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mercredi 29 octobre 2008

Homélie de la Toussaint, samedi 1er novembre 2008


Tous les saint sont des fils de Dieu


Votre récompense sera grande dans les cieux ! 

L'un des Anciens prit alors la parole et me dit : « Tous ces gens vêtus de blanc, qui sont-ils, et d'où viennent-ils ? » Je lui répondis : « C'est toi qui le sais, mon seigneur. » Il reprit : « Ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l'Agneau (Ap 7, 13 - 14).

Cette question posée au seuil du ciel, comme nous le voyons dans la  première lecture, où l'Apôtre Jean qui est témoin d'une vision du ciel, bien des gens la posent aujourd'hui, sur l'imparfaite terre que nous habitons, quand ils voient une personne sainte. Le saint, aux vingt-et-unième siècle comme au premier, soulève des questions existentielles, même chez des gens qui se targent d'indifférence par rapport aux choses de Dieu. 

Ces saints, lavés dans la grande épreuve, purifés au sang de l'Agneau de Dieu, ce sont ceux qui ont joint leur vie à celle de Jésus, en mangeant son corps, et en buvant son sang, participant ainsi au corps mystique du Christ, dans sa vie, sa mort et sa résurrection. 

Il y a encore, maintenant, des milliers de témoins du Christ, qui vivent quotiennement de lui, en offrant avec lui leurs peines et leurs joies; des inconnus s'acheminant sans prétention sur le chemin de la sainteté, inspirés, nourris, pacifiés, guéris et encouragé par l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. Ils passent près de vous, vous ne les voyez pas, ils vous sourient, mais vous étiez trop pressés pour les voir. Ils vous rendent un petit service insignifiant, et vous esquissez à peine un merci du bout des lèvres. Ils prient pour vous, dans l'autobus, ou le métro, sans que vous ne les connaissiez, et vous ne trouvez autour de vous que des gens ordinaire. Leur nom, Robert, Lisette, Hans, Jessica n'ont rien de particulier. Votre grand-mère, votre vieil oncle, une amie prient à vos intentions, et demandent à Dieu d'alléger vos souffrances, ou demandent à votre ange gardien de veiller sur vous alors que vous partez pour une aventure dangereuse à la voile, ou sur l'autoroute enneigée. Une personne que vous avez mal traitée répond humblement et vous ajoute à ses intentions de prière. Une logique différente de celle qui prévaut dans notre entourage. 

C'est que Jessica, Robert, Hans et Lisette ont choisi de porter attention au message de Jésus. Ils veulent incarner dans leur vie la vie de Jésus. 

L'évangile d'aujourd'hui nous rapporte un résumé de la vie de Jésus fait par Jésus lui-même: les béatitudes (Mt 5, 1-12). Jésus est le roi des pauvres de coeur, car il a tout assujetti à son amour pour le Père et pour nous; lui, qui fut traîné à la croix avec tout son consentement, il est la douceur-même, qui nous ouvre la porte de la terre promise. Il a pleuré sur Jérusalem, et sur nos fautes en demandant au Père de nous pardonner, car nous ne savons pas ce que nous faisons. Nous, il nous a consolé au matin de sa résurrection. Demandant justice face aux hypocrites comme les pharisiens ou Hérode, il nous rend notre liberté; sur la croix, il pardonne au bon larron, et nous montre ainsi qu'il est miséricorde jusqu'au dernier instant de notre vie. Son coeur dégagé des fausses nécessités, il dort dans la barque et il n'a pas  où reposer la tête; mais il absout facilement la femme  adultère car son coeur est pu. Ainsi, il nous montre que les vraies valeurs sont invisibles en Dieu. Lui qui le soir de sa résurrection, nous donne la paix au lieu de "régler" ses comptes avec ceux qui l'ont abandonné, il nous envoie semer la paix autour de nous, dans nos familles, dans nos lieux de travail et dans notre repos; lui qu'on a raillé du pied de la croix, qui a souffert pour faire connaître le message de miséricorde et d'amour de son Père, il nous promet cet amour, si nous en faisons autant. Dans toutes ces directions, Jésus donne un sens à notre vie. Un sens surnaturel, un sens de plénitude et de liberté que le monde ne peut pas donner, et c'est précisément ce que l'on appelle  la sainteté. Jésus insiste: Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! 

La sainteté se résume à cela: l'amour.  (Le Père) a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. (1 Jn, 3, 1). Cette filiation divine naît de la vie et de la mort de Jésus qui nous est offerte dans le sacrement du baptême. C'est là l'origine de la sainteté pour chacun de nous. Nous sommes nés du corps transperçé de Jésus, et du sang qui a coulé de ses plaies ("mon corps, mon sang") qui nous ont purifiés. Sa vie nous a donné le plan de notre vie, et ses Paroles sont "le chemin, la vérité et la vie". Il va de soi qu'est saint celui (celle) qui est né(e) du Christ, et qui a vécu de sa parole et de son sacrement de vie, l'eucharistie, son don pour notre sainteté. 

Aussi ne serons-nous véritablement saints que dans la mesure où Jésus est présent du commencement jusqu'à la fin de notre trajet terrestre. Mais cela demande notre volonté. Dieu ne fait pas de saints sans le consentement de ses enfants adultes. Aussi devons-nous démontrer notre amour pour lui dans des actions concrètes qui ont l'origine en l'amour, et qui ont l'amour pour fin; Dieu et les autres. Et soi ? À la toute fin. 

Pour nous rendre le chemin plus facile, l'Église a canonisé des saints. Ils sont des points de référence qu'on peut imiter sans crainte. Notre dévotion à St Antoine, ou Ste Thérèse, à  la bienheureuse Mère Téresa ou à St Josémaria Escriva est une référence à des êtres de chair qui ont vécu dans l'orbite de Dieu, à des lunes qui ne sont visibles qu'à cause de la lumière du soleil, qu'à cause de Dieu. Notre filiation divine dans le Fils de Dieu s'exprime seulement dans notre relation constante au Père, à tout moment et partout, en vivant les béatitudes comme tous les saints les ont vécues. 

C'est un chemin merveilleux, mais difficille. Cependant, il n'y en a pas d'autre. Nous pourrons quand même  être saints, si dans une humilité vraie nous savons que tout est possible si nous avons confiance en la miséricorde de Dieu, et que nous ne nous arrêtons pas à des distractions futiles. 

Tout homme qui fonde sur (le Fils de Dieu) une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur (1Jn, 3,3).


Si nous voulons devenir “ divins , si nous voulons nous revêtir de la plénitude de Dieu, il nous faut commencer par être très humains, en assumant face à Lui notre condition d'hommes ordinaires, et en sanctifiant notre apparente petitesse. Ainsi vécut Marie. Celle qui est pleine de grâces, qui est l'objet de toutes les faveurs de Dieu, qui a été établie au-dessus des anges et des saints, a mené une existence normale. Marie est une créature comme nous-mêmes, avec un coeur comme le nôtre, capable de joies et d'allégresse, de souffrances et de larmes. Avant que Gabriel ne lui fasse connaître la volonté de Dieu, Notre Dame ignore qu'elle a été choisie de toute éternité pour être la Mère du Messie. Elle se considère comme peu de chose: c'est pourquoi elle reconnaît ensuite, avec une humilité profonde, que le Tout-Puissant a fait en elle de grandes choses (St Josémaria, Quand le Christ passe, 172)


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Lectures du samedi 01 novembre 2008
Fête de tous les Saints

Première lecture : Ap 7, 2-4.9-14 La foule immense des rachetés

Psaume :  Ps 23, 1-2, 3-4ab, 5-6   R/ Voici le peuple immense de ceux qui t'ont cherché.

Deuxième lecture : 1Jn 3, 1-3
Evangile : Mt 5, 1-12

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