de Jésus, et certainement le roi Hérode qui ignore tout de la scène en vivant dans sa bulle accompagné de gens plus ou moins dépravés.

La foule s'est exprimée. Les branches d'arbres dans mains, et les vêtements sur le sol soulignent l'approbation populaire, pour qui rien n'est trop beau pour le Messie, l'Oint de Dieu qui passe parmi eux.

2. L'étonnement des "sages" peut sans doute se comparer à celui que nous vivons depuis la dernière élection provinciale: bien que ce soit prévisible, l'entrée triomphale de Jésus dépassait toutes les appréhensions. On se questionne, on s'inquiète, on ne comprend pas. La surprise est totale, surtout que Jésus a toujours évité ce genre de manifestation extérieure.

Ce qui fait donc "jaser" : quoi faire de Jésus? Trop c'est trop. On décide de mettre un terme à cette vague: il doit mourir. C'est le décret du grand prêtre Caïphe, qui se réalisera è la lettre le dimanche suivant.

3. Quel contraste entre l'entrée triomphale et la mort sur la croix. Et pourtant les deux évènements sont liés. l'un semble manifestement mener à l'autre. En effet, l'entrée trimphale amènera la réaction des bien-pensants. Jésus fait du bien. Mais il se dit Fils de Dieu, égal è Dieu. Les foules se laissent entraîner dans cette erreur, donc il faut l'écarter des foules. Nous, nous savons ce qui est vrai. Il faudra même è la rigueur le tuer, "qu'un seul meure pour tout le peuple" plutôt que de laisser le peuple s'égarer.

4. Les scribes, les pharisiens, Pilate, Hérode, et bien d'autres oublient tout le bien fait par Jésus pour le condamner à cause de sa position par rapport à Dieu, qu'il a pourtant réclamée honnêtement en prophétisant, et en ressuscitant plusieurs morts. On se saisira de lui en cachète, on arrachera è Pilate le pire châtiment, plutôt que de revenir sur le fait que Jésus a honnêtement revendiqué pour lui le titre de Fils de Dieu. D'ailleurs, la foule elle-même y croit-elle vraiment?

5. Cette même foule, apparemment, sera celle qui condamnera Jésus à mort. Apparemment. Quelques-uns, des curieux, des agitateurs publiques seront des deux fêtes sans hésitation. Faut-il penser que tous le condamneront à mort? Quelques-uns, oui: Judas est certainement de ce nombre. Il se seront laissé dissuader par le mouvement populaire ou organisé, en écoutant celui qui criait le plus fort. D'autres resteront en arrière (Joseph d'Arimathie, les apôtres après une lâcheté inattendue, ne défendront pas le Maître, mais ne le condamneront pas non plus. D'autres, éloignés de la foule prendront son parti: Jean, Nicodème et Marie. Comme quoi, alors comme aujourd'hui, le Christ fait rarement l'unanimité. Il est plutôt signe de contradiction, comme il l'avait bien prophétisé de lui-même.

6. Mais cela devait arriver pour que la rédemption se fasse. Jésus prendra sur lui notre croix en acceptant que nous soyons tous ses accusateurs: tous sauf Marie. Car si l'on regarde de près, tous ont trahi Jésus: Judas, les grands prêtres, les apôtres, les juifs, les romains, les étrangers à Jérusalem. Tous ont assisté à la mort de Jésus sans réagir. Sauf les saintes femmes, et Marie à leur tête. Jésus s'est laissé porter à la croix par les hommes et femmes assujettis à l'orgueil. On peut certainement dire que c'est l'orgueil de tous les hommes qui l'a cloué èà la croix. Par notre orgueil, le Christ est mort,. Par son humilité et son amour, le Christ nous a sauvés. Mstère de l'iniquité humaine.

7. N'oublions jamais que les rameaux sont déjà des feuilles mortes, même si elles semblent vivantes. Si c'est avec des feuilles mortes, jolies, mais mortes qu'on accueille Jésus, faut-il se surprendre que Jésus meure sur l'arbre de la mort, l'arbre de la croix, celui-là même qui redonnera vie à tous les humains ? Rappelons-nous que par l'humilité et la souffrance accueillie avec amour nous avons la clé de notre salut. Par l'humilité confessons nos péchés; par l'amour, donnons-nous généreusement à ceux qui ont besoin de nous et à Dieu.

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