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samedi 1 septembre 2007

Homélie du 2 septembre 2007 (22e dimanche du temps ordinaire (c).

Le péché d’orgueil semble une constante chez nous depuis l’événement du Jardin d’Éden. On sait à quel point les empereurs romains recherchaient la notoriété, au point où ils demandaient non seulement le respect, mais l’adoration. Les sociétés médiévales recherchaient surtout la protection des riches, en échange de leurs services qui n’étaient pas souvent valorisées à leur juste prix. Les artistes, les politiciens de nos âges souffrent souvent d’un gros « ego », qui se fait peut-être l’écho de philosophies vitalistes ou vaines à la mode.

Qu’on le veuille ou non, l’orgueil et la vanité ont la vie dure. Dans nos sociétés et en nous. Et pourtant, depuis les temps immémoriaux, Dieu insiste sur la grandeur de ce qui est petit. À preuve de cela, la première lecture d’aujourd’hui. « Accomplis toute chose dans l’humilité, et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur. Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser ». On l’a dit et répété, mais il faut encore insister : c’est quand qu’on est petit qu’on est vraiment grand. On le sait, on l’apprécie, mais qu’il est facile de l’oublier dans notre conduite. Serait-ce la raison pour laquelle Jésus a voulu naître comme nous tous, et mouiller ses couches, et dépendre de Marie pour sa première nourriture? Pour quelle autre raison que de nous montrer la valeur de l’humilité et du sacrifice caché Jésus aurait-il opté pour une vie de famille normale à la nôtre et un travail caché pendant des décennies avant de se manifester comme prophète?

Telle est la valeur de l’humilité : on ne peut l’oublier et vivre saintement. « La condition de l’orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui ». L’orgueilleux est suffisant, il n’a besoin de personne, sa conduite commande méfiance et pitié. L’orgueilleux s’enferme dans sa tour d’ivoire, et n’a besoin ni des autres ni de Dieu. Il s’isole, et finit par s’adorer lui-même. Pas surprenant que Jésus nous prévienne contre ce vice.

Jésus était sans doute peiné de voir les gens chercher à être en bonne situation dans les banquets, pour jouir de certains avantages, et surtout pour être perçus comme des personnages importants. Jésus nous invite au contraire « à la dernière place ». On serait porté à penser qu’il exagérait, s’il n’avait lui-même donné cet exemple dans sa vie. Né dans une crèche, vivant dans une famille modeste de maigres revenus de son travail, dormant peu, travaillant beaucoup, et acceptant de mourir sur une croix, on le voit non seulement nous donner le bon exemple de l’humilité, mais en faire pour lui-même une sévère règle de vie. Lequel d’entre nous peut dénigrer l’amour caché même sous cette humilité

Comment pouvons-nous améliorer en nous cette vertu qui tarde surement à s’établir dans notre vie ? Nous arrive-il parfois de croire que nous n’avons pas de temps pour Dieu, car nous sommes trop occupés? Faisons-nous un réel effort pour laisser passer devant nous les pauvres, les malades, les estropiés? Laissons-nous les autres dire et faire ce que nous préfèrerions dire ou faire ?

Pour être saints, il est indispensable de vivre de charité. Mais comment être charitables sans l'humilité? Jésus nous a aimés de sa naissance à sa mort, dans la plénitude. Demandons au Seigneur la grâce de toujours désirer l'humilité, un passage obligé vers la sainteté.

Pour finir une pensée de St Josémaria Escriva:

L'orgueil paralyse la charité. — Demande chaque jour à Notre-Seigneur, pour toi et pour tous, la vertu d'humilité, parce que l'orgueil s'accroît, avec les années, s'il n'est pas corrigé à temps.

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Lectures du dimanche 02 septembre 2007

22ème dimanche ordinaire

Première lecture : Si 3, 17-18.20.28-29 Exhortation à l'humilité

Psaume : Ps 67, 4-5ac, 6-7ab, 10-11 R/ Béni soit le Seigneur : il élève les humbles

Deuxième lecture : He 12, 18-19.22-24a La fête éternelle sur la montagne de la nouvelle Alliance

Evangile : Lc 14, 1a.7-14 Pour avoir part au royaume de Dieu : choisir la dernière place, inviter les pauvres



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