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samedi 10 novembre 2007

Homélie du 11 novembre, 32e dimanche du temps ordinaire (c)


« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants; tous vivent en effet pour lui »

Le mois de novembre nous rappelle la grande vérité que nous mourrons un jour. Entretemps, pour bien des gens, Dieu est quelque part là-bas, et on n’est pas vraiment pressé de savoir où ni comment.

Mais nous voyons quand-même d’autres mourir : des amis, des enfants innocents, victimes de chauffards, des gens qui nous quittent à la suite d’une longue maladie. Il ne se passe pas un jour sans que des pages pleines de journal énumèrent les défunts des derniers jours, et on en est devenus si habitués qu’on ne les remarque plus. Jusqu’à ce que la mort touche un de nos proches. Alors, c’est la tragédie.

Pour notre société, toute mort est de trop. On essaie de la chasser de nos pensées par des médicaments, la pensée « positive », mais immanquablement elle nous surprend. Toujours trop vite, toujours trop tard.

Pourtant, qu’est-ce que mourir?

Pour beaucoup, c’est partir, disparaitre sans espoir de retour. C’est une inéluctable, le point final d’une trajectoire remplie de quelques joies et beaucoup de déceptions. Ces gens-là, comme les saducéens de l’évangile de ce jour, ne croient qu’à une vie temporelle, et rien d’autre.

Avouons que cette manière de voir la vie est tragique et sans appel. Pour ces gens, autant profiter des joies de cette vie, quand elles passent que d’attendre un demain hypothétique qui ne vient pas. Il y a dans les habitudes de vie de ceux qui pensent ainsi une forte dose de pessimisme, quand ce n’est pas du cynisme, une recherche du « chacun pour soi » égoïste et vaine et une tristesse sans appel, ou un hédonisme pratique.

D’autres parlent de réincarnation. On se donne une deuxième chance avant de mourir de nouveau et d’avoir une autre chance… plus ou moins pour toujours. Pour eux, pas de joie fondamentale non plus, puisque tout est toujours à refaire, comme si Dieu faisait le malin avec nous et nous enlevait continuellement le tapis de sous les pieds.

Pour d’autres mourir, c’est entrer dans une éternité figée, où tout s’arrête dans une espèce de contemplation intellectuelle du bien ou du beau, si on a vécu correctement. C’est l’éternité des philosophes que considéraient Socrate et Aristote, mais que, disons-le clairement ne satisfait pas la quête d’éternité que nous avons d’un vrai bonheur.

Et puis, enfin, il y a l’éternité des chrétiens, pour qui mourir est une étape. Pas une étape secondaire, mais une étape de la vie, néanmoins. C’est la mort des martyrs d’Israël qui affirment dans la première lecture que « Le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle ».

Pour nous, les chrétiens, l’initiative de la mort revient à Dieu. C’est lui qui a décrété quand nous naissons, et c’est à lui de décréter l’heure de notre retour vers lui. Causer la mort, volontairement ou non, est toujours un mal très sérieux, car c’est à Dieu notre Père qu’il revient de décréter l’heure où nous somme prêts à naitre et à mourir. Personne n’a la connaissance nécessaire de s’octroyer maitres de la vie ou de la mort. C’est pourquoi le châtiment de Caïn, son bannissement, est si terrible.

On ne doit pas s’inquiéter de la mort. C’est la fin de la vie humaine, telle que nous la connaissons, mais le commencement de la suite de notre vie, le commencement de notre vie éternelle.

La mort, comme la vie, est un don de Dieu. Même si elle nous ennuie, parce qu’elle nous réserve une grande part d’inconnu, elle n’est pas une calamité, pas plus que pour le petit enfant qui prend connaissance du monde environnant par sa naissance au monde extra-maternel. L’effroi causé par sa propulsion et le commencement la respiration qu’il doit sans faute engager est rapidement tempéré par l’amour de sa mère. Dès qu’il est pris par sa mère, il ne connait plus que l’amour instinctif de de celle-ci.

Il convient que nous les chrétiens nous familiarisions avec cette attitude maternelle au moment de la naissance pour comprendre plus à fond le commencement de la vie après notre mort.

Instinctivement, nous sommes portés à craindre ce que nous ne connaissons pas, comme l’enfant à naitre dans le sein de sa maman. Mais personne ne doute une seconde que celle qui va l’enfanter ne l’aime pas déjà. Pour l’enfant, « voir le jour » est une surprise radicale, un moment crucial vers une existence meilleure. À partir du moment où sa mère commence à le caresser s'élabore une histoire d’amour qui ne finira même pas avec la morts de sa mère. L’amour d’une mère est éternel.

Que dire de l’amour de Dieu…. L'amour de Dieu nous entoure toujours, comme celui de notre mère. Mais le milieu de l'amour de Dieu, c'est notre vie dans toutes ses manifestations. Dieu veille sur nous avant, pendant et après notre vie, car il est éternel. Oui, Dieu est vraiment le Dieu des vivants

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205 . À la mort, qu'arrivera-t-il à notre corps et à notre âme ?

À la mort, l'âme et le corps sont séparés, le corps tombe en corruption, tandis que l'âme, qui est immortelle, va vers le jugement de Dieu et attend d'être réunie au corps quand il sera transformé, lors du retour du Seigneur. Comprendre comment se produira la résurrection dépasse les capacités de notre imagination et de notre entendement. (Compendium du catéchisme de l'Église catholique)

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Lectures du dimanche 11 novembre 2007

32ème dimanche ordinaire

Première lecture : 2M 7, 1-2.9-14 Sept frères meurent martyrs dans l'espérance de la résurrection

Psaume : Ps 16, 1.3ab, 5-6, 8.15 R/ Le jour viendra, Seigneur, où je m'éveillerai en ta présence

Deuxième lecture : 2Th 2, 16-17; 3, 1-5 Exhortation à la persévérance

Evangile : Lc 20, 27-38 Les morts ressusciteront (brève : 27...38)


1 commentaire:

Matthieu Fecteau a dit...

C'est ma fille ! Merci monsieur le curé !