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samedi 6 septembre 2008

23e dimanche du temps ordinaire (a)


Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d'eux.

Voilà une considération qui devrait attirer notre attention sur notre condition humaine sur la terre.
Notre expérience personnelle nous rappelle, hélas, que nous sommes trop souvent seuls. Dans Ana Karenina, Léon Tolstoi ouvre cette oeuvre magistrale en nous rappelant que quand tout va bien, on n'est jamais seul. Mais que les familles qui souffrent, souffrent chacune à sa manière. Et c'est souvent dans la solitude qu'on souffre. Pourquoi ?
Parce que la solitude nous laisse sans recours, que cela soit notre choix (l'orgueil !) ou que nous y soyons amenés malgré nous. L'homme isolé, seul, souffre. C'est pourquoi, quand il définit les oeuvres de charité, le Seigneur cite les prisons et les hôpitaux comme lieux par excellence pour l'imiter dans l'amour. N'a-t-il pas lui-même voulu habiter notre prison en prenant nature humaine? Ne l'a-il pas totalement soulagée en mourant à notre place sur la croix ?
C'est à la résurrection de Jésus que les apôtres sont définitivement délivrés du remords et de la solitude conséquents du péché, celui de leur vie en général, mais plus particulièrement celui d'avoir abandonné Jésus. « Je vous donne ma paix », leur dit-il dans leur première rencontre. Et quelle baume à leur tristesse, et à leur désespoir.
Ce réconfort des apôtres nous est désormais offert, à nous aussi, à travers la prière en commun. Prier en commun ne signifie pas la prière tonnante d'une foule en pèlerinage, ou la récitation d'un chapelet dit rapidement dans l'église en attendant la messe. Jésus dit: Si deux d'entre vous sur la terre se mettent d'accord pour demander quelque chose, ils l'obtiendront de mon Père qui est aux cieux. Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d'eux.
Il s'agit a) de se mettre d'accord pour demander quelque chose (intentions de prière dispersées dans les familles d'une paroisse, ou à l'intérieur d'une famille ou d'un groupe d'amis); b) de le faire d'un commun accord, ensemble, même si on n'est pas tous réunis dans la même place; c) d'avoir un noyau qui assume de mener dans un même endroit, une prière au Père.
Quand ces conditions se réunissent, alors Jésus est au milieu de nous. Pendant des années, les plus vieux d'entre nous s'entendaient dire, tous les soirs, en syntonisant CKAC pour le chapelet avec le cardinal Léger, qu'une famille qui prie est une famille unie. C'était un bon slogan médiatique (on s'en rappelle encore aujourd'hui), mais c'était une réalité sentie dans les familles qui priaient ensemble « Le chapelet en famille ». Aujourd'hui, on regardera peut-être cette coutume avec un léger sourire et un peu de nostalgie, mais, avouons-le, nous revenions tous les soirs au chapelet du cardinal parce que nous y croyions : on se mettait d'accord pour méditer ensemble les intentions du cardinal, et pour prier en Église; en même temps, il y avait union entre nous. Nous étions à tous les égards, une famille qui prie; et puis, le fait de se rassembler tous ensemble autour d'une vraie communauté priante, réunie à la cathédrale basilique de Montréal, renforçait notre unité et la présence réelle des uns donnaient de la force par la communion des saints à ceux qui n'étaient pas là. Tous nous étions une famille qui prie, autour du cardinal, mais dans la présence réelle mystérieuse de Jésus qui se manifeste à nous par la prière.
Aujourd'hui, la prière n'est pas vraiment envisagée pour réunir les familles éloignées, sauver ce qui périt, rassembler toutes les âmes sans égards de classes, ou d'argent. Mais en même temps, nos églises sont presque vides le dimanche. On préfère rester chacun pour soi, seuls... et sans doute, aussi, tristes. Plus rien ne nous réunit. Dans les media, on insiste plus sur ce qui divise que sur ce qui unit. Et puis, le dimanche on a autre chose à faire, pour continuer de meubler notre ennui (travail, épicerie, rencontres sociales ou sportives). Mais où est la prière publique, dans tout cela? Ou est la prière familiale ou papa, maman et les enfants prient ensemble pour demander des faveurs au Seigneur (une meilleure santé pour grand-papa; pour Jean ait du succès dans ses études; que Marie cesse de sucer son pouce....)? Pourrions-nous, à l'occasion, associer nos enfants à la prière du chapelet des adultes, en récitant à deux ou trois, une dizaine, pour qu'ils apprennent sans s'ennuyer? À la fin de la journée, serait-il possible de faire ensemble une petite prière en famille où tout le monde écoute, et participe s'il le veut ?
Car si nous ne le voyons pas, les enfants, eux, verront Jésus au passage, avant d'aller au lit. Ils nous le montreront dans leur simplicité, et nous apprendrons d'eux à imiter la filiation de Jésus envers son Père. Sans oublier que nous leur rendons le grand service d'apprendre à prier comme des enfants de Dieu, et qu'ils ne sont pas seuls, et que nous ne sommes pas seuls.
Quand nous prions ensemble, Jésus est au milieu de nous. Quand nous nous sentons seuls, c'est que nous ne pouvons pas voir Jésus près de nous. Ne restons pas seuls dans nos malheurs. À la messe, au chapelet en famille, et dans les grandes intentions de prières de l'Église, nous pouvons trouver un sens à nous souffrance, et la grande compagnie de celui qui nous aime par-dessus tous: Jésus.

Sois reconnaissant à tes parents de ce qu'ils t'ont donné la vie, afin de pouvoir devenir enfant de Dieu. — Et plus reconnaissant encore si ce premier germe de la foi, de la piété, de ton chemin de chrétien ou de ta vocation, ce sont eux qui l'ont mis dans ton âme. (Saint-Josémaria, Forge, 19)


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Lectures du dimanche 07 septembre 2008

23ème dimanche ordinaire


Première lecture : Ez 33, 7-9 Le prophète est responsable de ses frères

Psaume : Ps 94, 1-2, 6-7ab, 7d-8a.9 R/ Aujourd'hui, ne fermons pas notre coeur, mais écoutons...

Deuxième lecture : Rm 13, 8-10 « Celui qui aime les autres accomplit la Loi »

Evangile : Mt 18, 15-20 Instructions pour la vie de l'Église. Tout chrétien est responsable de ses frères

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