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samedi 23 février 2008

Homélie du 24 février 2008: 3e dimanche du Carême (a)




« Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : 'Donne-moi à boire', c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive. »


Aujourd'hui, l'Église nous fait considérer le dialogue de Jésus avec la femme samaritaine, au puits de Jacob à Sykar. Quelle merveille que cet échange entre une femme pècheresse (comme nous tous) et un Jésus plein d'attentions, qui ne recule pas devant la vérité tout en faisant bon accueil au malheureux. Nous voyons Jésus en train d'appliquer les béatitudes : "Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés" (Mt. 5, 6).

Voici une femme qui n'a pas toujours été droite. Elle rencontre Jésus au puits, et une conversation s'engage. Très tôt, elle reconnait en Jésus un homme juste (saint), et elle qui cherche la justice, malgré le désastre de sa vie, se prend à découvrir un angle de la vérité qu'elle n'avait pas, jusque-là, reconnu. Elle l'ignore, mais bientôt son désir de vérité sera comblé. Elle "sera rassasiée" par cette eau vive que le Seigneur lui offrira.

Cette femme est d'abord surprise par l'audace de ce juif qui lui parle à elle, une femme samaritaine, et lui demande un service: prendre un peu d'eau de sa jarre, car il a soif. Quoi de plus naturel, mais cela ne se voyait pas, à cause de rancœurs qui existaient depuis longtemps entre les deux peuples. De plus, Jésus fait plus: il s'intéresse à cette femme, et quand elle a compris qu'il est prophète, elle accepte de parler avec lui d'autre chose que de puiser de l'eau.

Dans cette recherche du vrai, tout finit par passer: les préjugés, la grandeur des patriarches et des prophètes, la générosité de Dieu envers celui (celle) qui est le cherche vraiment, le désir de la grâce, la sagesse et la miséricorde de Dieu, et l'éminence de la rédemption. Une discussion raccourcie par l'écrivain sacré, cela se sent, mais plus profonde que tout ce que Platon a pu nous communiquer de Socrate. Car ici, il n'est plus questions d'idées vraies mais générales, mais de vérité. De "je" à "tu". Personnelle, et existentielle.

La femme reconnait la grandeur de Dieu et du prophète qui lui parle, et réalise soudainement qu'il a beaucoup plus à lui offrir que de lui demander un service. C'est là qu'il lui révèle qu'il est le Messie, et qu'il peut tout pour elle, si elle le veut. Arrive alors ce que le Seigneur lui avait dit au début de la conversation: « Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : 'Donne-moi à boire', c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive. ». C'est elle qui dans la conversation s'humilie et reconnait ses torts et sa vie déréglée. C'est elle qui va au puits de la grâce, chercher la réconciliation. C'est elle, enfin qui alarme les samaritains des environs à rencontrer un grand prophète, qui "m'a dit tout ce que j'ai fait. "

Quelle beauté que de pouvoir s'adresser à Dieu, tout petits que nous sommes, tout pécheurs que nous sommes. Nous portons sur nos épaules le fardeau de nos fautes, et le Seigneur nous attend près du puits, dans un détour du chemin, près de notre conjoint ou des nos enfants, ou bien à la lecture d'un livre pieux, ou mieux, des saintes écritures. Dieu nous attend au milieu de notre vie ordinaire, dans nos fatigues (ou les siennes), dans notre travail, dans ces moments de conversation avec notre prochain plus ou moins éloigné. Dieu est là, et il attend notre écoute, notre bonne disposition, quelque pécheurs que nous soyons. Il est là, tout près de nous, disposé à nous faire la même miséricorde qu'à la samaritaine.

Il nous offre les eaux de la grâce principalement à travers les sacrements. Lorsque nous réalisons que nous sommes de pauvres pécheurs, avons-nous conscience que notre puits de Sykar, c'est le confessionnal, et que là, à travers son ministre, Dieu nous attend pour nous écouter, partager nos misères, et nous pardonner, si nous le voulons bien. Ce même dialogue se reproduit en nous à chaque fois que nous nous approchons de cette source d'eau vive qu'est la confession personnelle et privée. Dieu nous parle en privé comme il a parlé à la samaritaine. Et tout cela gratuitement, par la grâce.

Alors qu'aujourd'hui on paie des sommes fabuleuses pour trouver le bon psychologue, le bon médecin, Dieu nous offre un sacrement de grâce tout à fait gratuitement. Ce sont ces eaux gratuites auxquelles le prophète Isaie nous invitait, et que le Seigneur offre maintenant à la samaritaine. Avons-nous conscience de cette richesse cachée, et cependant omniprésente, qui n'a d'égale que la miséricorde du cœur de Dieu?

Une résolution ferme: recourir toutes les semaines, si possible, au grand sacrement de la pénitence.
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Saint Josémaria, Amis de Dieu, 219: Recourez toutes les semaines — et chaque fois que vous en aurez besoin, sans pour autant donner prise aux scrupules — au saint sacrement de la Pénitence, sacrementdu pardon divin. Revêtus ainsi de la grâce, nous franchirons les montagnes et nous gravirons, sans nous arrêter, les pentes raides de notre devoir chrétien. Si nous utilisons vraiment ces ressources, si nous prions aussi le Seigneur de nous accorder une espérance qui grandisse de jour en jour, nous posséderons la joie contagieuse de ceux qui se savent enfants de Dieu: si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Optimisme donc ! Poussés par la force de l'espérance, nous lutterons pour effacer la tache visqueuse que propagent les semeurs de haine, et nous redécouvrirons le monde dans une perspective pleine de joie, car ce monde est sorti beau et propre des mains de Dieu. Et, si nous apprenons à nous repentir, c'est empreints de cette même beauté que nous le Lui rendrons.

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Lectures du dimanche 24 février 2008
3ème dimanche de Carême

Première lecture : Ex 17, 3-7 Par Moïse, Dieu donne l'eau à son peuple

Psaume : Ps 94, 1-2, 6-7ab, 7d-8a.9 R/ Aujourd'hui, ne fermons pas notre coeur, mais écoutons...

Deuxième lecture : Rm 5, 1-2.5-8 L'amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs

Evangile : Jn 4, 5-42 La Samaritaine et le don de l'eau vive (brève : 5...42)

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