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samedi 29 mars 2008

Homélie du deuxième dimanche de Pâques (Dimanche de la Miséricorde)



La paix soit avec vous.


Par trois fois, dans la page d'évangile que la liturgie nous offre aujourd'hui, le Seigneur nous offre sa paix. Pourtant, d'un point de vue strictement humain, l'heure n'était pas à la paix, mais au règlement de comptes. S'il est été ici question de justice humaine, les apôtres étaient tous coupables : ils avaient abandonné Jésus à sa mort. Je ne sais trop si l'hésitation à croire des apôtres relevait davantage de la peur du châtiment d'un Jésus ressuscité ou de la simple incroyance. En voyant Thomas, on a l'impression d'un sérieux doute de foi; les autres semblent douter pour toutes sortes de raisons : si Jésus est apparu aux saintes femmes, pourquoi pas à eux ? Qu'avaient-ils compris de l'idée de résurrection ? Et si Jésus était ressuscité, quel sort leur réserverait-il ? Ces raisons, et peut-être d'autres, motivaient chez eu une certaine incrédulité.


Mais dès son entrée, Jésus se fait rassurant. « La paix soit avec vous». Ce sont ses premières paroles. Plutôt rassurant, devant ce qu'ils auraient attendre. Il leur avait promis sa paix, durant la dernière cène. Ici, il l'applique à la situation. Si Dieu est venu délivrer tous les pécheurs, combien plus ses amis, aux aussi pécheurs. Il n'est plus question de régler des comptes, mais d'effacer la dette. Et Jésus est si sérieux dans son plan qu'il commence par le pardon des fautes de ses proches. N'avait-il pas dit : « Si ton frère a péché contre toi… laisse-là ton offrande, et va te réconcilier avec ton frère… ensuite tu pourras offrir ton offrande au Seigneur».


Le Seigneur demande aux apôtres une confiance totale. Pour le faire, il leur donne toute sa confiance, et leur remet littéralement toutes leurs offenses. Ainsi libérés, ceux-ci pourront oublier le mal qu'ils ont fait, et travailler avec Jésus. C'est pourquoi, en l'absence de Thomas, toute leur vision pessimiste disparaît, et c'est avec la joie du pardon exprimé par le ressuscité qu'ils saluent Thomas.


Sans l'expérience de cette paix et de cette miséricorde, Thomas est incapable de rien comprendre à ce qui arrive aux autres. Au contraire, sa colère et son scepticisme augmentent radicalement. Il refuse de croire, car il refuse de voir la miséricorde de Jésus. Ce ne sera que la semaine suivante qu'il comprendra devant l'évidence du pardon de Jésus et de sa paix qu'il pourra comprendre ce qui est arrivé aux autres. On lui devra en conséquence l'une des plus belles exclamations de foi du Nouveau Testament : «Mon Seigneur et mon Dieu», ce qui veut dire à peu près : « Je n'avais rien compris de ton amour; j'étais frustré de ne pas avoir eu ta visite, je t'ai traité humainement, en réglant mes comptes avec ton, au lieu de recevoir humblement ta grâce et ton amitié. Tu voulais me gracier comme le Dieu et Seigneur que tu es, et moi, je te considérais avec les yeux de ma pauvre humanité souffrante d'orgueil et d'incrédulité ».


Thomas fait l'expérience de la miséricorde. Et avec lui, nous tous. Nous aussi sommes souvent jaloux des belles grâces que Jésus donne à nous et ne semble pas nous donner. Nous aussi avons de la difficulté à concevoir que Jésus nous aime sans réserve aucune. Nous aussi doutons certainement de ce pardon définitif que Jésus nous donne. Et nous en souffrons péniblement.


Pendant que Jésus, lui nous ouvre son cœur miséricordieux.


En Thomas nous voyons les effets d'un cœur refermé sur ses malheurs. En Jésus, nous comprenons humainement ce grand désir de miséricorde divine, qui se résume par un mot : la paix. En Marie, nous saisissons la paix de l'âme fidèle qui n'a jamais vacillé malgré les évènements.


Une résolution : comme nous ne saurons jamais aimer et espérer comme Jésus et Marie, tournons-nous avec décision vers leur cœur miséricordieux. En eux nous trouverons la paix.



Ego cogito cogitationes pacis et non afflictionis, mes pensées sont des pensées de paix et non de malheur, dit le Seigneur. Soyons des hommes de paix, des hommes de justice; faisons le bien et le Seigneur ne sera pas pour nous juge, mais ami, frère et Amour (...) Marie, la sainte Mère de notre Roi, la Reine de notre cœur, prend soin de nous comme Elle seule sait le faire. Mère compatissante, trône de la grâce, nous te demandons de nous apprendre à composer, avec notre vie et avec la vie de ceux qui nous entourent, vers après vers, le poème simple de la charité, quasi fluvium pacis, tel un fleuve de paix. Car Tu est un océan de miséricorde inépuisable: les fleuves se jettent tous dans la mer et la mer ne se remplit pas. (St Josémaria Escriva, Quand le Christ passe,
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Lectures du dimanche 30 mars 2008, 2ème dimanche de Pâques
Première lecture : Ac 2, 42-47 La communauté fraternelle des premiers chrétiens
Psaume : Ps 117, 1.4, 13-14, 19.21, 22-23, 24-25 R/ Éternel est son amour !
Deuxième lecture : 1P 1, 3-9 L'espérance des baptisés
Evangile : Jn 20, 19-31 Apparition du Christ huit jours après Pâques

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