Homélie du 2e dimanche du temps ordinaire (18 janvier 2009)
Brebis de l'île aux Coudres, Québec
Mais ceux-ci comprennent, car Jean leur a expliqué le sens de leur baptême: il vient celui qui sera baptisé dans son sang, pour notre salut, l'oint de Dieu qu'Isaie avait présenté comme le serviteur souffrant. De fait, le voilà qui passe. Nul n'est besoin de dire que les disciples qui ont été patiemment préparés par Jean, n'hésiteront pas à commencer à suivre Jésus. Litérallement, ils le suivent jusqu'à ce que Jésus les invite à passer la soiré avec eux (sans doute dans un repas suivi d'une belle conversation).
Le charme opère immédiatement. À partir de la 10e heure de cette mémorable journée, Jean se considère disciple de Jésus. Il en va de même de André, qui s'empressera d'en avertir son frère Pierre.
La rencotre avec Pierre étonne: Jésus établit dès ce jour une relation privilégiée avec lui. Il ne se gêne pas de changer son nom, en faisant allusion à ce qu'il attend de lui: pierre, "Pierre". Ce qu'il y a d'étonnant, c'est que ces disciples de la première heure n'ont jamais tourné le dos au Seigneur, malgré leurs faiblesses humaines.
La préparation de Jean, et le regard de Jésus, son amabilité, sa force, son exemple et son autorité laissent dans ces premiers une impression ineffaçable. La réponse: vouloir rester avec lui pour toujours. Lui amener d'autres disciples.
Aujourd'hui, le regard du Seigneur est aussi beau et perçant. Il nous aime comme il a aimé Pierre. Il s'annonce à nous à travers l'Église, et nous parle dans la prière. Notre préparation n'est pas assumée par Jean, c'est vrai, nous ne voyons pas non plus la couleur des yeux de Jésus, mais nous avons infiniment plus: par l'eau de notre baptême, nous sommes lavés par le sang de l'Agneau; par le repas pascal perpétué dans l'Eucharistie, nous mangeons l'Agneau, et nous faisons partie de son corps.
C'est Paul qui nous le rappelle dans lettre aux corinthiens (I, 6, 13 ...20): Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ ? Celui qui s'unit au Seigneur n'est plus qu'un seul Esprit avec lui. Nous avons recu le don de l'amitié de Jésus, qui se donne à nous dans le repas eucharistique, et qui s'offre pour nous à son Père dans le sacrifice de la messe. Nous rendons-nous compte de l'intimité que la Trinité et Jésus lui-même attendent de nous ? Nous ne pouvons pas nous approcher de l'Eucharistie d'une manière indifférente. Nos dispositions doivent exceller.
Saint Paul nous donne un conseil: Fuyez l'impureté; vous ne vous apparternez plus à vous-mêmes, car le Seigneur vous a acheté très cher. Rendez gloire à Dieu dans votre corps.
Le conseil est valable encore aujourd'hui: la seule manière de pouvoir répondre à l'appel comme Samuel ou Jean c'est d'être pur de corps et d'esprit. La vertu de la chasteé consiste à vivre le coeur pur, selon son état, le célibataire comme célibataire, la personne mariée comme personne mariée, sans tomber dans l'adoration du plaisir sexuel à tout prix. La pureté de corps demande l'usage de l'intelligence pour choisir ce qu'il y a d'authentique dans l'amour et rejeter ce qui est irraisonable. Tous nous y sommes appelés. En effet, Jésus se présente comme l'époux. L'Église est l'épouse. Pouvons nous présenter à l'amour total de Jésus le coeur partagé, la tête ailleurs ? Quel don lui ferions-nous alors de nous-mêmes ? Jean, dans sa jeunesse, s'est donné chastenment au service de Dieu. et il a persévéré dans sa marche à la suite du Christ, car son attention intérieure était toute à Jésus. Tout vieux, il continuait de répéter comme dans ses épitres: "Mes petits enfants, aimez-vous les uns les autres".
Nous aussi, nous voulons savoir où Jésus habite, passer du temps avec Lui, afin de ressentir, comme ses premiers disciples, le charme et l'urgence de son appel. Ayons recours à la vertu de la Sainte Pureté pour ne jamais l'abandonner. En conséquence, ses vistes dans l'Eucharistie nous trouveront prêts et désireux d'accomplir sa sainte volonté.
En même temps, il me faut répéter que la vie du chrétien, la tienne et la mienne, est faite d'amour. Notre coeur a été fait pour aimer et, quand on ne lui donne pas une affection pure, limpide et noble, il se venge et se remplit de misère. Le véritable amour de Dieu, la pureté de la vie, par conséquent, est aussi éloigné de la sensualité que de l'insensibilité, d'un quelconque sentimentalisme que de l'absence ou de la dureté de coeur.
Il est affligeant de ne pas avoir de coeur, et ceux qui n'ont jamais appris à aimer avec tendresse sont des malheureux. Nous, les chrétiens, nous sommes épris de l'Amour: le Seigneur ne nous veut pas secs, raides, semblables à une matière morte. Il nous veut tout imprégnés de sa tendresse ! Celui qui renonce à un amour humain pour l'Amour de Dieu, ne reste pas célibataire, comme ces gens tristes, infortunés et abattus, qui ont méprisé l'élan d'un amour rempli de pureté. (St Josémaria Escriva, Amis de Dieu, 183)
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Lectures du dimanche 18 janvier 2009
2ème dimanche ordinaire
Première lecture : 1S 3, 3b-10.19 Vocation de Samuel
Deuxième lecture : 1Co 6, 13b-15a.17-20 Notre corps appartient au Seigneur
Evangile : Jn 1, 35-42 Vocation des trois premiers discipl
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