Homélie du 16 septembre 2006, 24e dimanche du Temps ordinaire (c)
Devant cette attitude, Jésus s’affaire à leur montrer que l’on ne peut que se réjouir de savoir qu’un pécheur revient à Dieu (Jésus leur tend la main en s’intéressant à eux); puis il montre que tous ceux qui sont restés attachés aux traditions ne le font pas nécessairement par amour pour Dieu.
Dans les deux petites paraboles en préambule au récit du « Père miséricordieux », comme aimait l’appeler Jean Paul II, Jésus montre que pour moins qu’une conversion, on peut se réjouir authentiquement. Dans le premier de ces petits récits, Jésus parle de la brebis perdue, que l’on comprend comme un amour plutôt gratuit envers un animal étourdi et faible. « Réjouissez-vous, car j’ai retrouvé ma brebis perdue », fait-il dire au berger zélé. Dans la deuxième parabole, Jésus parle d’une pauvre femme qui possédant une somme modeste, en perd un dixième. Qu’est cela pour un homme possédant beaucoup de biens ? Peu de choses. Mais pour quelqu’un de pauvre, c’est peut-être la survie pour la semaine prochaine. Aussi comprend-on bien la joie de la femme qui retrouve la pièce égarée : « Réjouissez-vous car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue ». Il faut se réjouir, même dans le cas d’un objet matériel comme l’argent, car c’est un heureux évènement que de célébrer le retour de ce bien (bon) qui était égaré. Jésus est heureux pour les pécheurs qui reviennent à Dieu, car ils valent infiniment plus qu’une brebis perdue ou une pièce d’argent égarée. « De même, je vous le dis, il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit ». Pas surprenant que Jésus, qui lit bien la profondeur des cœurs, se réjouisse avec les pécheurs dont le cœur cherche la conversion.
Dans la belle parabole de l’enfant prodigue, retenons une partie seulement : celle où le frère ainé enrage de voir la fête organisée pour le retour de son frère. On sympathise facilement avec lui, surtout quand on apprend que son frère a dépensé son argent follement dans les passions de tout ordre, dont les plus viles. Mais son père revient à l’essentiel : « Il faut bien festoyer et se réjouir; car ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé ».
Peut-être aurions-nous besoin nous aussi d’une conversion. Commençons par nous réjouir de la miséricorde de Dieu pour les grands pécheurs, peut-être trouverons nous un coin de notre cœur en grand besoin de récurage… Alors, portés par le désir de conversion, peut-être alors referons-nous aussi le chemin de l’enfant prodigue et reviendrons-nous au Père à travers la réconciliation ?
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Lectures du dimanche 16 septembre 200724ème dimanche ordinaire
Première lecture : Ex 32, 7-11.13-14 Moïse obtient le pardon pour le peuple infidèle
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