Consultez aussi notre section supplémentaire RÉFLEXIONS+PLUS

Rechercher sur ce blogue

dimanche 15 avril 2007

Homélie du deuxième dimanche de Pâques (dimanche de la miséricorde)


Dimanche de la miséricorde

L’octave de Pâques nous rappelle les effets de la résurrection de Jésus.

Pâques est le triomphe de Jésus sur la mort. Triompher de la mort c’est dire : « Je suis Dieu ; j’ai le pouvoir de redonner la vie humaine à la personne que je suis. Par conséquent, essayez de vous rappeler pourquoi je suis mort, et vous verrez pourquoi je suis ressuscité ».

Plusieurs fois, Jésus avait prédit sa mort. Il avait dit, en consacrant le vin que c’était « en rançon pour la multitude (Mc, 14, 24) ». Qu’est-ce que Jésus pouvait racheter par sa mort ? L’esclavage de quelqu’un d’autre. Dans les civilisations antiques, on rachetait la liberté d’un bon esclave qu’on appréciait. De plus, en mourant ainsi, Jésus nous substituait dans notre mort. Et pourquoi? Pour nous sauver. Il était, comme Caïphe l’avait bien prédit de Jésus, celui qui convenait, l’unique personne qui devait mourir pour tout le peuple.

Quel motif poussait Jésus agir ainsi ? L’amour, qui avait présidé la création, et qui motivé l’Incarnation du Fils de Dieu dans la personne de Jésus. Dieu avait créé, il vit que cela était bon. Mais l’homme, par le péché, s’éloignait de Dieu. En fait, il s’en séparait par l’orgueil qui trompe totalement. L’amour présent à la création est toujours présent dans la vie du peuple de Dieu, au point que Dieu dit que s’il se trouvait une femme pour oublier le fruit de ses entrailles, lui ne nous oublierait pas. Et il le prouve en nous envoyant son Fils. À sa naissance, un message des anges : « Paix sur la terre à ceux qui l’aiment (Lc 2, 14)». Le Christ est venu porter le feu sur la terre (cfr. Lc 12, 49). Paix entre nous, paix avec Dieu, paix des consciences. Cette paix c’est celle qui nous libère définitivement de nos péchés. Celle qu’il nous a obtenue par sa mort (où il nous remplace et nous donne vie) et sa résurrection, qui nous confirme qu’il avait le pouvoir de le faire.

Après sa résurrection, Jésus ne fait que confirmer qu’il est venu porter la paix. C’est ce qu’il dit aux apôtres le soir de Pâques : « La paix soit avec vous » (Jn 20, 19). Il n’est pas venu régler ses comptes avec eux, il est venu leur redonner la paix. La mort de Jésus était si évidente pour les apôtres, qu’ils en oublient la résurrection. Ou ils préfèrent ne pas penser à sa résurrection, de peur de n’avoir à régler des comptes avec lui. Ils pensent comme des humains, et on comprend leur confusion qui est grande, tant certaines de leurs aspirations humaines étaient grandes. Jésus est venu remettre les pendules à l’heure, mais pas régler des comptes avec eux. Son royaume n’est pas de ce monde, mais lui, il est avec nous. Il nous aime et veut nous rappeler pourquoi il est mort : pour notre bien, pour nous sauver. Nous laisserons-nous sauver ?

C’est pourquoi il nous offre sa paix sans condition. Son accueil est tendre, mais les apôtres éprouvent de la gêne. De la part de Jésus, pas un mot réprobateur. Si les apôtres l’ont laissé sans aide à sa mort, Jésus pardonne sans condition, comme il a pardonné sans condition à la pécheresse, au bon larron, à ceux qui le désiraient. Et les apôtres, en le revoyant, ne veulent que regagner son amitié, qui d’ailleurs n’a jamais été perdue de la part de Jésus. C’est cela la vraie miséricorde : pardonner sans condition à ceux qui le désirent. Ce pardon est plein, et personnel. Il est garanti par l’amour du Dieu créateur, de Jésus sur la croix, et l’amour de l’Esprit-Saint qui nous est donné par les sacrements de l’Église. Un tel amour nous appelle à abandonner le péché pour de bon, à la conversion définitive, parce que Dieu est si bon.

Dans une société comme la nôtre, où l’amour est dur à gagner, il est rafraîchissant de voir devant nous un Dieu qui pardonne. Les mouvements athées, qui nous voient seuls dans un univers étranger, ou le laïcisme qui ne veut donner aucune place à Dieu tendent à antagoniser Dieu et les hommes, et les hommes entre eux. Un Dieu qui pardonne est un Dieu proche de nous, qui nous connaît et qui partage notre vie avec nous. C’est un Dieu qui s’engage à nous accompagner sur le chemin de la vie par la grâce des sacrements, et les grâces particulières. Demandons-lui de veiller sur nous, et essayons de ne jamais plus le quitter.

Écoutons ces mots de Saint Josémaria avant de formuler une résolution :

Quelle dette que la tienne envers Dieu ton Père! Il t'a donné l'existence, l'intelligence, la volonté... Il t'a donné la grâce: l'Esprit Saint; Jésus dans l'Hostie; la filiation divine; la très sainte Vierge, Mère de Dieu et notre Mère; Il t'a donné la possibilité de participer à la Sainte Messe et Il t'accorde le pardon de tes péchés. Son pardon, et tant de fois! Il t'a accordé des dons innombrables, quelques-uns d'entre eux extraordinaires...

— Dis-moi, mon enfant: comment Lui as-tu répondu? Comment Lui réponds-tu?

(Forge, n. 11)

----
Lectures du dimanche 15 avril 2007
2ème dimanche de Pâques

Première lecture : Ac 5, 12-16 La communauté des premiers chrétiens

Psaume : Ps 117, 1.4, 22-23, 24-25, 26ab.27a.29 R/ Éternel est son amour !

Deuxième lecture : Ap 1, 9-11a.12-13.17-19 « Je suis le Vivant : écris ce que tu vois »

Evangile : Jn 20, 19-31 Apparition du Christ huit jours après Pâques


Aucun commentaire: