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samedi 16 février 2008

Homélie du 17 février (2e dimanche du Carême A)



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« N'ayez pas peur » : un hommage à Jean Paul II

Ces derniers temps, Jésus avait essayé de faire comprendre à ses apôtres qu'il devait souffrir et mourir sur une croix. Ceux-ci ne le comprennent pas, et l'oublient sans s'en soucier. Pour eux, c'est une de ces paroles mystérieuses de Jésus qu'on ne saisit pas
mais qu'on arrivera sans doute à saisir un peu plus tard.


Dans l'entrefaite, Jésus les amène au Thabor, et là, une transformation incroyable s'opère en lui, au point que ses disciples en sont terrorisés. Il rayonne de lumière, et les disciples en sont aveuglés. Et Jésus est soudainement accompagné de Moïse, le grand prophète de Yahvé, et d'Éli, prophète d'une grande puissance, qui devait revenir manifester la grandeur du Messie.

À la terreur, succède l'enchantement. Les apôtres sont fiers de leur Jésus, accompagné de si grands personnages de l'histoire du peuple juif qui lui rendent hommage. Quelle chance ils ont que d'être ses amis.

Et cette scène s'estompe aussi vite qu'elle n'est apparue. Les apôtres sont tirés de leur extase par la main amicale de Jésus. Il les enjoint de se relever, et leur donne des paroles d'encouragement : « Relevez-vous, n'ayez pas peur »

Il y a une trentaine d'années, le successeur de Pierre nous enjoignait, lui aussi, de ne pas craindre. Son discours d'introduction au siège de Pierre, en octobre 1978 nous encourageait à ne pas avoir peur, et a ouvrir grandes les portes de notre cœur au Seigneur. Plusieurs d'entre nous se rappelleront la fraicheur de ce discours. Pour un moment, tous les espoirs étaient permis. Ce pape, Jean Paul II, venu d'un pays éloigné, comme il l'avait répété souvent après son élection, nous invitait à croire sans réserve au Christ Jésus. Nous les occidentaux, nous faisions dire par celui qui avait été prélat dans un pays sans liberté politique, « Soyez libres, vivez libres, car le Christ est plus fort que les chaînes des ennemis de Dieu ». Il l'a d'ailleurs prouvé dans sa vie : en s'adressant fermentent aux ennemis de Dieu sur cette terre : d'abord, il nous mettait en garde contre les faux prophètes d'un modernisme à la mode, en nous indiquant où se trouvait le cours de la pensée chrétienne. Ses encycliques sur la foi et la raison en sont un exemple éloquent. Il nous a montré où se trouvaient les ennemis politiques de l'Église, en tenant fermement tête au x régimes marxistes et aux milieux de gauche politique qui s'affichaient en mentant lorsqu'ils se présentaient comme la seule voie de libération. Il a tenu tête à ceux qui n'avaient pas le courage de s'affirmer comme chrétiens, en les poussant à cette nouvelle évangélisation des pays de la vieille Europe, gisant alors sous les épaves d'une importante crise de déchristianisation (que nous vivions alors nous aussi, et qui n'a pas encore fini de nous frapper).

Jean Paul II a repris ce message de Jésus : ne craignez pas, et dans sa fidélité, il nous a montré sa sainteté. Le jour de ses funérailles, les gens scandaient librement, comme un écho à son invitation de ne pas craindre, ce qui semblait comme un défi filial d'amour à l'institution ecclésiale : « Santo subito » (qu'il soit saint, sur-le-champ).

La vie de Jean Paul II est une invitation à considérer comment nous acceptons ce conseil de Jésus : « N'ayez pas peur ».

Sommes-nous conscients que Jésus nous invite à lui faire confiance, dans cette lutte contre un matérialisme athée enragé? Nous rappelons-nous que Jésus est plus fort que toutes les instances religieuses et politiques opposées à Dieu? Nous rappelons-nous que Jésus a été accompagné des grands prophètes juifs, et que quelques jours plus tard, il semblait abandonné sur la croix ? Est-ce que nous nous rendons compte que c'est précisément quand il semble plus faible, que son amour pour nous est plus grand, et qu'il est le plus libre? Avons-nous compris que si nous accomplissons la volonté de Dieu, quelle qu'elle soit, nous sommes forts, et que Jésus est avec nous ?

On a tenté de tuer Jean Paul II. Mais ce n'était pas la volonté de Dieu qu'il meure ce jour-là. Qu'à cela ne tienne, le pape se releva, et reprit le bâton du Pèlerin, et ne diminua pas son exigence pour continuer. Au contraire. Il n'eut pas peur, et poursuivit avec persévérance la mission que Dieu lui confia, nous donnant un exemple de confiance en Dieu, et d'amour pour nous. La croix s'est vite manifestée dans sa vie, mais il n'a pas cru qu'il devait s'arrêter. De cette manière, ne craignant pas, il nous a montré comment aimer en souffrant, et prendre notre croix.

Après un tel exemple de courage et de constance, et encouragés par les paroles de Jésus dans l'évangile, de quoi pouvons-nous encore avoir peur ?

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St Josémaria, Ch de Croix, 2: Les habitants de Jérusalem, et les étrangers venus, pour la Pâque, se pressent dans les rues de la ville pour voir passer Jésus de Nazareth, le Roi des Juifs. Le tumulte des voix est entrecoupé de courts silences: peut-être lorsque le Christ fixe les yeux sur quelqu'un:

— Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il prenne sa croix, chaque jour, et qu'il me suive (Mt 16, 24).

Avec quel amour Jésus embrasse le bois qui va devenir l'instrument de sa mort!

N'est-il pas vrai que, dès que tu cesses d'avoir peur de la Croix, de ce que les gens appellent croix, et que ta volonté s'applique à accepter la Volonté divine, tu es heureux, et que disparaissent tous tes soucis, toutes tes souffrances physiques ou morales?

Douce et aimable est, en vérité, la Croix de Jésus. Avec elle, nulle peine n'a d'importance: seule compte la joie de se savoir corédempteur avec lui.

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Lectures du dimanche 17 février 2008
2ème dimanche de Carême

Première lecture : Gn 12, 1-4 La vocation d'Abraham

Psaume : Ps 32, 4-5, 18-19, 20.22 R/ Seigneur, ton amour soit sur nous, comme notre espoir est en toi !

Deuxième lecture : 2Tm 1, 8-10 Dieu nous appelle à connaître sa gloire

Evangile : Mt 17, 1-9 La Transfiguration




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