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vendredi 24 octobre 2008

30e dimanche du temps ordinaire (a), 26 octobre 2008

Tout ... dépend de ces deux commandements

Déjà dans l’ancien testament, Dieu nous demande d’aimer notre prochain. C’est quelque chose de si nouveau qu’encore aujourd’hui, on a peine à identifier ce commandement dans certaines religions, et qu’il n’est pas souvent, en théorie et en pratique, un corolaire de l’amour de Dieu. Trop souvent, dans notre milieu, aimer prend une dimension essentiellement sentimentale. Ce genre d’amour est limité en extension (quelques amis, qui trop souvent nous rendent bien notre amitié et avec qui on peut vivre un esprit de clique qui n’est autre chose qu’un orgueil collectif). Aimer, c’est recevoir de l’autre et essayer de lui rendre l’équivalent, et pas beaucoup plus. En fait, cela correspond à peu près à l’amour tel qu’entendu chez les pharisiens. On s’aime entre nous, et on n’a d’autres obligations qu’envers Dieu. Le reste, il faut bien l’accepter, puisque Dieu le commande (première lecture). On voit qu’à la venue de Jésus, ils sont nombreux ceux qui attendent un Messie centré sur Israël seulement, et qui ne comprennent pas que Jésus et son Église sont pour tout le monde et pas seulement les juifs. En fait, même quelques-uns des premiers chrétiens ont eu du mal à accepter une église universelle qui s’adresse sans accommodements à tous les humains.

L’Évangile de ce dimanche nous propose une autre provocation des pharisiens qui finit mal pour eux. En effet, ils envoient un scribe peu commun (Jésus, dans saint Marc, nous dit qu’il était un homme bon et délicat, soucieux du royaume de Dieu) qui demandera de bonne foi, quel est le plus grand des commandements.

Après deux mille ans à commenter la réponse de Jésus, celle-ci est devenue classique, et on ne peut plus saisir toute la dramatique que celle-ci représentait. C’était une question fort débattue : on distinguait les plus grands commandements, et les plus petits (dont Jésus dira qu’il est venu accomplir l’intégrité). Et bien sûr, venait la grande question : quel est le plus grand parmi les commandements? Le premier, celui qui représente vraiment la volonté de Dieu pour nous. À une époque où il n’y avait pas de pape, seulement des sages, plus ou moins bien intentionnés, on comprendra aisément que la question était brûlante et disputée. Pas surprenant qu’on ait choisi de la poser à Jésus, supposant qu’il ne serait pas à la hauteur.

Or, celui qui est dévoré par le zèle de la maison de son Père, répond avec assurance, aplomb, même, mieux qu’on ne pouvait espérer. Il réfère les sages aux commandements de la loi divine donnée par Dieu à Moïse : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit », et en rajoute en rappelant qu’un deuxième commandement spécifie le premier : "tu aimerais ton prochain comme toi-même ».

Il va jusqu’à dire que « Tout ce qu’il y a dans l’Écriture, dans la Loi et les Prophètes, dépend de ces deux commandements ». C’est très fort, et indiscutable. Le jeune scribe, qui était habitué à du coupage de cheveux en quatre parts, est émerveillé. Et sans doute aussi, tous les auditeurs, qui comprennent que Jésus parle de sa propre autorité, comme quelqu’un qui a beaucoup réfléchi sur la question et qui prend l’occasion pour enseigner. C’est tellement clair que les pharisiens sont, encore une fois, forcés de se retirer. Bien malgré eux.

L’amour de Jésus pour nous est en effet de cet ordre : fort, décidé, clair et en rien douteux. Lui-même offre sur le champ au scribe cet amour incommensurable (St Marc : « tu n’es pas loin du royaume de Dieu », et à tous ses auditeurs. Les gens ont du se retirer de Jésus ce jour-là pleins de l’espérance de trouver un tel Dieu qui exige qu’on les aime pour l’aimer vraiment. À partir de ce moment, est-il encore possible de rester indifférent à son prochain ?

C’est d’ailleurs ce qu’on observera chez les premiers chrétiens. L’éloge de Paul aux thessaloniciens dans la deuxième lecture du jour nous montre un groupe de chrétiens qui a particulièrement bien réagi, sous l’Esprit Saint, au message de Paul. Quelle joie que celle de Paul d’y trouver un grand amour à Dieu amour du prochain si ardent qu’il s’est répandu dans toute la province comme une trainée de poudre. Le cœur de Paul s’émeut dans cet amour de Dieu qui devient contagieux, et qui s’étend dans une contrée pourtant si dure (où le culte à la déesse Artémise a des terribles répercussions sur les coutumes de la région).

Notre amour de Dieu nous pousse-il vraiment à accepter les défauts des autres? Pensons-nous comme Jésus à donner cet amour généreusement, même si cela demande un effort de notre part. Devant les réactions négatives de notre milieu, nous renfermons-nous sur nous-mêmes, ou bien essayons-nous de gagner les autres au Christ, à Dieu, avec patience et bienveillance, comme Jésus, comme Paul, comme les premiers chrétiens ?

Saint Josémaria Escriva avait un amour particulier pour le commandement nouveau de Jésus. Il disait qu’il était encore nouveau, après tous ces siècles. Faisons-nous un véritable effort pour que ce commandement soit vécu dans notre vie, dans notre famille et même dans les milieux difficiles ? Ne serait-ce pas un moyen précieux pour arriver à la rechristianisassion que l’Église attend de nous ?
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Lectures du dimanche 26 octobre 2008
30ème dimanche ordinaire

Première lecture : Ex 22, 20-26 Dieu exige qu'on aime les pauvres

Psaume : Ps 17, 2-3, 4.20, 47.51ab   R/ Je t'aime, Seigneur, Dieu qui me rends fort !

Deuxième lecture : 1Th 1, 5-10 L'annonce de l'Évangile et la conversion

Evangile : Mt 22, 34-40 Amour de Dieu et amour du prochain 



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