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vendredi 25 juillet 2008

Homélie du 17e dimanche du temps ordinaire (a)

Détail d'un vitrail de la cathédrale de Kingston

Des lectures de ce dimanche, que penser ? Il semblerait que ce qui compte n’est pas ce qu’on voit, mais l'indéfinissable valeur des choses qui demandent qu’on les mesure avec une sagesse toute spéciale, la sagesse de Dieu, qui donne une intelligence aux événements ordinaires telle qu’on n'en peut trouver uniquement avec la sagesse humaine. C'est cette vraie sagesse que Dieu veut donner à Salomon. Elle est édifiée sur la loi de la charité, une loi nouvelle qui va révolutionner la manière de voir les relations avec Dieu et avec les autres.
C’est d’elle que parle Saint Paul : « Quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer leur bien. » En retour, il « les destine a être une image de son Fils », et comme conséquence, « il les a appelés, il en a fait des justes », « il leur a donné sa gloire », par laquelle ils pourront voir le monde ou ils vivent avec les yeux de Dieu. Cette sagesse nouvelle est celle qui sanctifie les créatures humaines en faisant d'elles des saints.
Le Seigneur nous invite maintenant a regarder la figure traditionnelle du scribe : c’est lui, chez ses contemporains, qui est sensé savoir tout de la loi. Les scribes avaient la réputation de connaître mieux que personne le contenu de la loi et des Écritures. Eux et les pharisiens formaient un tandem que l’on ne pouvait pas éviter, quand se posaient des questions profondes. On peut facilement s’imaginer que c’est avec eux que Jésus s’était retrouvé dans le temple, lorsqu’il était adolescent. Les scribes rapportaient ce qui était dans la loi, ils essayaient de rapporter le contenu des écritures, et de les interpréter dans la ligne de la tradition antérieure. Et ils étaient méfiants de ceux qui voulaient trouver des nouveautés à ce patrimoine de divin. C’est possiblement ce que Jésus veut signifier par « l'ancien ». Ils ne devaient pas sortir de la ligne donnée par la torah.
Mais depuis Jésus, il y a « du neuf » . C’est ce que Saint Paul nous présente comme le choix de Dieu : Ceux qui aiment Dieu, « il les a appelés (…) il en a fait des justes, (…) il leur a donné de participer à sa gloire en les faisant dfevenir des enfants de Dieu."
Celui qui est un connaisseur, comme les scribes, s’enhardira, comme celui qui a trouvé un trésor, à « vendre tout ce qu’il possède », à surpasser les limitations de la loi ancienne pour trouver ce grand trésor qu’est la vie en Dieu. Ou ce même scribe, connaisseur de la loi ancienne comme le connaisseur de perle, la perle rare. Car rien n’est aussi beau que d’aimer Dieu. Il n’y a qu’une possibilité, celle de se donner à lui. C'est ce que Jésus demandait d'abord de ses apôtres (les scribes de la loi nouvelle), puis à tout ses disciples, en tant que participants de la proclamation de la parole, à travers l'apostolat de toute l'Église.
Le scribe qui a connu la loi de Dieu et la tradition des prophètes sait qu’il lui faudra choisir, dans sa vie, entre des aspects de l'ancienne tradition et la loi nouvelle, ou plutôt, harmoniser ses habitudes anciennes aux exigences du messie qui viendra. Et il est déjà là. Malheureux le « scribe » qui n’aura pas le courage de faire le partage entre les bons et les mauvais poissons. Il sera délaissé, parce qu’il n’a pas su tirer de son trésor du neuf et de l’ancien.
Pour nous, le laps de temps qui nous sépare de la venu de Jésus a clarifié la relation de Jésus avec les prophètes et l'histoire de l'Église, comme l'évolution de la compréhension des paroles de Jésus confirme son autorité comme fondateur de l'Église. Croire est d'une certaine façon plus facile. Mais cela exige de nous plus de détachement face aux biens du monde et à la prolifération des opinions philosophiques et doctrinales. Ce qui est continuellement neuf, c'est la fraîcheur et le radicalisme des enseignements de Jésus qui exigent de nous une disposition renouvelée et jeune face aux renoncements que nous rencontrerons. Il n'y a pas à dire, il faut que nous soyons saints.
Ces paroles de Jean Paul II peuvent sans doute nous aider et nous faire réfléchir:

« On a besoin de hérauts de l'évangile experts en humanité, qui connaissent à fond le cœur de l'homme d'aujourd'hui, participent de ses joies et espérances, de ses angoisses et tristesses, et en même temps, soient contemplatifs, amoureux de Dieu. Pour cela, on a besoin de nouveaux saints. Les grands évangélisateurs de l'Europe ont été les saints. Nous devons supplier le Seigneur d'augmenter l'esprit de sainteté dans l'Église et nous envoyer de nouveaux saints pour évangéliser le monde d'aujourd'hui ». (11 octobre 1985).

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