Consultez aussi notre section supplémentaire RÉFLEXIONS+PLUS

Rechercher sur ce blogue

samedi 8 mars 2008

Homélie du cinquième dimanche de Carême (A)

Près du Lac Gervais, Qc


« Moi, je suis la résurrection et la vie (…) Crois-tu cela ? »

Cette très belle page d'évangile nous présente un Jésus profondément humain et profondément divin. Tout le récit de la résurrection de Lazare oscille entre ces deux pôles de la vie de Jésus, qui se réunissent en personne qui est à la foi divine et humaine. Les deux natures ne se repoussent pas, mais elles tirent quelques fois dans des directions différentes où il importe de sacrifier l'humain au divin. Ce faisant, la personne humaine ne se fait pas de mal, même si le sacrifice est présent, mais, elle grandit toujours dans l'accomplissement de la volonté de Dieu. L'épisode de la résurrection de Lazare, en plus d'être une faveur très compréhensible pour de amis comme Marthe, Marie et Lazare, reste vraiment comme une préparation immédiate à la mort de Jésus et à sa résurrection. On l'a dit sur le Golgotha : « Lui qui a sauvé les autres, qu'il se sauve lui-même ». Ici Jésus nous dit : « Ce que je fais pour Lazare, je le ferai pour moi-même et pour vous tous qui êtes mes amis, car j'ai vaincu le monde ».

L'humanité de Jésus est présente partout dans ce texte : Jésus ne souhaite pas la mort de Lazare, et prévient que ce mal, chez lui ne sera pas définitif : la mort de son ami est un sommeil dont il le tirera. Mais il ajoute qu'à travers sa divinité, il le ressuscitera.

Jésus revoit Marthe et Marie dont on reconnait immédiatement les traits de caractère : Marthe est à l'affut de Jésus, et guette la tombe de son frère, confiante que Jésus y viendra, car elle ne doute pas de l'amitié de Jésus. Elle connaît Jésus comme un vrai ami, et l'attend. Marie, elle, sait que Jésus ne les a pas oublié, mais regarde dans son cœur, comme la Marie mère de Jésus, ce que signifie la mort de Lazare et l'absence de Jésus, profondément convaincue que tout cela « est pour la gloire de Dieu ».

L'amitié de Jésus pour Lazare et ses deux sœurs est telle qu'il s'émeut non seulement de la peine de Marthe et de Marie, mais aussi de sa mort qu'il sait pourtant temporaire.

Jésus regrette sans doute aussi n'avoir pas été capable de le sauver de sa maladie. Il se devait aux affaires de son Père, et les jours à accomplir la volonté de Dieu ont amené ce mal qu'il regrette en tant qu'homme. Mais cette incapacité de guérir pour accomplir la volonté de Dieu n'est pas une incapacité de ressusciter Lazare. Marthe semble en douter, sans doute par manque d'imagination plus que par manque de foi. Marie aussi déplore son absence, mais semble espérer d'avantage, en se jetant aux pieds de Jésus, son ami, mais aussi le Fils de Dieu en qui sa confiance est absolue. Peut-être Jésus a-t-il pleuré un peu à cause de la foi inébranlable de cette âme délicate.

Immédiatement après, on a l'impression que la grande humanité de Jésus, animée par sa son amour divin, se met au service de Dieu pour le glorifier. Désormais, Jésus se manifeste dans la plénitude de sa divinité avec une force qui contraste avec ses émotions humaines. Il demande d'enlever la pierre, pour que ceux qui s'y affaireront constatent que Lazare est bel et bien mort. La senteur qu'ils éprouvent en ouvrant témoigne des ravages de la mort. Dans un dialogue tout aussi émouvant avec son Père, Jésus implore la bénédiction de son Père, et, par sa propre volonté, fait sortir Lazare vivant.

Qui ne s'émeut, à son tour, de la bonté de Jésus, Fils de Dieu, et fils des hommes envers ceux qui lui sont fidèles. Son pouvoir est accablant, incontestable. Mais son amour est supérieur. C'est l'amour qui vainc la mort. Jésus est plus fort que la mort. Mais il ne renoncera pas à en faire l'expérience pour nous en délivrer. Après avoir montré qu'il est plus grand que la mort, il meurt néanmoins, non par faiblesse, mais par amour. Et c'est par amour qu'il ressuscitera, pour nous montrer qu'il a aussi le pouvoir de nous ressusciter nous aussi, par amour, comme pour Lazare.

L'évangile d'aujourd'hui vient nous dire que Comme Marthe et Marie, nous sommes craintifs devant la mort. Les larmes de Jésus nous rappellent qu'il nous comprend. Devant l'absurdité de certaines morts violentes ou dramatiques, Jésus nous montre que mourir innocent finit par refléter la grandeur de l'amour de Dieu, plus fort que la mort. La résurrection de Lazare nous rappelle que la mort n'est pas définitve pour les amis de Jésus qui ont travaillé à la gloire de Dieu. Et que nous n'avons rien à craindre, pas même la mort, si nous sommes des enfants de Dieu.

Saint Josémaria, Forge 476: A chacun de nous, il est littéralement arrivé ce qui est arrivé à Lazare. C'est un "veni foras" — sors! qui nous a mis en mouvement.

Qu'ils font pitié, ceux qui sont encore morts, et qui ne connaissent pas le pouvoir de la miséricorde de Dieu!

Retrouve la sainte joie en considérant qu'à côté de l'homme qui, sans le Christ, se décompose, se dresse celui qui ressuscite avec Lui.

-----

Lectures du dimanche 09 mars 2008
5ème dimanche de Carême

Première lecture : Ez 37, 12-14 Le peuple mort va revivre

Psaume : Ps 129, 1-2, 3-4, 5-6ab, 7bc-8 R/ Auprès du Seigneur est la grâce, la pleine délivrance

Deuxième lecture : Rm 8, 8-11 Celui qui a ressuscité Jésus vous donnera la vie

Evangile : Jn 11, 1-45 Mort et résurrection de Lazare (brève : 3...45)


Aucun commentaire: